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Planet FM : l’IBA refuse de se mêler à la situation

Yogida Sawmynaden Le ministre a maintenu que l’IBA ne peut suspendre la licence de Planet FM.

Le ministre des Technologies, de la Communication et de l’Innovation, Yogida Sawmynaden , a refusé d’accéder à la demande du leader de l’opposition pour suspendre le permis de la radio privée,Planet FM. Il ne voit pas pourquoi l’IBA devrait se mêler de la gestion de cette radio.

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L’Independent Broadcasting Authority (IBA) ne se mêlera pas de la situation prévalant au Planet FM et ne va pas suspendre son permis d’opération. C’est ce que le ministre des Technologies, de la Communication et de l’Innovation, Yogida Sawmynaden, a indiqué mardi au leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, lors de la tranche dédiée à la Private Notice Question (PNQ). Malgré l’insistance de ce dernier, le ministre a maintenu que ce n’était ni à son ministère, ni à l’IBA de se mêler de la gestion de Mayfair and Purely Ltd, la compagnie qui gère Planet FM.

Xavier-Luc Duval a d’abord soulevé la question des études de marché par l’IBA avant d’octroyer deux nouvelles licences de radio privée. Pour le ministre, il n’y avait pas lieu de le faire : « L’IBA se fie aux forces du marché. Il y a eu 17 demandes pour une nouvelle licence, ces entreprises ont fait leur propre étude de marché et il y a donc une demande. » Selon Yogida Sawmynaden, le rôle de l’IBA se limite à s’assurer que les opérateurs respectent les règlements.

Mais le leader de l’opposition a insisté en invoquant le risque que les radios deviennent des proies faciles pour des annonceurs. Ces derniers pourraient vouloir influencer le contenu de leur ligne éditoriale à cause de la compétition accrue. «Le nombre de radios privées a augmenté de 40%, y a-t-il une hausse équivalente en termes de revenus ? Sinon, les radios deviendraient les proies de gros annonceurs comme Mauritius Telecom qui pourraient tenter de dicter leur contenu. » Le ministre a campé sur sa position à l’effet que « ce n’est pas le job du gouvernement de déterminer la viabilité de ces business. »

Informations sensibles

Le ‘business plan’ et la stratégie commerciale ont également été invoqués par le ministre pour justifier l’absence d’audience publique pour les demandeurs de permis. En 2002, cela avait été fait au moment de la libéralisation des ondes, dans un souci de transparence. « C’est une décision de l’IBA », a répondu Yogida Sawmynaden, « on ne pouvait pas tenir d’audience publique, car des informations sensibles sur l’aspect financier de ces entreprises auraient été du domaine public. »

C’est le même argument qui a été émis concernant les fonds de Mayfair and Purely Ltd. Selon le leader de l’opposition, Planet FM aurait ouvert un deuxième compte en banque où l’argent reçu pour la radio serait transféré. « Il s’agit de la gestion interne de la compagnie, y compris le transfert de fonds. L’IBA ne peut s’en mêler et il y a un contentieux entre les partenaires en Cour suprême. » Selon Yogida Sawmynaden, mieux vaut attendre que l’affaire soit résolue, sans compter une enquête du Central CID, avant de prendre une décision.


Les protagonistes pointés du doigt

Akilesh Roopun, Roddy Ramsamy et Raphael Eggenspieller. Ce sont les trois noms cités par Xavier-Luc Duval pour le dossier Planet FM. Le premier qui est conseiller au ministère des Affaires étrangères aurait été impliqué dès le début dans les démarches pour l’obtention du permis pour Planet FM. Selon Xavier-Luc Duval, il aurait obtenu Rs 5 millions d’actions de la compagnie alors qu’il était encore conseiller. Il était également prévu, selon le leader de l’opposition, qu’il devienne éventuellement le CEO de l’entreprise. Selon lui, il pourrait s’agir d’une infraction grave à la Prevention of Corruption Act (PoCA).

Quant à Roddy Ramsamy, selon Xavier-Luc Duval, il serait en lice pour « take over» Planet FM. Mais le ministre Sawmynaden a affirmé que l’IBA n’était en présence d’aucune requête pour un transfert d’actions.

Quant à Raphael Eggenspieller, le bailleur de fonds français de la radio, Xavier-Luc Duval a expliqué que ce dernier devait obtenir 20% des actions contre un investissement de Rs 40 millions. Yogida Sawmynaden a expliqué que ce dernier a écrit à l’IBA pour demander la suspension du transfert d’actions.


Arvind Nilmadhub nie l’implication de Roddy Ramsamy

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Arvind Nilmadhub, unique actionnaire de Mayfair and Purely Ltd au moment où l’entreprise a fait sa demande de permis auprès de l’IBA, assure qu’il n’y a aucun lien entre Planet FM et Roddy Ramsamy : « Il y a un litige sur l’actionnariat en cour et on ne peut rien faire avant que ce soit résolu. Je ne sais pas d’où provient cette information. »


Akilesh Roopun : « Je n’ai aucun pouvoir d’influence sur l’octroi d’une licence radio »

Son nom a été mentionné à plusieurs reprises lors de la Private Notice Question (PNQ), mardi a l’Assemblée nationale, consacrée à la nouvelle radio privée Planet FM, dont le propriétaire est Mayfair and Purely Communications Ltd (MPCL).

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a soutenu que l’attaché de presse au ministère des Affaires étrangères depuis janvier 2015 était activement impliqué dans la mise sur pied de la compagnie et de la radio, mais aussi dans l’octroi de la licence par l’Independent Broadcasting Authority (IBA). Cela en échange de cinq millions d’actions pour faciliter la transaction.

Le principal concerné nie qu’il devait devenir actionnaire de MPCL. « Il n’en a jamais été question. Je ne sais pas ou le leader de l’opposition tient ses informations ». Il concède cependant qu’il était « un peu impliqué. J’ai donné quelques idées », assure l’ancien journaliste. Des documents en possession du Défi Quotidien, en l’occurrence des « minutes of proceedings » du conseil d’administration de MPCL de décembre 2017 et d’avril 2018 montrent que celui-ci a même participé aux réunions du board de l’entreprise.

Par contre, il confirme l’information livrée par Xavier-Luc Duval lors de la PNQ par rapport au fait qu’il avait été approché pour occuper le poste de Chief Executive Officer de MPCL. « J’ai effectivement eu cette proposition, mais je n’ai pas donné suite à cela. En début d’année, j’ai préféré rester là où je suis, car mon contrat comme conseiller au gouvernement a été prolongé. »

Quant à l’octroi du permis, Akilesh Roopun soutient que « je n’ai aucun pouvoir d’influence sur l’octroi d’une licence radio. Comment est-ce que moi j’aurais pu faciliter cela ? »

 

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