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Place publique : l’autre face du Marché Central

Marché Central

Vols, trafics de drogue, agressions, arnaques… le Marché central, à Port-Louis, de par sa fréquentation, attire de nombreux malfrats. Incursion…

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Il est estimé que, quotidiennement, environ 50 000 personnes passent par le marché Central. Notamment des voyageurs qui transitent entre les deux gares : Immigration et Victoria, ou encore les gens qui travaillent dans la capitale. Sans compter les nombreux touristes qui y affluent. Ce chiffre atteint le double durant le week-end, les périodes festives de fin d’année ou encore les vacances scolaires. Ce qui fait du Marché central un lieu hautement fréquenté et, subséquemment, propice à des trafics en tout genre, des cas de vol et d’arnaque, entre autres.

Vol à la tire. Le Marché central reste l’un des terrains de chasse préférés des voleurs. Parmi les cas les plus fréquents, celui des vols à la tire commis par les pickpockets. Tout y passe : porte-monnaies, téléphones portables, appareils photos et objets de valeur, entre autres. Les victimes sont généralement les personnes âgées, les femmes ou encore les touristes. Un maraîcher, qui tient un étal depuis plus d’une vingtaine d’années à la section légumes, nous explique leur mode opératoire. « Ces voleurs ciblent particulièrement les femmes, surtout lorsqu’elles ont les bras chargés avec d’autres sacs, car elles ont ainsi tendance à porter moins d’attention à leur sac à main, qui est généralement accroché à leur épaule », soutient-il.

Les motocyclettes sont aussi des cibles de choix pour les voleurs. « Le marché est entouré d’aires de stationnement, y compris pour les motocyclettes. Il n’est pas rare que certains motocyclistes oublient leur clé sur leur engin. Ces voleurs profitent justement de ces occasions pour commettre leur forfait », indique ce commerçant, qui tient une boutique d’épices à la rue Farquhar. Cependant, notre interlocuteur précise qu’il y a aussi de faux cas rapportés à la police, surtout pour les vols de motocyclette. « Zot fer sa pou gagn lasirans. » Plus étonnant encore, le quinquagénaire soutient que même les touristes ont parfois recours à cette supercherie. « Ena touris ki fer krwar ki zot bann zafer inn perdi me apre finn kone tousa manti »,dit-il.

Drogue. Selon nos recoupements, une vingtaine de cas sont recensés chaque année. Un revendeur de billets de loterie relate que les drogues se vendaient comme des ti pate. « Ti pe gagn zis tou : siro, komprime, gandia, leroinn. Zot ti ena zot ler vini, enn cou gramatin, midi ek tanto », dit-il. Et d’ajouter que chaque drogue avait un code. « Ble vedir Valium, rouz Rivotril... », précise-t-il.

Relogement des marchands ambulants

Avec l’avènement des drogues de synthèse, il y a eu, selon notre interlocuteur, une diminution de ce trafic. « Aster syntetik ki lamod. Kan zot in fini pran zot doz, zot vinn bwar enn dite apre zot ale », indique-t-il. Naushad Joomun, président de la Market Traders Association, soutient quant à lui que le relogement des marchands ambulants a permis de réduire le trafic. « Lontan kan ti ena bocou marsan ambilan, zot ti pe profite. Zot servi sa kuma enn kouvertir pu vann zot ladrog », dit-il.

Toxicomane. Le marché Central accueille aussi des toxicomanes. « Gramatin zot al pran zot doz methadone kot station Trou-Fanfaron, apre zot vinn bazar zot manze-bwar », explique ce marchand d’alouda qui les voit passer tous les jours. « Problem se ki kan zot an group, zot fer per ek parfwa, zot fer ban komanter deplezan. Sa farous ban klian, mem si zot pa res la lontan », précise-t-il.

Agressions. Les cas d’agression sont aussi légion au Marché central. En effet, il n’est pas rare que des membres du public se bagarrent entre eux. «  Problem tikopin tikopinn, zalousi... » confie-t-on. Même les maraîchers se battent parfois entre eux. L’un d’eux affirme d’ailleurs que, tout récemment, des maraîchers de la poissonnerie en sont venus aux mains. « Parfwa ban ti tansion leve. Me seki danzere se ki sa banla zot travay ek couto-sab. Lerla mem sa kapav vinn grav », fait-on ressortir.

Coutiers. Leurs cibles de choix : les touristes. Leur rôle : convaincre les touristes et les rabattre sur des étals avant de leur revendre des produits jusqu’à plus de 20 fois leur prix réel. « Par ekzamp, enn sase lavani ki vann Rs 150-200, zot vann sa ek touris Rs 2 000 », confie ce marchand de produits artisanaux. « De zen touris enn fwa ti pay Rs 8 000 pou met mehendi dan zot lame », se remémore avec humour notre interlocuteur, indiquant que cette histoire avait fait le tour du marché.

Marchands ambulants. Malgré l’interdiction, depuis 2016, pour les marchands ambulants d’opérer dans un rayon de 500 mètres autour du Marché central, une poignée d’entre eux continuent à braver l’interdit. « Na pena boucou. enn dizenn parla, me zot vini preske toulezour », explique un inspecteur de la mairie de Port-Louis. Il s’agit, selon l’inspecteur, essentiellement de marchands de fruits, de sacs en plastic ou de petits articles. Ainsi, pas moins d’une trentaine de contraventions sont dressées chaque mois. « Ena ki ena plis ki 100 kontravansion me li persiste li vini. Li dir ou li bizin travay », ajoute notre interlocuteur.

Si, dans le passé, les marchands de fruits installaient leur trolley à même le sol et au beau milieu du chemin, l’inspecteur affirme qu’ils se font désormais plus discrets. « Zot vande dan ti bwat, trap dan lame. Kan zot trouv nou zot ale », ajoute-t-il.

Trafics. Le Marché Central est aussi la scène d’autres nombreux trafics : couteaux, sabres, faux billets, des espèces protégées comme des tortues, voire des chiots. « Zot oper an group. Zot koste ek clian ek zot dir zot ena tel ou tel zafer. Me zot pa gard avek zot. Ban tilisien la ou zis tande, ou pa trouv zot », fait-on comprendre.


Naushad Joomun : « Rendre les caméras opérationnelles »

Le président de la Market Traders Association, Naushad Joomun, réclame que les caméras de surveillance installées au marché Central soient rendues opérationnelles. « Bann kamera deza la. Partou ena me souvan, kan ena problem, zot dir nou kamera pas marse ! » déplore-t-il. Cela aurait permis, selon notre interlocuteur, de résoudre plusieurs problèmes à la fois, incluant celui du vol, dont les maraîchers seraient souvent les victimes. « Banla kokin ban legim ki ser, kouma lay. Ouswa kan sertin legim zot pri vinn ser, kouma pomdamour ek pima, lerla voler kokin. Bazar ouver 5h30, me pa tou marsan ki vinn sa ler la », souligne-t-il. Selon lui, les vigiles affectés au marché Central restent au niveau des portails uniquement. « Zot pa mars marse andan », précise le président de la Market Traders Association.

 

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