Economie

Petites et moyennes entreprises: quand le manque de main-d’oeuvre se fait sentir

Le manque de main-d’œuvre est particulièrement ressenti dans le textile et la menuiserie.
Le gouvernement a lancé plusieurs initiatives pour dynamiser le secteur des Petites et moyennes entreprises (PME). Cependant, les entrepreneurs affirment qu’ils sont confrontés à un manque de main-d’oeuvre. « Les Mauriciens, surtout les jeunes ne veulent plus exercer certains métiers même si les opportunités d’affaires sont énormes », déplore Vinaye Harcharan, directeur de la compagnie Hargos, spécialisée dans la fabrication des meubles. Il indique que le manque de travailleurs est son seul souci. « Même si nous devons concurrencer les importateurs de meubles  nous parvenons à nous  en sortir grâce à la qualité de nos produits et à nos prix plus accessibles », affirme-t-il. Et d’ajouter : « Nous avons la demande et la capacité de produire mais sans travailleurs, nous ne pourrons progresser. » Reesha Chockalingum, qui exerce aussi dans la menuiserie, abonde dans le même sens. « Pour assurer la fabrication des produits de qualité, il faut des personnes sérieuses et dévouées à leur travail », déclare-t-elle. Le directeur de Select Garment Co Ltd, M. Rajcoomar, estime, lui, que « s’il n’y a personne pour travailler, il n’y a pas de business. C’est la base de toute usine de textile », dit-il. Ehsaan Mansoor, directeur de Super Printing Co. Ltd, lui aussi, trouve difficile de relever le défi de l’expansion. « Je ne dis pas que les Mauriciens ne veulent pas travailler, mais ils ne veulent pas faire certains métiers. Je pense que le gouvernement doit revaloriser le travail manuel à Maurice, car ce sont ces emplois qui vont résoudre le problème du chômage », estime l’entrepreneur. Nos interlocuteurs pensent que les jeunes, qui se retrouvent sur le marché du travail,  opteront pour des postes importants même qu’ils doivent attendre longtemps pour être embauchés.

Travailleurs étrangers

Comme annoncé, il y a quelques mois, par le ministère du Travail, pour chaque travailleur étranger recruté, un Mauricien devra être embauché. Selon les entrepreneurs interrogés, il faut d’abord trouver ce Mauricien prêt à travailler. « Actuellement, j’emploie 30 travailleurs, parmi lesquels, il faut compter 15 étrangers. Mais, ce n’est pas suffisant. Avec la demande croissante, il est impératif d’augmenter la productivité », avoue Vinaye Harcharan. Ce dernier dit avoir fait une requête au ministère de l’Emploi  pour obtenir l’autorisation d’embaucher un plus grand nombre de travailleurs étrangers. À l’usine Select Garment Co Ltd, on compte à 29 employés, dont 20 Mauriciens et neuf étrangers. Chez Ehsaan Mansoor, il faut compter 15 Mauriciens et trois Bangladais. « Je peux dire qu’en ce qui concerne  la productivité, la ponctualité et le système du travail, les étrangers sont meilleurs », confie-t-il.
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