Le taux de chômage affichait une baisse entre les deuxième et troisième trimestres de 2023. Pour autant, de nombreux postes vacants n’auraient pas trouvé preneur. Cette année, les élections en ligne de mire, parmi d’autres facteurs, pourraient avoir une influence sur le marché de l’emploi.
Les chiffres publiés par Statistics Mauritius concernant l’emploi des Mauriciens indiquaient une progression entre le deuxième et le troisième trimestre de 2023. Le nombre d’employés, qui se chiffrait à 553 200, est passé à 556 100 lors du trimestre suivant. Quant au taux de chômage pour le troisième trimestre 2023, il était à 6,3 %, contre 6,4 % au trimestre précédent et à 7,5 % au troisième trimestre 2022. Par ailleurs, 422 100 personnes étaient considérées comme inactives au troisième trimestre 2023 (contre 424 400 au deuxième trimestre 2023).
Pour autant, Ravin Bara, de Recruitment Leaders Ltd, constate que plusieurs entreprises ont été exposées au défi du recrutement l’année dernière. D’ailleurs, fait-il comprendre, plusieurs postes dans le secteur du commerce de détail ou dans l’hôtellerie, pour ne citer que ceux-là, n’ont pas trouvé preneurs. L’une des raisons pouvant expliquer cette situation, selon Ravin Bara, est les horaires. « Plusieurs jeunes souhaitent travailler de 9 heures à 17 heures, cela du lundi au vendredi. Il y a également le phénomène de santé mentale qui pèse dans le choix d’emploi », explique-t-il.
Chômage chez les jeunes
Au troisième trimestre 2023, le nombre de chômeurs âgés de 16 à 24 ans était estimé à 12 400, selon les données de Statistics Mauritius. Au trimestre précédent, ils étaient 13 100 jeunes à être sans-emploi. Ainsi, le taux de chômage de cette catégorie a diminué au troisième trimestre 2023, passant de 24,8 % au trimestre correspondant de 2022 à 17,8 %. Par rapport au deuxième trimestre 2023, le taux de chômage des jeunes a reculé de 18,1 % à 17,8 %, avec des baisses de 0,3 point de pourcentage pour les jeunes hommes et de 0,1 point de pourcentage pour les jeunes femmes.
Les perspectives de cette année pourraient être influencées par le contexte électoral. Radhakrishna Sadien, président de la State Employees’ Federation, concède que de manière générale, de nombreux recrutements se font durant l’année électorale. « Il y a un retard à rattraper en matière de recrutement dans le secteur public. Les centres agricoles font face à un épuisement des employeurs », dit-il. Cependant, Radhakrishna Sadien estime que les recrutements ne doivent pas se faire de façon démesurée et politisée, au péril des opérations.
Salaire minimum
La problématique de la main-d’œuvre qui est d’actualité dans plusieurs secteurs va-t-elle se poursuivre cette année ? Ravin Bara craint que le défi ne perdure. « Il y aura une grande demande de recrutement émanant des entreprises, sans que l’offre ne suive. Le secteur agricole va souffrir davantage, car les gens ne veulent pas s’y engager. Les jeunes ne voient pas leur avenir non plus dans le secteur de la construction. En somme, les secteurs manuels continueront à faire face au challenge du recrutement », estime le responsable de Recruitment Leaders Ltd.
En outre, le revenu minimum garanti de chaque employé passe à Rs 18 500 dès la fin de ce mois de janvier. À en croire Ravin Bara, ce seul facteur n’est pas suffisant pour redynamiser le marché de l’emploi. D’autres éléments englobés dans les conditions de travail auraient plus de poids.
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