Placé sous le youth employment programme: Licencié, deenesh cherche un recours

Deenesh, 22 ans, a été embauché par une compagnie de sécurité sous le Youth Employment Programme. Sous ce programme, le bénéficiaire touche une allocation (‘stipend’) financée à parts égales par le gouvernement et l’employeur. Après trois mois, le jeune homme a été subitement congédié. Il ne comprend pas.

« Le 20 juillet dernier, j’ai reçu un appel de la direction m’annonçant qu’on me remerciait pour mes services, et que ce n’était plus la peine de venir à la grande surface où j’étais posté comme agent de sécurité. On ne m’a donné aucun motif de mon renvoi », explique Deenesh. Il insiste qu’il n’a eu aucun problème avec son employeur et qu’on ne peut rien lui reprocher.

S’il s’est résigné à être sur le pavé, Deenesh a tout de même réclamé sa paie pour les 27 jours qu’il a travaillés. « La paie se faisait le 2 du mois, je me suis rendu au bureau à cette date pour réclamer mon salaire. Le patron a refusé net, arguant que je devrais le réclamer au bureau du YEP », nous confie-t-il très amer.

« À ce jour, la compagnie de gardiennage me doit Rs 8 000, plus les frais de transport, soit Rs 70 par jour. On me doit donc Rs 10 000, sinon plus. Soyez assuré qu’une telle somme, cela compte dans un budget, d’autant plus que je me dois d’aider la famille. Mes parents se sont usés à la tâche pour m’aider dans mon éducation. Aujourd’hui, ils sont âgés et n’ont plus le même courage, la force de travail d’antan. Je ne peux rester à leur charge à 22 ans. J’ai un grand frère qui projette de se marier, il a un prêt bancaire à rembourser, je ne peux compter sur lui », ajoute Deenesh.

Le jeune homme a des projets plein la tête. Il a étudié jusqu’au niveau du Higher School Certificate, mais n’a pas décroché de bons résultats. Il ne veut pas repasser des examens, témoin du triste sort de ses camarades. « Trois amis sont diplômés, mais éprouvent les pires difficultés pour se faire embaucher. Pour gagner sa vie, l’un d’eux est devenu pompiste ; l’autre travaille sur… une ferme. Ce n’est pas encourageant tout cela, à quoi nous servent donc nos qualifications académiques ? »

Pas employé à part entière

Il a lui-même postulé à cinq reprises pour devenir policier, mais en vain. « Je répondais pourtant aux critères demandés. Alors pourquoi ? Je me console en me disant à moi-même que le métier de policier n’était pas fait pour moi. » Deenesh ne baisse pas pour autant les bras : il veut persévérer. « J’envisage des études supérieures. Encore faut-il trouver un emploi pour les financer… » dit-il.

Le Bureau de l’Emploi, sollicité par le jeune, lui a d’abord répondu qu’il ne pouvait intervenir dans ce cas de renvoi puisqu’il n’est pas employé à part entière, mais un trainee sous le YEP. À ce titre, c’est aux officiers du YEp de traiter cette affaire. Deenesh a bien rencontré un officier le 8 août. Ils lui ont promis de fixer une rencontre tripartite avec son ex-employeur. Depuis, il poireaute. « J’ai voulu témoigner de ma situation pour informer les milliers de jeunes qui se trouvent dans mon cas. Je leur dis : faites attention ne vous laisser pas leurrer, car en cas de souci, tout le monde joue à Ponce Pilate et se lave les mains de votre sort. »