Place financière: Le secteur bancaire mauricien jugé attrayant et concurrentiel

Avec 23 banques pour 1,3 million d’habitants, le secteur bancaire mauricien est jugé compétitif. Des observateurs estiment que cela est une bonne chose, notamment pour les consommateurs. Ces établissements n’opèrent pas tous dans le même segment.

Avec l’arrivée de la Bank of China, dont le lancement officiel a eu lieu le 17 septembre à Balaclava, le secteur bancaire mauricien compte désormais 23 enseignes pour 1,3 million d’habitants. Néanmoins, toutes les banques de Maurice ne sont pas sur le même segment. 11 d’entre elles sont sur le marché du détail (retail) largement dominé par la Mauritius Commercial Bank (MCB) et la State Bank of Mauritius (SBM). Les 12 autres sont principalement des banques d’affaires ou privées, c’est-à-dire qu’elles proposent leurs services aux entreprises et aux clients avec de hauts revenus.

Pour Dan Maraye, ancien gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), s’il y a autant de banques à Maurice, c’est qu’elles y font des profits. « La place financière mauricienne, à travers notamment son secteur offshore, attire les banques privées et d’affaires. Je préconise que la BoM suive de près les transactions de ces banques qui, sans monitoring, peuvent engendrer des problèmes. »

Pour l’économiste Pramode Jaddoo, le nombre de banques s’explique par le fait que le secteur des services financiers est devenu un pilier majeur de l’économie mauricienne. « Il y a une croissance du nombre de banques, malgré les crises qui ont terni le secteur à Maurice. L’arrivée de la Bank of China est un signe encourageant de la confiance portée sur le secteur bancaire mauricien par les investisseurs étrangers. Cela rend le marché plus compétitif un peu comme dans l’aviation, où Air Mauritius doit revoir sa stratégie depuis l’arrivée de la compagnie low-cost Air Asia. Pour en revenir aux banques, il faut suivre à la lettre les règlements de la BoM. 23 banques, cela  peut paraître énorme mais chacune a sa spécificité et sa clientèle. Ce nombre est un avantage pour les consommateurs. Tant que les clients sont gagnants, c’est une bonne chose qu’il y ait autant de banques. »

Crédibilité

Pour Dan Maraye, il y a toujours de la place pour une nouvelle institution bancaire à condition qu’il s’agisse d’une bonne banque. « Nous ne voulons pas que de mauvaises banques viennent à Maurice. C’est à la BoM de juger si une candidate mérite d’avoir une licence ou pas. La BoM fait ce travail de vérification en aval avant d’octroyer des licences, les banques gérant l’argent des autres. La BoM fait bien son travail en soulignant le potentiel des nouvelles banques et en favorisant la compétition », juge l’ancien gouverneur de la BoM. Il conclut en soulignant que la crédibilité de la BoM est mise en jeu à chaque incident, comme cela a été le cas avec les affaires liées à la Bramer Bank et à la Mauritius Post and Cooperative Bank.