À Phœnix : le PM vole à la rescousse de l’Adsu

Le Premier ministre était à l’inauguration d’une aire dédiée à la bonne santé du public par la Mauritius Telecom Foundation, le samedi 4 août. Il en a profité pour défendre le travail abattu par l’Anti-Drug and Smuggling Unit et son chef, malgré la recommandation du rapport Lam Shang Leen pour le démantèlement de la brigade antidrogue. 

Cela fait une semaine que le rapport de la commission d’enquête sur la drogue a été rendu public. L’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) en prend pour son grade dans ce document, qui recommande le démantèlement de la brigade et la création d’une autre entité qui serait chargée d’enquêter sur le trafic de drogue. Toutefois, malgré les manquements que relève le rapport Lam Shang Leen, Pravind Jugnauth a pris la défense de l’Adsu et de son chef, le Deputy Commissioner of Police (DCP) Choolun Bhojoo, samedi.

« Certains sont en train de critiquer, surtout l’Adsu. Moi je dis félicitations à l’Adsu parce que je sais quel travail elle accomplit. J’ai une confiance totale dans le DCP Bhojoo », a déclaré le Premier ministre à l’inauguration d’une infrastructure sportive publique par la Mauritius Telecom Foundation, le samedi 4 août 2018. Le chef du gouvernement a précisé qu’il ne pourrait mener la lutte contre les trafiquants de drogue sans l’assistance du DCP. « Si je n’avais pas des personnes comme lui, pourrais-je faire le travail ? Et n’oublions pas tous les officiers sur le terrain qui mettent leur vie en danger », a précisé Pravind Jugnauth. 

Le chef du gouvernement a aussi profité de l’occasion pour régler ses comptes avec ses adversaires politiques. Il s’est notamment dit surpris qu’il n’y a pas eu de Private Notice Question (PNQ) de Xavier-Luc Duval sur le sujet. « Malgré toutes les critiques de l’opposition, il n’y a pas une seule PNQ sur la drogue. Je priais pour qu’il y en ait une. J’aurais répondu. J’espère qu’il y en aura une le 16 octobre (date de la rentrée parlementaire). Parce qu’au Parlement, j’aurai des choses à dire sur comment le gouvernement travailliste a ‘soutire’. » 

Le Premier ministre de ce même gouvernement travailliste a également subi des critiques de la part de Pravind Jugnauth pour avoir déclaré que si le rapport Lam Shang Leen finit au fond d’un tiroir, il se fera un devoir de le sortir s’il revient au pouvoir : « Combien d’années n’avons-nous pas demandé une commission d’enquête ? Ramgoolam a toujours refusé. Maintenant il spécule que si le rapport va dans un tiroir, il le sortira. Je sais qui est dans le réseau. Il n’y aura pas de pitié pour ces trafiquants », a martelé Pravind Jugnauth. 

Le chef du gouvernement a aussi dit qu’il est impossible d’examiner la totalité des recommandations du rapport Lam Shang Leen en quelques jours. Il a demandé à la population de faire preuve de patience : « Je n’ai pas de doutes que certaines recommandations peuvent être appliquées immédiatement, mais d’autres prendront plus de temps. » Il ne serait pas sérieux, selon lui, de s’attendre à ce qu’il ait lu le rapport « en deux jours » pour l’appliquer tout de suite après.