Plainte pour maltraitance sur une fille de 2 ans - le père : «Je me sens impuissant, car j’ignore ce qu’Anayah a pu vivre» 

• Le Hopes and Dreams Nursery and Early Learning Centre a suspendu la Carer visée, le temps d’une enquête 

Un sentiment de tristesse et d’angoisse, mais aussi et surtout d’impuissance, s’est emparé d’Aadil et Lucy Allam. Ces habitants de Plaine-Verte allèguent que leur fille Anayah, née le 24 octobre 2021, a été victime d’actes de maltraitance à répétition au sein du Hopes and Dreams Nursery and Early Learning Centre. La direction de cette garderie située dans la capitale affirme que la Carer visée a été suspendue le temps d’une enquête. 

Les parents de la fillette de deux ans ont, eux, porté plainte au poste de police de Pope Hennessy, à Port-Louis, ainsi qu’à la Child Development Unit (CDU) pour maltraitance. Ils ont également l’intention de se rendre au bureau de la nouvelle Ombudsperson for Children pour obtenir justice. Leur souhait est que les choses soient prises au sérieux et que les coupables soient identifiés. 

« En tant que père, je me sens impuissant, car j’ignore ce qu’Anayah a pu vivre… Ma femme et moi leur faisions aveuglément confiance », confie Aadil Allam. Tout a commencé lorsque son épouse a découvert des marques troublantes sur le corps d’Anayah il y a quelques mois. Selon eux, c’étaient des égratignures, des marques de griffures sur les bras ou encore des traces de rougeurs. 

Au départ, ils pensaient que la petite s’était fait ces blessures en jouant avec sa sœur aînée Hailey. « Son papa et moi pensions que c’était notre grande fille qui la tapait. Mais à chaque fois qu’on l’interrogeait, elle disait qu’elle n’avait rien fait », explique Lucy Allam. 

Inquiet, Aadil Allam a fini par poser des questions au personnel de la garderie, et ce à plusieurs reprises. Il voulait des réponses. Malheureusement, les explications étaient rares. Son épouse et lui ont été laissés dans le flou. 

S’ils croyaient en un changement pour cette nouvelle année, leur espoir s’est rapidement dissipé. Ils racontent que la semaine dernière, Anayah est rentrée à la maison avec une marque sur le ventre. C’est sa maman qui l’a découverte alors qu’elle lui donnait son bain. La petite ne pouvait toutefois pas leur donner d’explications vu qu’elle est encore incapable de parler. 

Désireux de protéger leur enfant, Aadil et Lucy Allam ont pris une décision difficile le 16 février 2024 : cesser d’envoyer Anayah à la garderie. Ils ont ensuite porté plainte. 

S’ils ont eu une rencontre avec la direction de la garderie le 19 février dernier, elle ne leur aurait toutefois pas apporté les réponses qu’ils attendaient. Les parents souhaitent avoir accès aux enregistrements des caméras de surveillance de certains jours spécifiques où la petite était à la garderie. Leur demande a été rejetée. 

« Lors de cette rencontre, nous avons demandé des explications, mais personne n’a pu nous répondre. Nous avons aussi demandé la permission de visionner les enregistrements de vidéosurveillance. Nous avons été informés que nous ne pourrions pas visionner les images de toutes les journées et que la direction nous laisserait voir quelques scènes uniquement », explique Aadil Allam. La police a déjà démarré son enquête et des démarches ont été entreprises pour visionner les enregistrements des caméras de surveillance. 

« C’est inadmissible que votre enfant retourne à la maison avec des blessures sur le corps alors que vous l’avez confiée aux membres du personnel d’une garderie croyant que vous pouviez leur faire confiance. Aujourd’hui, Anayah a peur. À chaque fois qu’on passe devant la garderie, elle pleure. Elle ne veut plus y aller », explique le père de famille.