Le décès de Pierre Dinan, survenu le jeudi 27 juin à l’âge de 87 ans, a marqué la fin d’une belle et longue histoire d’amour avec son épouse Monique. Figure incontournable de la scène économique mauricienne et contributeur clé au développement du secteur privé, Pierre Dinan était également un homme de famille. Sa relation avec Monique, fondatrice du Mouvement d’aide à la maternité, a duré 55 ans, qui ont été riches en moments inoubliables.
La première rencontre
Pierre et Monique se sont rencontrés pour la première fois sur la Montagne des Signaux à Port-Louis, en 1968, lors d’une excursion en groupe de jeunes professionnels. « On s’est rencontrés et on s’est parlé, et à ce moment-là, on sentait déjà qu’il y avait un lien entre nous », raconte Monique Dinan. Cependant, peu de temps après cette rencontre, elle a obtenu une bourse pour poursuivre ses études au Québec, au Canada. Malgré la distance, leur lien est resté fort. Pierre Dinan, travaillant alors dans l’industrie sucrière, a pris l’initiative de rendre visite à Monique au Canada. « Je lui ai demandé de venir me voir et il a débarqué au Canada le 12 décembre. » Ce voyage a marqué le début d’une amitié profonde qui a évolué rapidement en une relation amoureuse.
Voyage à New York et demande en mariage
Durant leur séjour au Canada, Pierre et Monique sont allés en vacances à New York. « Nous sommes partis de Montréal par un autobus qui faisait le trajet la nuit. Je me souviens très bien comment il m’a réchauffé toute la nuit », raconte Monique Dinan avec émotion. À leur arrivée à New York, Pierre lui a demandé en mariage. Cette dernière a accepté sans hésitation, car elle était déjà amoureuse de lui.
Conscients que l’amour seul ne suffirait pas pour bâtir un avenir, Pierre et Monique ont d’abord voulu atteindre leurs objectifs professionnels. Pierre est rentré à Maurice pour son travail, tandis que Monique a poursuivi ses études, terminant sa thèse et obtenant une distinction en seulement trois mois. Après cette réussite, elle est retournée à Maurice, où leur mariage a été célébré en juin 1969.
Une famille remplie d’amour
Le couple a été béni avec cinq filles, qu’ils ont élevées avec affection. « Nous avons fait grandir nos filles avec beaucoup d’amour et d’affection. Nous sommes fiers de ce qu’elles sont devenues et nous sommes encore plus fiers d’être grands-parents de dix-sept petits-enfants », confie Monique. Ensemble, ils ont partagé de nombreux souvenirs heureux, y compris des voyages en famille, leur dernier a été en Australie pour des soins médicaux. « Le voyage remonte à quatre ou cinq ans. Après, on n’a pas eu l’occasion de repartir en voyage. »
Après la mort de Pierre, Monique se sent incapable de penser à l’avenir. « Mais ce que je peux dire est que je vis au jour le jour et j’ai la foi en Dieu. Ayant vécu en bon chrétien, je sais maintenant que Pierre est au ciel. Il a beaucoup aimé le Seigneur et je sais que le Seigneur l’aime également », dit-elle avec conviction. Elle est convaincue que son défunt époux se repose en paix et qu’il l’aidera à surmonter son absence.
Message pour les jeunes
Monique Dinan passe un message aux jeunes : « Prenez le temps avant de vous marier. Ne vous pressez pas de tomber amoureux trop jeune. Faites le bon choix, une fois que vous êtes mariés à la bonne personne, l’amour augmentera jour après jour. » Pour elle, c’est ce qui fait une vie heureuse. Elle avance qu’elle a partagé une vie remplie d’amour, de dévouement et de foi avec Pierre et que leur histoire est un exemple inspirant de ce que signifie aimer et être aimé profondément. Monique Dinan, malgré la perte de son époux, trouve du réconfort dans les souvenirs qu’ils ont partagés. « Notre amour continue de vivre à travers nos enfants, nos petits-enfants et les nombreux cœurs que nous avons touchés au cours de notre vie commune », conclut-elle.
Pierre Dinan : un époux et un père exemplaire
Monique Dinan qualifie son défunt époux d’homme exemplaire. « Il était un homme très gentil et attentionné. Tout le monde connaît le comptable et l’économiste qu’il était, mais je le connaissais comme celui qui faisait la vaisselle après chaque repas », dit-elle avec tendresse. Elle avance que son époux ne lui refusait jamais rien, répondant à toutes ses demandes avec amour et dévouement. D’ailleurs, elle est d’avis que la faiblesse de Pierre était son amour. « Il m’aimait un peu trop », avoue-t-elle. Parmi ses qualités, Monique Dinan souligne qu’il était un grand travailleur, un homme honnête et un vrai citoyen. « Hormis ses engagements dans le secteur privé et dans la société, il accordait également du temps à ses filles. C’était un père très affectueux et il aimait passer aussi du temps avec ses petits-enfants », souligne-t-elle.
Une belle mort
Monique Dinan trouve du réconfort dans le fait que son époux a eu une belle mort. « Il allait bien. Nous sommes allés à la messe au Montmartre dans la matinée de jeudi. D’ailleurs, c’est lui-même qui conduisait la voiture. Nous avons prié ensemble. À notre retour, nous avons pris notre petit-déjeuner. Il est ensuite allé s’allonger et il est décédé environ une demi-heure plus tard », raconte-t-elle. Elle est heureuse qu’il n’ait pas souffert et qu’il n’était pas malade pendant ses derniers jours. Le cadavre de Pierre Dinan a été transporté de la chapelle ardente d’Elie and Sons à Beau-Bassin dans l’après-midi de jeudi. Ce qui a permis aux proches et aux amis de lui rendre un dernier hommage. Les funérailles auront lieu le mardi 9 juillet, en attendant l’arrivée de trois de leurs filles qui sont à Rodrigues, en France et en Australie.
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