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Pharmacies - Siddick Khodabaccus : «Le regressive mark up peut tuer le secteur»

Les trois invités sur le plateau de Radio Plus.

Le débat sur le « regressive mark up » continue et les pharmaciens campent sur leur position. Ils ne veulent pas de baisse des marges bénéficiaires sur les médicaments. Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert ont reçu un panel d’invités sur le plateau d’Au Cœur de l’Info sur Radio Plus le lundi 10 avril pour en parler.

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L’introduction du « regressive mark up » représente un danger pour la survie du secteur pharmaceutique à Maurice. Tel est l’avis de Siddick Khodabaccus, président de l’Union des pharmaciens et président de l’association des petits et moyens importateurs de médicaments. « Avec les conjonctures économiques actuelles, le secteur pharmaceutique est déjà en danger, surtout avec une devise qui continue à se déprécier et avec un problème d’approvisionnement. On est d’accord que le consommateur a du mal à faire face avec la baisse du pouvoir d’achat, mais le gouvernement doit trouver des solutions à long terme », a-t-il expliqué.

Pour Chetan Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM), il est important de savoir faire la différence entre le « mark up » et le profit. « Les 35% de markup appliqués concernent toute la chaîne, depuis l’importateur jusqu’au client. Et entre ces deux, il y a le stockage et la distribution à faire jusqu’à ce que le médicament arrive en pharmacie pour être vendu. Là aussi, la pharmacie a des frais et des coûts d’opération. Ce qui reste après toutes ces transactions deviennent alors le profit », a-t-il tenu à souligner, tout en ajoutant que le « regressive mark up » a affecté toute la chaîne. Ce dernier a aussi déploré le fait qu’il n’y a pas eu de consultation avant cette décision.

Cette mesure est imposée, selon Vikash Vencatasamy, directeur régional de Glenmark Pharmaceuticals Ltd et importateur de médicaments. « Ce n’est pas ça le ‘regressive mark up’ ; en faisant baisser les marges sur certains médicaments, d’autres doivent être augmentées. C’est ainsi qu’on peut définir un ‘regressive markup’. Alors que là, ce n’est pas ce que le gouvernement a mis en avant. On est en train de nous imposer un ‘diminishing markup’ », a-t-il estimé.

Qui plus est, cette baisse des marges n’aura pas d’impact significatif sur le porte-monnaie des clients, selon Siddick Khodabaccus. « Cette décision aura un effet cosmétique, mais peut tuer le secteur pharmaceutique. Il faut trouver une solution plus concrète et surtout pas temporaire, alors que d’un autre côté, elle va impacter toute la profession pharmaceutique », a-t-il indiqué. 

Autre inquiétude est que certains médicaments risquent de ne pas être disponibles. « Cela concerne surtout les médicaments pour les maladies rares. L’importateur va réfléchir à deux fois avant d’importer un médicament qui risque d’être périmé s’il n’est pas vendu à temps », a-t-il ajouté. Vikash Vencatasamy abonde dans le même sens.

Une des solutions durables, selon Siddick Khodabaccus, pourrait être le « parallel import » des médicaments. « Cela permettrait d’avoir plus de compétitivité sur le marché des médicaments et le client en sortira gagnant. Il faut ouvrir le marché pour voir un changement », a-t-il précisé. Cette solution mettra davantage les médicaments génériques en avant et le coût sera moindre, selon lui. Par contre, cette option n’est pas envisageable pour Vikash Vencatasamy, car le « parallel import » laisse une porte ouverte à plus de médicaments contrefaits. 

Amita Gunesh : « Ce sera dans l’intérêt du consommateur »

Avec le « regressive mark up », huit classes de médicaments seront concernées, selon Amita Gunesh, Principal Consumer Affairs Officer du ministère du Commerce. Intervenue dans l’émission, elle a fait comprendre que l’objectif de cette décision est de protéger le consommateur. « Il y a eu des consultations avec les pharmaciens du privé et cela, depuis 2021 », a-t-elle ajouté, tout en indiquant que le « regressive mark up » permettra aux plus vulnérables d’avoir accès à des médicaments pour se soigner.

« Les médicaments les plus chers auront un markup plus bas comparé aux médicaments moins chers et cela poussera les importateurs à faire venir des médicaments moins chers », a fait comprendre Amita Gunesh. Les médicaments concernés ont été choisis par le ministère suite à une étude faite et en se basant sur les médicaments les plus prisés par le public.

 

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