Pierre Dinan, économiste : «Le Budget n’a pas mis en exergue l’inflation et la dépréciation de la roupie mauricienne» 

L’économiste Pierre Dinan estime que le Budget 2020/2021 «n’a malheureusement pas mis en exergue l’inflation et la perte de valeur de la roupie mauricienne face aux principales devises étrangères» qui, selon lui, est visible depuis janvier.  

Pierre Dinan a commenté le Budget lors d’une édition spéciale du traditionnel Budget Forum annuel organisé par ACCA Mauritius (bureau mauricien de l’Association of Chartered Certified Accountants) avec la collaboration du Mauritius Institute of Professional Accountants (MIPA) vendredi 5 juin. 

Pour Pierre Dinan, «l’apport important des Rs 60 milliards de la Banque de Maurice ampute les réserves en devises de la Banque centrale d’un montant équivalent à la couverture des importations pour deux mois».  

« L’autre outil prévu pour aider au financement, la MIC (Mauritius Investment Corporation), aura besoin, pour être efficace, de l’expertise de personnes ayant une bonne connaissance des secteurs d’activités qui seront appelés à bénéficier des fonds», ajoute-t-il. 

Selon Pierre Dinan, les dotations sociales de ce Budget, en termes de proportion du total, ne sont pas très différentes de celles du Budget 2019-2020. « Cela laisse voir que la crise de la Covid-19 n’a pas motivé plus de dépenses de l’Etat dans ces domaines - alors qu’on aurait pu s’attendre à plus dans l’éducation notamment, avec la volonté et la nécessité de développer les compétences dans de nouvelles filières de services », soutient-il. 

Commentant le remplacement du NPF par la Contribution Sociale Généralisée (CSG), Pierre Dinan loue cette initiative, «qui aura un effet bénéfique sur l’épargne des Mauriciens et sur les finances de l’Etat».

L’économiste avait tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises ces dernières années au sujet de l’impact du vieillissement de la population sur le régime des retraites public. Il espère par contre que la nouvelle formule de Solidarity Levy n’est que temporaire, dans le cadre des répercussions de la Covid-19, car «cette formule pourrait avoir un effet néfaste sur l’attractivité de Maurice».