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Phalraj Servansingh : «Nous savons que certains policiers font preuve d’excès de zèle»

L’Independent Police Complaints Commission (IPCC) devrait recevoir, dans les prochains jours, une plainte pour brutalité policière provenant de la famille de Jacquelin Juliette, décédé jeudi. Son président, Phalraj Servansingh, assure que l’enquête sera menée avec toute la rigueur voulue. Par ailleurs, il déplore que la médiatisation de quelques abus commis par des policiers ait tendance à occulter le travail abattu par la police dans son ensemble.   

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Le décès de Jacquelin Juliette, dont la famille affirme qu’il a été victime de brutalité pendant une opération de la brigade antidrogue à Cité Sainte-Claire, éclabousse, une fois de plus, la réputation de la police…
Autant qu’on le sache, Jacquelin Juliette n’est pas décédé en cellule policière. Il s’est senti mal à son domicile et il est mort avant d’arriver à l’hôpital de Pamplemousses. Jusque-là, l’IPCC n’a réceptionné aucune plainte venant de la famille du défunt. Nous nous attendons à recevoir une plainte officielle pour brutalité policière d’ici lundi. Le rapport médico-légal sera pris en considération dans notre enquête.

Le fait que cet homme est décédé quelques heures après son interpellation, de cause naturelle selon l’autopsie, paraît tout de même bizarre, n’est-ce pas ?
Nous analyserons en détail le rapport du médecin légiste avant de tirer nos conclusions. Si la personne a subi des brutalités, le rapport doit faire mention de blessures externes observées sur le corps.

La famille du défunt n’en démord pas. Jacquelin Juliette aurait, selon elle, été passé à tabac par les policiers…
L’IPCC se basera uniquement sur les divers rapports soumis dans le cadre de l’enquête initiée dans cette affaire. Pour le moment, nous devons attendre que le dossier arrive à la commission.  

Mettons de côté l’affaire de Cité Sainte-Claire. Êtes-vous au courant qu’une vidéo en circulation montre un policier de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) en train de dégainer son arme à feu face à une foule hostile lors d’une opération ?
Le rôle de l’IPCC n’est pas d’analyser le mode opératoire de la police lors des opérations. La commission enquête uniquement à la suite de plaintes officielles.

Il y a quand même beaucoup d’opérations où la police est pointée du doigt pour des excès de zèle…
Nous constatons qu’il y a souvent des foules hostiles lors des opérations de l’Adsu. Il paraît que c’est la tendance du moment. L’important, c’est de savoir quels intérêts ces gens-là défendent et ce qui provoque cette hostilité. Nous sommes au courant que certains policiers font preuve d’excès de zèle. Mais la police abat un travail formidable à travers le pays. C’est injuste de médiatiser un ou deux cas de brutalité en ciblant toute la force policière. 

Sachez en tout cas qu’au niveau de l’IPCC, toutes les plaintes sont traitées au cas par cas. Aucun dossier n’est mis dans un tiroir. Après quatre ans d’existence, la commission est bien installée et a mûri. Les quelque 3 000 cas rapportés à l’IPCC démontrent que nous avons la confiance du public.

Les cas de brutalité ayant fait grand bruit en 2022 ont-ils été référés au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) ?
Oui. Les cas de brutalité policière recensés dans le courant de l’année dernière ont été envoyés au bureau du DPP. Ce dernier a réclamé des informations additionnelles dans deux dossiers. Le nécessaire a été fait par nos officiers. En 2023, nous nous concentrerons sur le traitement de plus de plaintes pour brutalité policière, en espérant que nous n’aurons pas affaire à d’aussi gros dossiers qu’en 2022.

En résumé, le bouledogue IPCC envisage de mordre davantage en 2023 ?
La police doit comprendre qu’il y a une institution qui agit comme chien de garde. Les policiers sont ainsi appelés à améliorer leurs pratiques et leur approche vis-à-vis du public. D’ailleurs, l’un de nos objectifs est de faire en sorte d’améliorer la relation entre la police et les citoyens. C’est la raison pour laquelle notre organisme est en train de mener diverses formations pointues à l’intention de policiers. Au cours de ces séances, nous étudions notamment les plaintes déposées contre la police. 

Votre mot de la fin ?
Après quatre ans à la tête de l’IPCC, je peux affirmer que j’ai beaucoup de respect pour la police. À notre niveau, nous poursuivons notre travail avec rigueur, transparence et professionnalisme. Tous les cas sont traités de la même manière. Il n’y a aucun traitement de faveur. 

 

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