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Philippe Espitalier-Noël : «Une stabilisation de la roupie aidera à maintenir l’emploi»

La dépréciation de la roupie a permis de booster les recettes du secteur de l’exportation et du tourisme. Pour autant, Philippe Espitalier-Noël qu’une stabilisation de la monnaie locale sera bénéfique à l’emploi et à la consommation, sans oublier ceux au bas de l’échelle. 

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Le 22 mars dernier, le Premier ministre affirmait que tous les secteurs de l’économie connaissent une croissance. Partagez-vous le même constat en tant qu’opérateur dans divers secteurs d’activité ?
Ce n’est pas vrai dans tous les cas. Cependant, nous voyons une belle dynamique d’un point de vue sectoriel au niveau national. Celle-ci est intéressante par rapport à d’autres économies à l’international. N’occultons pas que ces résultats sont pour beaucoup de secteurs associés à des valeurs d’importation en devises. Comparativement à deux ans de cela, nous recevons en ce moment plus de 20 % de roupies en plus pour les devises que nous vendons pour le secteur d’exportation et du tourisme. Tout cela n’est pas à négliger en termes d’intégration de la croissance. Par ailleurs, il y a également l’inflation qui contribue de manière absolue à une croissance. Ce serait donc intéressant de voir quelle est la croissance nette et de la comparer à un résultat en devises.     

Le ministre des Finances parle, pour sa part, d’une année de stabilisation de la roupie. Cela risque-t-il de plomber les recettes des segments financiers, hôteliers, voire immobiliers de Rogers ?
Je pense que c’est une bonne chose de ne pas aller trop loin non plus en laissant glisser la valeur de la roupie. C’est rassurant que le ministre des Finances vienne annoncer le fait qu’il trouve que les sujets sont suffisamment solides aujourd’hui pour avoir l’espoir de retrouver une roupie stable. Une stabilisation de la roupie est un moyen pour l’économie de mieux se défendre et de créer un peu d’oxygène pour maintenir l’emploi qui est fondamental à la dynamique de consommation locale. Cependant, il est évident qu’il y a de la difficulté ambiante pour ceux qui sont au bas de l’échelle. Aujourd’hui, la ménagère retourne à la maison avec moins d’articles qu’avant dans son panier. Il y a aussi tout le flux international qui décide de la valeur de notre monnaie et il faut accepter et savoir vivre avec la nouvelle dynamique post-covid.  

Il y a également l’inflation qui contribue de manière absolue à une croissance. Ce serait donc intéressant de voir quelle est la croissance nette et de la comparer à un résultat en devises.»

Les consultations pré-budgétaires sont en cours. Renganaden Padayachy disait récemment qu’une réforme structurelle pourrait être la taxe des gros salaires et des gros profits. Est-ce que vous appréhendez ce genre de mesure pour le budget 2023-24 ?
Je ne peux pas commenter sur ce que le ministre des Finances a l’intention de faire. Je pense que c’est quelqu’un qui a ses convictions et qui saura voir en fonction du contexte quels sont les ajustements nécessaires afin d’équilibrer le budget national et nous offrir quelque chose de juste pour permettre aux gens de souffler d’une part et de s’assurer d’autre part que les structures budgétaires de l’État soient équilibrées. Il en a la responsabilité. 

Le mois de mars tire à sa fin. Ce premier trimestre 2023 a-t-il jeté de bonnes bases pour l’année calendaire de Rogers s’agissant des perspectives de croissance ?
Il y a beaucoup de sujets ambiants qui sont difficiles à apprécier.  Les effets des tensions internationales notamment la crise ukrainienne ne sont pas faits pour nous aider à avoir une boule de cristal transparente en ce moment. Néanmoins, pour ce qui est des trois mois passés, nous sommes en phase avec les résultats du premier semestre. La bonne performance continue. Nous avons des indications sur des secteurs où on peut prédire, comme le tourisme, que les bonnes performances vont continuer jusqu’à fin juin. Mes convictions sont que cela va dans la bonne direction et que nous allons rester résilients pour l’année calendaire.

 

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