Place Victoria Raffick Bahadoor : «Les emplois de 72 chauffeurs de taxi sont en sursis»

L’imminence du chantier de l’Urban Terminal à la gare Victoria, à Port-Louis, inquiète au plus haut point les 72 chauffeurs de taxi de la place : où seront-ils logés durant toute la durée de ces travaux et souffriront-ils d’une perte de leurs revenus ? Le président de la Taxi Proprietor’s Union, Raffick Bahadoor, souhaite que les autorités ouvrent une ligne de communication avec les personnes concernées.

 Jeudi après-midi, les chauffeurs de taxi de la Place Victoria attendent des clients comme à l’accoutumée. « Tout paraît normal. Mais derrière ce calme apparent, c’est la grogne qui ne tarderait pas à éclater au grand jour », laisse entendre Raffick Bahadoor. 

Le représentant syndical des chauffeurs de taxi explique cette colère latente du fait que ces chauffeurs ne savent toujours pas où ils seront logés pendant la construction de l’Urban Victoria, malgré leurs nombreuses doléances. « Nous déplorons le manque de dialogue entre le gouvernement et des personnes dont les revenus pourraient être gravement perturbés par ces travaux », soutient-il. 

Raffick Bahadoor a appris, lors d’une rencontre avec la National Transport Authority (NTA), qu’aucune décision n’a encore été prise. Il poursuit: « À un certain moment on nous a proposé des parkings à rue Edith Cavell, aux environs de la maison de jeu Senator Club, mais c’est hors de question ». Il insiste pour qu’on leur accorde une place non loin du nouvel emplacement des autobus qui « depuis toujours … [sont] des feeders » pour les taxis avec leurs amateurs de courses se rendant au Champ-de-Mars, leurs usagers qui vont à l’hôpital ou font des démarches administratives. 

Les reloger à rue Edith Cavell impacterait négativement sur leurs revenus car, après 16 heures, hormis la place Victoria où ils peuvent travailler jusqu’à 21h30, Port-Louis est une ville morte. « Si les autorités insistent, ce sont les emplois de 72 pères de famille qui seront en sursis », dénonce-t-il. Il demande que les autorités aménagent les deux côtés de la rue Dumas pour les reloger. 

Pour rappel, il est prévu, avec la station du Metro Express non loin, un transit quotidien de 50 à 100 000 passagers à l’Urban Bus Terminal qui abritera des bureaux et de multiples emplacements commerciaux.