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À Plaine-Verte : appel à la générosité pour un meilleur quartier

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L’impasse Lepneveu abrite une soixantaine d’habitants. Ce quartier niché au cœur de Plaine-Verte qui semble calme à première vue n’est pas épargné par la drogue. Le traffic s’opère sur le pont situé à l’arrière des maisons raconte Zaheer Peerbux, 32 ans. Ce religieux s’évertue, avec l’aide d’une vingtaine de jeunes, à combattre ce fléau.

Après une décennie à se dévouer corps et âme au travail social tant dans son quartier qu’à travers le pays, le religieux Zaheer Peerbux annonce la création de Faiz-E-Noorani. Cette association, dit-il, a pour mission principale de venir en aide aux habitants du quartier et à ceux vivant dans la précarité.

« En tant que jeune, je ne peux pas rester les bras croisés et laisser le quartier sombrer dans la déchéance », dit Zaheer Peerbux. Il ajoute que c’est pour cette raison que son équipe et lui s’engagent à donner un nouveau souffle à l’impasse Lepneveu.

Une de leurs actions consiste à organiser des causeries pour sensibiliser grands et petits sur les problèmes qui touchent le quartier.

« Nous ne pourrons pas le faire seuls. Il faut que les habitants y mettent du leur. Nous avons également sollicité la force policière pour nous aider à renforcer la sécurité dans la région. »

La première activité officielle de l’association aura lieu le mardi 6 novembre. Des gâteaux seront distribués aux démunis du quartier, en marge de la fête Divali.

« Nous avons invité le président par intérim de la République. On espère qu’il se ralliera à notre cause. Car Divali est synonyme de partage. »

Visite des lieux

Zaheer Peerbux sensibilise le quartier.
Zaheer Peerbux sensibilise le quartier.

Zaheer Peerbux nous a fait visiter le quartier. Nous avons rencontré les deux doyennes du quartier : Aisha Bibi Ramjaun (80 ans) et Fatmoonbee Batchkhan (85 ans). Après des années de dur labeur à trimer pour subvenir aux besoins de leurs familles, elles ne peuvent pas profiter d’une retraite paisible. Elles sont toutes les deux malades. Leurs conditions de vie ne laissent pas insensibles les membres de l’association Faiz-E-Noorani. « Nous faisons de notre mieux de les aider », conclut Zaheer Peerbux

Aisha Bibi Ramjaun : une battante

Aisha Bibi Ramjaun.
Aisha Bibi Ramjaun.

C’est avec des larmes aux yeux qu’Aisha Bibi Ramjaun raconte son histoire. Elle seule sait le calvaire qu’elle a vécu pour élever ses neuf enfants. Elle s’est mariée à l’âge de 16 ans. Son mari travaillait dans une scierie. « Il avait un penchant pour la bouteille. Il ne travaillait pas. J’ai dû prendre sur moi pour élever mes enfants. » Mais ce qui a le plus marqué cette mère de famille c’est la mort de son premier enfant Mustafa, âgé à peine de sept mois. « Nou ti bien mizer. Mo pa ti ena moyen pou donn manze mo zanfan. »  Vivant dans la précarité, elle raconte que sa fille aînée a abandonné les bancs de l’école après la Std II pour s’occuper de ses frères et sœurs. « Mo ti pe lav linz kot dimounn. Mo ti bizin ferm mo bann zanfan dan lakaz pou al travay. Sa lepok la mo ti pe gayn Rs 10. Mo finn byen fer sakrifiss pou swagn mo bann zanfan. »

Aisha relate qu’elle a perdu un autre fils. Ce dernier s’est noyé lors d’une sortie à la plage. Il avait 23 ans. Elle a également perdu deux autres enfants. Ces derniers étaient âgés d’une quarantaine d’années quand ils sont morts des suites de problèmes de santé.

Actuellement, elle vit avec un de ses fils dans une maison en tôle. Lorsqu’on l’a rencontrée, elle était allongée dans une chaise à bascule, les pieds sur un banc. Elle ne peut plus marcher correctement. Elle raconte qu’elle a été victime d’un accident de la route en 2015. Elle était sortie pour acheter des légumes à la rue Magon, lorsqu’une voiture qui faisait marche arrière l’a percutée de plein fouet. Grièvement blessée, elle a été transportée d’urgence à l’hôpital A. G. Jeetoo où elle a dû subir une intervention chirurgicale. Depuis, elle vit avec une prothèse aux hanches et des vis au pied gauche.

« Je ne peux plus rien faire. Je ne peux même plus sortir. Je suis confinée dans ma maison », dit-elle, en essuyant ses larmes d’un revers de main. Tout don de vivres à Aisha Bibi Ramjaun est le bienvenu.

La vie n’a pas fait de cadeau à Fatmoonbee Batchkhan

Fatmoonbee Batchkhan et sa belle-fille Rashida.
Fatmoonbee Batchkhan et sa belle-fille Rashida.

La vie n’a pas fait de cadeau à Fatmoonbee Batchkhan non plus. À 85 ans, elle ne peut ni bouger ni parler. « Dee » c’est tout ce qu’elle peut dire. Il y a six ans, en allant couper des brèdes « mouroum » et « gandol » dans une cour abandonnée à proximité de sa maison, elle a eu un malaise, raconte sa belle-fille Rashida (62 ans). « Mo ti pe travay lafwar. Monn gayn enn call. Bann la dir mama inn gayn enn konvilsyon. Monn dir zot koup enn bout so zorey. Personn pann rod fer li. »

Fatmoonbee avait 79 ans. Elle fut transportée d’urgence à l’hôpital. Sa belle-fille affirme que les dernières paroles prononcées par sa belle-mère le jour de son admission au centre hospitalier étaient : « Monn touff kalbass. Pa bliye to manze. » Rashida raconte que sa mère ne peut plus parler depuis. Elle ajoute que souvent elle peine à comprendre ce que lui demande Fatmoonbee. « Li pa fasil pou li. Nou sey konpran ki li bizin otan ki nou kapav. Nou sey montre li fer bann sign me li pa tro konpran », dit Rashida.

Fatmoonbee écoute notre conversation. Lorsqu’elle entend Rashida raconter son histoire, de grosses larmes ruissellent sur ses joues. Sa tristesse est palpable. Son quotidien ne se résume qu’à être allongée dans son lit. Rashida allume le téléviseur histoire de la distraire, mais Fatmoonbee peine à comprendre ce qui se passe autour d’elle. Une de ses filles et Rashida s’occupent d’elle tous les jours. L’octogénaire ne peut rien faire seule.

Originaire du village de Sébastopol, elle s’est mariée très jeune. Son mari vendait des sorbets. De cette union sont nés sept enfants. Elle vivait dans la pauvreté et n’avait pas les moyens de subvenir aux besoins de sa famille. Elle a longuement travaillé comme bonne à tout faire pour gagner sa vie. Lorsque ses enfants ont grandi, elle s’est occupée pendant dix ans de sa mère, avant que celle-ci ne décède. Ensuite, elle a habité seule. « Li ti enn bon belmer. Li ti toultan ed mwa. Mo byen kontan li. Li byen trist ki li dan sa kondisyon la. Me nou sey fer nou mye pou nou gett li tou lezour », dit Rashida. Toute aide à l’intention de Fatmoonbee sera la bienvenue. Elle a notamment besoin de couches pour adultes, de céréales et de briques de lait.

 

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