Faits Divers

Piégé par un escroc qui se faisait passer pour un conseiller de saj - La victime : «Je me suis laissé tenter pour que mes enfants réussissent»

Ravindraj Bheekharry. Ravindraj Bheekharry.

Ravindraj Bheekharry, 53 ans, était recherché par diverses unités de la police depuis plusieurs mois. Ayant plusieurs cas d’escroquerie à son actif, il est notamment suspecté de s’être fait passer pour Dev Beekharry, Senior Advisor auprès du ministre Mentor, sir Anerood Jugnauth, et a berné ses victimes en les promettant de leur obtenir un emploi contre paiement.

Publicité

« Un jour, j’ai reçu un appel de la police m’informant que j’avais une contravention à payer. Cela m’avait surpris », nous dit le Senior Advisor. Cela remonte à quelques mois et après avoir pris connaissance des faits, Dev Beekharry s’est rendu compte qu’un individu usurpait son identité. « Il n’avait pas sa carte d’identité et quand la police l’a interpellé pour lui infliger une amende, il leur avait donné mon nom », ajoute-t-il.

Voiture, tenue chic, l’escroc présumé se donnait les moyens pour arriver à ses fins. En avril dernier, Raj (prénom modifié), 60 ans, un fonctionnaire sur le point de prendre sa retraite, s’est fait prendre au jeu. « Pendant mon temps libre, je m’occupe d’une plantation de légumes que je revends sur place », explique le sexagénaire.

Un après-midi, alors qu’il s’affairait dans sa plantation, une voiture s’est arrêtée à sa hauteur. « Un homme à l'allure soignée est sorti de la voiture. Il a acheté un concombre et au fil de notre conversation il m’a dit qu’il travaillait au Bureau du Premier ministre. Il a retiré un badge où il y avait écrit Dev Beekarry du PMO. Il m’a demandé si j’étais marié. Je lui ai dit que j’avais une fille et un garçon et que les deux sont détenteurs d’un diplôme.

Il voulait savoir où mes enfants travaillaient. Je lui ai expliqué que ma fille avait envoyé sa candidature pour intégrer la police mais n’avait pas eu de réponse. Li dir mwa to pa kone biro Premye minis ki okip sa ! Linn dir mwa pas tarder, li kapav fer zot gagn travay dan gouverman », nous dit ce père de famille. Dans la minute qui a suivi, Raj a pris les coordonnées de l’individu, a ramassé ses légumes et est rentré chez lui.

Rs 30 000 pour chaque enfant

« J’en ai parlé à ma fille et mon fils. Ils étaient intéressés », poursuit-il. Mais ces démarches n’étaient pas gratuites. « Il m’a demandé Rs 30 000 pour chacun de mes enfants. Il m’a donné rendez-vous le lendemain matin au bâtiment du Trésor. Il m’a dit de mettre l’argent dans quatre enveloppe séparées. Je savais que je me rendais coupable d’une offense, mais j’ai pensé à mes enfants », dit Raj, qui ne se doute pas une seconde de la suite.

Son fils et lui sont alors partis rejoindre le pseudo-conseiller. « Nous sommes montés dans sa voiture. Il n’arrêtait pas de dire qu’il était surveillé par le National Intelligence Service et qu’il fallait qu’il fasse vite. Il me disait que mes enfants allaient travailler à la douane », ajoute-t-il. Confiant que les démarches allaient aboutir, Raj et son fils sont repartis. « Il m’a appelé le lendemain pour me réclamer encore Rs 10 000. Je lui ai dit que je n’en avais pas », poursuivi Raj. Après cet épisode, Raj l'a rappelé, en vain.

« Mon fils a mené ses recherches et a découvert sa véritable identité. Il n’a jamais été conseiller au Bureau du Premier ministre. J’ai fait cela en pensant à mes enfants. Mo tifi pe marye biento, monn mazinn zot bonerr e mo anvi ki zot resi dan lavi », lâche la victime qui, désormais, veut retrouver ses Rs 60 000. Le 24 avril, il a dénoncé l’escroc à la police.

D’autres plaintes ont été enregistrées à Poudre-d’Or et Quatre-Bornes à l’encontre du suspect. Le mode opératoire restait le même. C’est à Flacq que Ravindraj Bheekharry a finalement été repéré. Mercredi, le sergent Kookoor et ses hommes, aidés de la FIO de Flacq, ont mis un terme à ses agissements. L’enquête, placée sous la supervision du SP Dawoonarain, se poursuit.

Le Senior Advisor Dev Beekharry de son côté souligne que « j’avais informé la police des agissements de cet usurpateur. Je ne l’ai jamais vu et je ne le connais pas. Je me suis toujours tenu éloigné de ce genre d’individus. Il faut être prudent et dénoncer ces escrocs pour qu’il y ait des sanctions », lâche-t-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !