Dev Sunnasy, co-leader de Linion Pep Morisien : «Un gros travail nous attend»
« Pour nous, c’est le travail de terrain à fond à partir de janvier. Nous pensons que les élections générales auront lieu en 2023, essentiellement à cause de l’affaire logée par Suren Dayal devant le Privy Council. Le moindre risque pour Pravind Jugnauth serait d’organiser des élections générales avant le jugement. S’il est condamné pour corruption électorale, il pourrait être interdit de faire de la politique pour sept ans. Je ne pense pas qu’il prendra ce risque », affirme Dev Sunnasy, co-leader de Linion Pep Morisien.
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Le parti soufflera sa première bougie le 21 mars. « Nous n’avons pas encore finalisé ce que nous ferons, mais il y aura certainement un grand congrès pour l’événement », dit-il. En moins d’un an, beaucoup de choses ont été accomplies.
Mais 2023 s’annonce encore plus intense, selon lui. « Dès janvier, ce sera terrain, terrain et terrain. Le rapprochement avec les groupes extra-parlementaires devrait aussi s’accentuer. Il faut changer le système politique. Nous l’avons résumé en 35 points et c’est le message que nous partagerons dans les villes et les villages. »
Il a souligné l’importance d’une Freedom of Information Act qui, selon lui, réduirait la corruption. « Le citoyen doit avoir un droit de regard sur chaque roupie que l’État investit. Un gros travail nous attenden 2023 », précise Dev Sunnasy.
Patrick Belcourt, leader d’En Avant Moris : « L’opposition ne devrait pas s’unifier pour toutes ses actions »
2023 sera-t-elle l’année de la grande réunification de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire ? Patrick Belcourt, leader d’En Avant Moris (EAM), en doute. « Je ne pense pas que l’opposition devrait s’unifier pour toutes ses actions. Nous pouvons être solidaires de certaines manifestations – comme celles initiées par Bruneau Laurette, par exemple. »
Il ajoute qu’au sein d’EAM, ils sont assez lucides pour se rendre compte que le pays est dans la situation qu’on connaît parce que les partis traditionnels et ceux qui ont fait partie des gouvernements successifs en sont responsables. « Alors comment cautionner l’approche d’un front unifié de l’opposition quand ces partis traditionnels en font partie ? », demande-t-il.
Autre question qu’il pose : « Un front unifié, est-ce que ce ne serait pas conforter l’image du MSM et de son Premier ministre qui pourra se targuer d’être seul contre tous ? » Patrick Belcourt estime que les Mauriciens doivent se rendre compte que l’opposition n’est pas uniforme. « L’opposition extra-parlementaire ne représente pas un seul courant. »
Il explique qu’EAM, lui-même, continue de développer ses spécificités. « Il y a ceux qui animent des formations satellites pour les partis traditionnels. De même, l’opposition parlementaire n’est pas composée d’un seul parti. Et tel que l’on connait les partis traditionnels, personne ne sera surpris quand chacun considérera ses intérêts dès que la saison « koz-koze » démarrera ! Je l’ai dit et je le redis encore : je crois dans la diversité en politique. »
Patrick Belcourt se dit plus à l’aise avec la perspective des accords post-électoraux. Par contre, poursuit-il, les arrangements pré-électoraux pourraient s’avérer nécessaires si la commission électorale n’est plus en mesure d’assurer la tenue des élections avec des résultats qui reflètent cette diversité du choix de la population. « Et c’est vrai que jusqu’ici, cette commission semble s’être davantage préoccupée de la régularité du scrutin en délaissant les autres aspects qui devraient nous garantir des élections ‘free and fair’. »
Géraldine Hennequin-Joulia, leader d’Idéal Démocrate : « Il est urgent de mettre un frein à la politique clientéliste »
« À Idéal Démocrate, nous abordons 2023 avec la même détermination que celle qui nous a motivés à entrer en politique », affirme Géraldine Hennequin-Joulia, le leader. « Comme nos concitoyens, nous sommes de plus en plus inquiets de la situation politique, sociale, économique et environnemental de notre pays. »
Elle affirme qu’Idéal Démocrate poursuit son action sur le terrain, en allant à la rencontre des lecteurs. « Il est urgent pour chacun de trouver la formule qui mettra un frein à la politique clientéliste qui règne depuis plus de cinquante ans dans ce pays », estime-t-elle.
Géraldine Hennequin-Joulia plaide pour le respect des valeurs démocratiques. « Il y a une priorité à réinstaller une parole saine, transparente, vraie et qui fait sens à l’Assemblée nationale, cœur battant de notre démocratie. Pour cela, nous croyons, à Idéal Démocrate, que chaque électeur doit choisir le député auquel il donne sa confiance avec minutie et discernement. »
Elle pense que 2023 devrait être l’année des élections municipales « déjà renvoyées pour des raisons, parfois bancales ». Elle ajoute que la priorité pour la démocratie est de rendre aux électeurs leur droit de choisir quels élus ils veulent pour leurs mairies.
« La démocratie locale, la démocratie des collectivités locales est complètement bâillonnée. Les villes ont pratiquement perdu toute autonomie. Elles sont pilotées par le gouvernement central. C’est un kidnapping en règle des droits du citoyen qui vit en zone urbaine », dit-elle. Pour elle, Idéal Démocrate se présentera « comme le grain de sable prêt à enrayer le système ».
Ashok Subron, de Rezistans ek Alternativ : « Changer un système périmé hérité depuis l’Indépendance »
Pour Rezistans ek Alternativ (ReA), 2023 sera une année décisive pour le futur de Maurice. Selon Ashok Subron, ce sera celle durant laquelle il faudra « forger et façonner l’île Maurice de demain et pour les 50 prochaines années ».
Il fait également ressortir que ce sera la dernière année pleine du mandat de ce gouvernement. « Il faudra réfléchir à la manière de remplacer ce gouvernement. Ce sera aussi les 55 ans d’indépendance du pays. »
La priorité, pour ReA, est de venir avec une nouvelle Constitution. « Le système sur lequel le pays a reposé est périmé et pourri. Ce que nous avons vu ces dernières années en est la preuve. Nous devrions tous, tout mauricien et tout politicien, nous asseoir ensemble pour forger le nouveau cadre dans lequel nous dessinons cette nouvelle Constitution », explique Ashok Subron.
Il prévient que si cela n’a pas lieu, ce qu’il qualifie de « dynamique décadente » s’amplifiera. « Ce sera très grave pour notre société. Cela signifierait un troisième mandat pour ce gouvernement avec un système à bout de souffle et totalement pourri », plaide Ashok Subron.
Il constate que beaucoup de jeunes quittent le pays, car ils ne croient pas en son avenir. « Nous devons créer le cadre permettant d’éviter qu’ils ne se sentent de trop dans leur propre pays. En tant qu’aînés, nous devons poser les jalons pour demain. »
Ashok Subron pense que les élections municipales, voire les élections générales, auront possiblement lieu en 2023. « C’est le moment d’agir et de faire un acte décisif pour l’histoire, tout comme on l’avait fait dans les années’ 48 à 58 quand on est passé au suffrage universel et en 67 et 68 quand le pays a obtenu son indépendance. C’est un moment similaire qui se présente en 2023 car le gouvernement n’arrive pas à apporter les réformes nécessaires et il a franchi la ligne rouge sur plusieurs dossiers. »
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