Economie

Philippe Espitalier-Noël, CEO de Rogers : «Le traité fiscal indien a affaibli la juridiction mauricienne»

Philippe Espitalier-Noël Philippe Espitalier-Noël, CEO de Rogers.

Un des principaux piliers de l’économie mauricienne est dos au mur, si on examine les récents développements et l’impact du nouvel accord avec l’Inde. Il faudrait avoir un regard optimiste, tourné vers l’avenir, avec la mise en œuvre de mesures annoncées par l’État. Ainsi se résumerait l’analyse de Rogers and Company Limited sur le secteur des services financiers.

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«Rogers Capital Corporate Services dispose d’une vaste palette de services et d’une clientèle géographiquement diversifiée, réduisant la dépendance sur des traités. Cependant, la renégociation du traité fiscal avec l’Inde et la suppression de la taxe automatique effective de 3% sur les revenus à l’international des compagnies de l’offshore ont quelque peu affaibli l’attrait de notre juridiction», affirme Philippe Espitalier-Noël, Chief Executive Officer de Rogers and Company Limited.

Et de faire ressortir: «Bien que Maurice soit inclue dans la White List de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique, le pays a été décrit sous un jour défavorable par un de ses pairs faisant partie de l’Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group dans des rapports d’évaluations mutuels.»

Le secteur des services financiers est sous pression, car il s’agit de s’adapter aux normes mondiales que dictent les puissants pays. L’industrie ne craque pas pour autant. D’une part, la croissance dans les services financiers et l’assurance est estimée à 5.5% en 2018, soit une expansion similaire à l’année dernière. Et, d’autre part, les autorités sont actives pour que la juridiction financière mauricienne maintienne sa réputation et augmente son attrait sur le marché international.

«Maurice a poursuivi ses efforts, afin d’améliorer davantage un cadre solide contre le blanchiment d’argent, contre le financement des activités terroristes en ajoutant de nouvelles clauses dans ses lois existantes. Nous sommes confiants que les récents amendements apportés par la Finance Act de 2018 permettront de remédier à toute lacune restante, mentionnée dans le rapport et que la réputation de Maurice en tant que centre financier international aidera à surmonter les effets néfastes», explique Philippe Espitalier-Noël. « Au niveau opérationnel, nous disposons d’une structure définie avec une politique de zéro tolérance. Nous avons une structure sur la gestion des risques et la gouvernance d’entreprise.»

Les opérations de Rogers Capital Corporate Services font partie du cluster de technologie financière pour le groupe. Au terme des douze mois se terminant au 30 juin 2018, les revenus ont connu une progression de 40%, dopée d’une croissance dans les transactions et de l’acquisition de Globefin Management Services. Le cluster a également bénéficié de l’apport de l’assureur Swan General et de la société Swan Financial Solutions. Leur contribution a été de 6% pour atteindre Rs 95 millions.

Comment se présente ce secteur à l’avenir? À cet effet, le CEO du conglomérat Rogers affirme que l’objectif d’ordre général est une contribution plus équilibrée dans les secteurs où le groupe opère. La technologie financière devrait se développer en une importante source de profits dans les années à venir, a-t-il dit, citant une offre élargie dans la technologie financière, le partenariat stratégique avec BlokCerts International, une plateforme Blockchain qui devrait booster les activités de Rogers Capital dans l’océan Indien et l’Afrique.

 

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