C’est un problème qui a surgi fin mai. Ashna* (prénom modifié), une habitante de Beau-Bassin, raconte qu’une personne a piraté son compte personnel sur les réseaux sociaux et la harcèle. Selon le constable Rosenally de la Cybercrime unit, cette enquête prendra du temps.
Le compte d’Ashna a été piraté par une personne dont elle ne connaît pas l’identité. Elle s’est fait piéger, alors qu’elle visitait un lien en ligne. « J’ai visité un lien que j’ai obtenu à travers un message venant de ma tante. Je ne savais pas que son compte personnel avait aussi été piraté. Le lien m’a dirigée vers une autre page où j’ai entré mon adresse mail et mon code. C’est ainsi que mes malheurs ont débuté. Depuis cet incident, cette personne, dont je ne connais pas l’identité, utilise mon compte et envoie des messages à mes proches et amis. J’ai immédiatement posté un message pour avertir mes amis de cette usurpation. Tout allait bien, jusqu’à ce que le pirate ne refasse surface et me bombarde de messages sur un autre réseau social.
Je me suis fait harceler et menacer. Il m’a fait comprendre qu’il avait récupéré des photos de moi et m’a fait du chantage en me disant qu’il savait où je résidais et qu’il allait me tuer. Je sais qu’il s’agit d’un Mauricien, car à un certain moment il s’est adressé à moi en créole », relate Ashna, stressée par cette situation. Elle n’a pas eu d’autres choix que de se rendre à la Cybercrime unit au début du mois de juin pour dénoncer ce cas. Sur place, les officiers lui ont annoncé qu’ils ne pourraient rien faire et l’ont dirigée dans un premier temps vers le National Computer Board (NCB). « Le 7 juin, lorsque je m’y suis rendue, un préposé m’a informée qu’ils ne recevaient personne à cause de la pandémie et que je devais m’éclipser des réseaux sociaux pour un certain temps, jusqu’à ce que le pirate trouve une autre victime ! », déplore Ashna, outragée.
Retour à la Cybercrime Unit
Non contente du traitement reçu par le NCB, Ashna est retournée à la Cybercrime unit à Port-Louis. Cette fois, le constable Rosenally, qui l’a reçue, lui a expliqué que l’enquête prendrait entre cinq et six mois avant d’être résolue. « Ce qui me pose problème, c’est que le pirate est dangereux. Il peut faire n’importe quoi. De plus, il détient plusieurs détails sur moi. Je me sens en danger. Par ailleurs, il peut faire d’autres victimes avec sa manière de procéder », indique Ashna.
Le constable Rosenally avance qu’il a expliqué à la victime les procédures détaillées lors de l’enregistrement d’une plainte à la Cybercrime unit. « Pour consigner une plainte à la Cybercime unit, nous conseillons à la personne de se rendre au poste de police de sa localité ou de se rendre au CCID pour rapporter le cas. » Concernant Ashna, elle a reçu un message du compte de sa tante qui a aussi été piraté. Lorsqu’e Ashna s’est présentée à la Cybercrime unit, j’ai procédé à des vérifications sur son compte Facebook et j’ai constaté que certaines publications étaient publiques. J’avise les utilisateurs des réseaux sociaux que lorsqu’ils optent pour cette option, toutes leurs photos et informations sont exposées.
Il y a plusieurs moyens de sécuriser l’accès à son compte afin qu’il ne soit pas piraté facilement, avance le constable Rosenally. Selon ce dernier, il se peut que le message incluant le lien qu’a reçu Ashna puisse mener les enquêteurs vers une adresse IP qui est capitale pour retracer le pirate. « Lorsque nous aurons l’adresse IP, nous devrons faire une demande auprès d’un fournisseur de services pour savoir qui est celui qui utilise son compte. Ce sont des procédures qui prennent du temps. Il y a aussi des affidavits à jurer et des demandes à formuler au bureau du Premier ministre, entre autres », informe le constable Rosenally.
Piratage de compte, que risque-t-on ?
La peine est sévère pour un ‘hacker’ qui se fait prendre. Selon le constable Rosenally, une personne coupable d’un tel acte risque d’être inculpée sous la Computer Misuse and Cybercrime Act. En ayant accès à des données personnelles d’une personne, le pirate s’expose à une amende de Rs 20 000 et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas 20 ans.
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