Le prix du pétrole poursuit une tendance à la baisse sur le marché international et est même redescendu à son niveau d’avant le conflit russo-ukrainien. Pourtant, cette baisse ne se fera pas ressentir à Maurice. Du moins, pas dans l’immédiat. Pour quelles raisons ? Explication.
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Le cours du baril de pétrole a clôturé à 96,84 dollars le 23 février, la veille de l’invasion russe en Ukraine, avant de grimper à plus de 100 dollars et jusqu’à 128 dollars pendant la période de la guerre. Cependant, le 15 juillet, le prix du pétrole est retombé au niveau d’avant le conflit, soit à 94,50 dollars le baril. Ce lundi, il se situait à 103 dollars (à 15 heures). Néanmoins, sur le marché local, les prix des carburants resteront inchangés. C’est ce que fait comprendre le directeur général de la State Trading Corporation (STC), Rajiv Servansingh. Il explique que selon la loi, le Petroleum Pricing Committee (PPC) se rencontre chaque trimestre et aussi quand il y a un besoin. « Il est vrai que le prix sur le marché international est en train de baisser. Mais notre Price Stabilisation Account est toujours en déficit. Ainsi, il n’y a pas lieu d’organiser une réunion du PPC en ce moment. Nous observons la tendance mondiale et espérons que la baisse sera continuelle. Par la suite, nous allons voir si une baisse à Maurice est possible. Mais pour le moment, aucune baisse n’est envisagée », dit-il.
Une baisse jusqu’à 20 % réclamée
Pour le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC), Suttyhudeo Tengur, la logique doit primer. « Les prix doivent être revus sur la prochaine cargaison de carburants qui débarquera à Maurice. Je comprends que la STC se plaigne toujours d’encourir des pertes, mais il faut aussi penser à la population qui, alors que tous les prix grimpent sans distinction, fait d’énormes sacrifices », soutient-il.
Un avis que partage l’économiste Bhavish Jugurnath. « Si le prix du pétrole au niveau mondial est en baisse, il faut que cette baisse se reflète à Maurice sur les prix des carburants à la pompe. Le PPC doit se réunir à deux reprises et apporter deux baisses de 10 % chacune, soit 20 % au total. » Il rappelle que depuis le début de l’année, les prix des carburants ont connu une hausse de 30 %. « On sait que la STC a déjà puisé dans ses réserves pour maintenir les prix. Mais dans un contexte exceptionnel, je pense que le gouvernement doit venir en aide et mettre en place un fonds qui permettra à la STC de faire baisser les prix », soutient l’économiste.
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