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Perspectives 2022 : les petits entrepreneurs prêts à se retrousser les manches

Le secteur des micros, petites et moyennes entreprises est l’une des forces émergentes de l’économie mauricienne. Compte tenu de la pandémie, comment s’annonce cette nouvelle année ? Quid des enjeux ? Le point avec les opérateurs.

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Vimi AppadooVimi Appadoo, Managing Director & Master Trainer chez Dale Carnegie Training : « Les modèles commerciaux changeront »

L’externalisation des « centres de coûts » pourrait être une décision stratégique pour plusieurs organisations, estime Vimi Appadoo. En 2022, les modèles commerciaux pourraient changer dans la stratégie de réduction des coûts, explique la Managing Director & Master Trainer chez Dale Carnegie Training. Elle souligne l’importance de développer des stratégies commerciales flexibles et robustes tout en créant une culture qui promeut l’innovation, l’engagement et le leadership.


Heena Syjadhur MohabeerHeena Syjadhur Mohabeer, propriétaire d’une salle de fête : « J’entrevois de bonnes perspectives »

Un énorme défi attend les entrepreneurs, affirme Heena Syjadhur Mohabeer. Ils auront pour mission de relancer leurs activités. « En tant que gérante d’une compagnie, d’une salle de fête et organisatrice d’événements, j’entrevois de bonnes perspectives car notre carnet de réservations est déjà bien rempli », se réjouit-elle.


Jessyca JoyekurunJessyca Joyekurun, directrice d’Expand Human Resources : « Croissance en berne pour le secteur des PME »

Jessyca Joyekurun est d’avis que la croissance dans les activités du secteur des PME sera toujours en berne en 2022 en raison de la Covid-19. La directrice d’Expand Human Resources rappelle que la conjoncture est difficile et qu’il y a un ralentissement économique, surtout dans le secteur de la restauration. Pour elle, les défis seront certes de trouver d’autres façons d’innover, de s’adapter et de sauvegarder les emplois dans un monde post-Covid-19. Mais aussi de développer un modèle d’entreprise agile et « lean » (optimisant la valeur et réduisant le gaspillage) afin de survivre à cette crise.


Nadiim BhoyrooNadiim Bhoyroo, membre de la Fédération des PME : « Que le gouvernement accorde des subventions technologiques » 

Afin de dynamiser le secteur et faciliter le développement des entrepreneurs locaux, Nadiim Bhoyroo souhaite que le gouvernement accorde des subventions technologiques. « Nous sommes des fabricants. Les matières premières pour fabriquer des produits finis sont notre principale préoccupation », fait ressortir ce membre de la Fédération des PME. Si le gouvernement augmente la taxe d’importation sur les produits importés comme les meubles, ajoute-t-il, « le secteur local connaîtra un essor car les meubles peuvent être fabriqués localement et concurrencer les produits étrangers ».


Karuna Ramloll PuriKaruna Ramloll Puri, responsable de My Roots Consult Ltd : « Miser davantage sur le réseautage »

« Cette nouvelle année sera un grand défi pour les PME. Nous prenons lentement de l’élan dans les affaires. » Karuna Ramloll Puri estime qu’en 2022, il faudra miser davantage sur le réseautage. Au lieu de grandir seuls, les propriétaires de petites entreprises peuvent multiplier leurs efforts de manière exponentielle en se connectant avec d’autres entrepreneurs, avance la responsable de My Roots Consult Ltd.


Georgina RagavenGeorgina Ragaven, fondatrice de We Empower : « 2022 symbolise l’espoir et l’optimisme »

Pour Georgina Ragaven, 2022 symbolise l’espoir et l’optimisme. Une nouvelle plateforme, « SheTrades », verra le jour. L’objectif est de mener davantage de formations en ligne pour préparer les PME au commerce virtuel et à se développer dans la région.


Les grandes entreprises sur le qui-vive

Nazahah Juman

Les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur les grandes entreprises se font toujours sentir. D’ailleurs, selon Nazahah Juman, directrice de Chantier de Notre Dame, 2022 s’annonce difficile, surtout avec la récente hausse de 10 % du prix des carburants. 

« Si l’on tient compte de l’augmentation du fret et de la fermeture de nos frontières avec certains pays d’Afrique et de La Réunion, la recrudescence des cas de Covid-19 à travers le monde, la situation ne semble point reluisante », avance-t-elle. 

Nazahah Juman ajoute que « le manque de visibilité et la dévaluation de la roupie nous plongent aussi dans l’incertitude. Tout cela ne peut qu’entraîner des conséquences dangereuses. Davantage de licenciements sont à prévoir ».

À l’inverse, Tariq Sohawon, directeur de Polytol Paints, est d’avis que le secteur des PME continuera de relever les défis liés à la Covid-19. Ceux qui ont pu surmonter les obstacles en 2021 et su réajuster leur stratégie constamment par rapport à la crise, auront plus de chances de réussir au cours de cette nouvelle année. 

Cependant, reconnaît-il, la situation est tellement incertaine qu’il faut être prudent. « Ce qui a fonctionné en 2021 ne fonctionnera pas forcément en 2022. C’est pourquoi les PME doivent être très agiles et développer une forte résilience. »

Chiffres à retenir

  • Le nombre de micros, petites et moyennes entreprises (MPME) s’élève à 138 553. 81 % sont des micro entreprises, 18 % des petites entreprises et 1 % des moyennes entreprises. De ce nombre, 21 % seulement sont enregistrées auprès de la SME Registration Unit.
  • Il y a environ 175 000 MPME actives opérant dans différents secteurs de l’économie, allant des vendeurs d’aliments de rue aux programmeurs indépendants haut de gamme travaillant pour des clients étrangers et des entreprises orientées vers l’exportation.
  • À Maurice, les MPME produisent environ 40 % du produit intérieur brut (PIB) et emploient 50 % de la population active.

Source : SME Mauritius Observatory


Amit Bakhirta CEO chez Anneau

Questions à…  Amit Bakhirta, CEO chez Anneau  : « Les PME devraient s’en tirer raisonnablement bien cette année »

Comment se portera le secteur des PME en 2022 ?
Nous nous attendons humblement à une année 2022 beaucoup plus forte pour les PME. L’économie devrait s’accélérer. La reprise économique, bien qu’anémique, devrait s’intensifier sur les taux avancés de vaccination et d’immunité, une probabilité que le variant Omicron (forte contagiosité mais moins sévère) domine le variant Delta et ainsi normalise la pandémie. Ce qui laisse anticiper une forte reprise mathématique de la consommation et des investissements. 

Par conséquent, les PME impliquées dans l’économie nationale et celles tournées vers l’exportation devraient s’en tirer raisonnablement bien alors que la consommation domestique reprend.

Fera-t-on mieux qu’en 2021 ?
Oui, très probablement. Je dirai même beaucoup plus fort. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance économique réelle de +5 % en 2021 et environ +6,6 % en 2022. Cela dénote une reprise mathématique beaucoup plus forte cette année.

Quels sont les développements attendus ?
Au niveau macroéconomique, nos prévisions sont que 2022 sera l’année d’une reprise socio-économique mondiale raisonnablement « complète », d’une fin prometteuse de la pandémie mondiale et d’un retour aux conditions socio-économiques dites « normales » d’avant la Covid-19. 

Cela est justifié par l’obtention d’une large immunité de la population, avec l’aide de l’ingéniosité humaine, comme de nouvelles thérapies qui devraient être largement disponibles cette année et au-delà. Donc cette reprise sera plausiblement « bien » alimentée. Surtout avec une reprise du tourisme à l’échelle mondiale et locale, une consommation domestique raisonnablement plus robuste, des investissements plus « confiants » mais aussi une reprise importante des flux transfrontaliers.

 

 

 

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