Live News

Perspectives : 2021, une année de défis pour les entrepreneurs 

2021 sera-t-elle meilleure que 2020 ? Comment les entrepreneurs abordent-ils cette nouvelle année placée sous la menace de la Covid-19 ? Quelles sont leurs appréhensions ? Parole aux opérateurs qui évoluent dans divers secteurs d’activité.

Publicité

Brian Dean Founder - CEO  Panda & Wolf HoldingBrian Dean : « Les startups et les PME sont dans une position très fragile »

Brian Dean, directeur de Panda and Wolf Holding, estime que 2021 se présente comme une année de défis, car la majorité des startups navigueront dans l’inconnu et dans un contexte sans précédent. « La pandémie a montré à quel point l’économie locale est dépendante du tourisme et comment les petites entreprises dépendent des plus grandes. Ce ‘cascade effect’ est non seulement effrayant, mais montre aussi à quel point l’épine dorsale de l’économie, notamment les startups et les PME, est dans une position fragile », indique-t-il. Selon lui, le principal défi sera la stabilité économique pour nombre de startups, sachant que beaucoup d’entre elles ont perdu leurs principaux clients et contrats.  Brian Dean pense que de nombreuses PME et startups devront envisager des coentreprises ou être absorbées par d’autres groupes pour leur survie.

 


Shemida Ramdewar

Shemida Ramdewar-Emrith : « Une année assez difficile nous attend » 

Shemida Ramdewar-Emrith, directrice de KR Agritrade, observe que comme dans le monde en général, on n’a pas l’impression  que l’année 2021 sera synonyme d’un retour à la normale. « L’impact de la Covid-19 ne peut être ignoré. Cela s’annonce assez difficile mais soyons positifs et essayons de trouver des opportunités au lieu des problèmes », soutient-elle. 

Selon l’entrepreneure, les PME opérant dans l’alimentation, principalement les planteurs, ont du mal à prévoir quoi et quelle quantité planter. « Durant le confinement, il y a eu une hausse dans la demande des légumes et des fruits et la nourriture inhabituelle ; et après le confinement jusqu’à la fin de l’année, les prix ont baissé et souvent les planteurs travaillent pour peu d’argent ou n’arrivent pas à écouler leurs produits », fait-elle ressortir. 

L’idéal, ajoute-t-elle, c’est que le gouvernement mette en place un système pour éviter les manquements et les excès par rapport aux légumes et fruits. « Ainsi, les planteurs n’auront pas à subir des pertes et les consommateurs des prix exorbitants. On aura des légumes et fruits tout au long de l’année à des prix raisonnables. C’est important également de travailler vers la sécurité alimentaire et mettre l’accent sur  la préservation des aliments », conclut Shemida Ramdewar-Emrith, qui est à la fois planteur et encanteur.


Gulshan BalgobinGulshan Balgobin : « Une nouvelle année difficile pour les PME »

Gulshan Balgobin, directeur de GBEL Real Estate Ltd, pense que 2021 sera une année difficile pour les PME, car Maurice sera dans la phase finale de la réouverture de ses frontières. « Les activités économiques pourraient reprendre lentement, mais certaines PME devront encore faire face au déficit encouru en 2020 », indique-t-il. Toutefois, avec la reprise des activités économiques, les clients vont reprendre confiance pour acheter et investir dans des projets immobiliers. « Nous attendons un flux d’investisseurs étrangers via le visa Premium Travel qui ont un pouvoir d’achat élevé », ajoute Gulshan Balgobin. « Nous attendons également à ce que notre devise soit stable par rapport aux autres, dont le dollar et l’euro. Cela, car le pays dépend largement de l’importation des produit de base. »

 


Tariq Sohawon : « Il faudra penser à cibler d’autres segments du marché »

Polytol Paints Ltd

Tariq Sohawon, Managing Director de Polytol Paints Ltd, explique que la Covid-19 a affecté un grand nombre de secteurs. De ce fait, beaucoup de PME et les sous-traitants directement ou indirectement liés se sont retrouvés en difficulté. « Un grand nombre d’entreprises ont connu une forte baisse de revenus et font face à des problèmes majeurs de liquidité. D’ailleurs, si elles ne prennent pas les bonnes mesures, elles sont vouées à l’échec. C’est pire si les banques ne viennent pas à leur rescousse », prévient-il. Dans un tel contexte, on ne peut dire si 2021 sera meilleure. « Notre économie est étroitement liée à l’économie mondiale qui elle-même connaît une stagnation à long terme et un choc économique sans précédent depuis la Grande dépression de 1929 ». Avec la crise, poursuit-il, les entreprises qui ont fait preuve d’agilité et de résilience, ont survécu. « Cela continuera en 2021. Avec la baisse du pouvoir d’achat et la baisse des revenus, il faudra penser à se repositionner et cibler d’autres segments du marché  », dit Tariq Sohawon.


Pascale Paillusseau : « Notre grand espoir pour 2021 est la vaccination »

Pascale Paillusseau, Regional Director des Cocotiers Hôtels, est catégorique. 2020 s’est terminée sur un constat dramatique pour les hôteliers. « Notre grand espoir pour 2021 est la vaccination qui protègera de la population et la réouverture de nos frontières. Le redémarrage de l’économie passera par la libre circulation des gens », fait-il ressortir. Le défi principal en 2021 sera de garder une clientèle fidèle.  « Nous avons développé pour eux des offres jamais proposées à ce jour. Il nous faudra faire des efforts significatifs en termes de tarifications aériennes, de formation de notre personnel, de développement durable en ne négligeant pas la protection de la population ».


Dimple Seechurn : « Il y a beaucoup d’incertitudes »

Dimple Seechurn, Marketing Manager chez Innodis, explique que c’est difficile de prédire si 2021 sera meilleure que 2020. « La Covid-19 a touché de plein fouet le secteur touristique, la restauration, ainsi que les activités commerciales qui y sont liées », soutient-elle. Par ailleurs, la consommation des produits alimentaires a également pris un coup, avec la baisse du pouvoir d’achat, la hausse des prix des produits importés due à la perte de vitesse de la roupie et de l’augmentation du fret. « On espère qu’en 2021, il y aura une amélioration dans la consommation et la reprise de l’économie », dit-elle.


Boris Lacour-BinotBoris Lacour-Binot : « La reprise sera plus rapide dans l’alimentaire » 

Boris Lacour-Binot, CEO de Eat Easy Catering, pense que 2021 sera toujours aussi difficile dans le domaine touristique. D’ailleurs, les experts prévoient une reprise intégrale de ce domaine dans un ou deux ans. « Pour nous qui travaillons dans le domaine des services traiteurs, nous pensons que 2021 sera meilleure. Personne ne s’attendait à avoir une pandémie de cette envergure », fait-il valoir. Dans notre domaine de ‘catering’, soutient-il, la reprise sera plus rapide que les autres, tout simplement parce que tout le monde doit manger. « Les fêtes religieuses, les mariages et autres événements familiaux continueront. Elles seront bien plus sobres ou plus petites, mais elles seront toujours là. Nous avons déjà quatre mariages locaux et touristiques pour 2021 », précise Boris Lacour-Binot. Cependant, il fait ressortir que les produits importés deviennent de plus en plus chers à cause de la situation sanitaire. « Nous devons trouver impérativement une solution à ce problème majeur. Dans le cas contraire, nous nous verrons dans l’obligation d’augmenter nos prix et cela exclura automatiquement la clientèle qui ne pourra plus s’offrir nos services », souligne-t-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !