La plage publique de La Preneuse, à Rivière-Noire, est victime d’érosion depuis plusieurs années. Le phénomène perdure malgré les travaux entrepris par l’État.
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«Une catastrophe ». Voilà comment l’état de la plage de La Preneuse est décrit par les habitants. Si, dans le passé, une partie de cette plage était connue pour sa tranquillité, avec une vaste étendue de sable et une végétation luxuriante, tel n’est plus le cas maintenant, soutiennent les habitants.
Avec l’érosion qui perdure depuis des années, l’État a placé des sacs de sable et autres matériaux en plastique visant à contrer le phénomène. En pure perte. Certains habitants déplorent que la méthode utilisée soit inefficace, pis, les matériaux sont de mauvaise qualité. La Beach Authority, qui est l’organisme responsable de la gestion des plages, s’en défend.
Étude globale préconisée
Elle explique que l’érosion survenue à La Preneuse, malgré l’installation de ces équipements, aurait été provoquée après le passage de la tempête tropicale modérée Carlos. « Les vagues ont endommagé les équipements », explique une source proche du dossier. Elle ajoute qu’« un rapport a été rédigé par l’organisme et a été soumis à l’Integrated Coastal Zone Management du ministère de l’Environnement. Des mesures préventives seront prises pour remédier à la situation. »
L’océanographe Vassen Kauppaymuthoo concède que les travaux entrepris par la Beach Authority ont, dans un premier temps, aidé à contenir l’érosion de cette plage. Toutefois, ajoute-t-il, il faudrait faire une étude globale afin de savoir pourquoi cette situation perdure. Il explique que ce n’est qu’après avoir creusé des canaux dans le lagon que ce problème est survenu. « C’est peut-être l’une des raisons qui expliquerait l’érosion », souligne-t-il.
L’étude, indique Vassen Kauppaymuthoo, pourrait aider à déterminer s’il y a bien un lien entre les deux. « C’est parce qu’on a changé le fond marin, qu’il y a eu ces changements sur cette plage ? Il faut savoir pourquoi la marée ne permet pas la rétention de sable sur la plage. Le ministère de l’Environnement n’a pas vraiment cherché de solution réelle à ce problème », affirme-t-il.
Le Kolektif Ecoguard dénonce
Diane Desmarais, responsable du regroupement écologiste Kolektif Ecoguard explique que cette plage a été « défigurée » en une décennie. Elle affirme que la grande étendue de sable a disparu laissant la place aux rochers. De plus, les travaux de réhabilitation l’ont rendue encore plus « laide », déplore notre interlocutrice. Un autre membre de cette association explique que ce phénomène a coïncidé avec les travaux de dragage entrepris dans le lagon pour faire place à un canal de 2m50 de profondeur. Celui-ci aurait modifié le courant, selon notre interlocutrice. Elle dit aussi remarquer que la plage s’est « déplacée ». « Le sable s’est refoulé devant les campements », observe l’écologiste. Elle déplore que la plage soit parsemée de sacs de sable et de plastique censés retenir le sable. « Les gens doivent marcher dessus pour aller dans l’eau ».
Deux plages bientôt réhabilitées
Les plages de Bel-Ombre et Pointe-Cassis seront bientôt réhabilitées, annonce la Beach Authority (BA). Des travaux d’infrastructure seront entrepris à Bel-Ombre, notamment l’installation de lampadaires, d’une aire de stationnement et de bancs en béton. À Pointe-Cassis, des poubelles, des ‘Beach Trader Zones’ et des panneaux solaires y seront installés. Les travaux débuteront fin février pour prendre fin en mai, explique Dhuneeroye Bissessur, directeur général de la BA. Le coût de ce projet est estimé à Rs 11.5 millions, dit-il. Ces travaux de réhabilitation seront étendus à toutes les plages du pays, afin de les rendre accessibles au public, affirme-t-il.
Les autres plages à risque
- Baie-du-Cap
- Le Morne
- Flic-en-Flac
- Mon-Choisy
- Grand-Baie
- Riambel
- Pomponnette
- Rivière-des-Galets
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