Si 2015 a été une année difficile pour certains secteurs, une amélioration est prévue en 2016. Toutefois, les opérateurs économiques estiment qu'il y a toujours des obstacles à affronter en cette nouvelle année. Quelles sont donc leurs attentes pour relever ces défis ?
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Tourisme: compétences remises en question
Le principal défi en 2016, estime Gregory de Clerck, président de l'Association des hôteliers et restaurateurs de l'île Maurice (AHRIM), demeure l’écart entre les compétences disponibles et celles requises par l’industrie hôtelière. « Nous devons relancer de nouvelles stratégies pour le développement de nos talents et ramener plus de convergence entre la formation, le recrutement et les plans de carrière dans le secteur », dit-il.
Manufacturier: annulation de certaines taxes attendue
Le directeur de Natec Medical, Vincent Lagarde attend que la compétitivité des entreprises mauriciennes soit renforcée. « Nous souhaitons voir l'annulation des taxes d’importation avec certains pays du groupe BRIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) en particulier de l’Inde », explique-t-il. Ce dernier indique que ce pays impose 12,5v % de taxe à l’importation sur les produits mauriciens, alors que Maurice applique 0 % de taxe à l’importation sur les mêmes produits indiens.
Construction: reprise attendue en 2016
Le président de l'Association des petits contracteurs, Gérard Uckoor, qualifie 2015 comme « une année difficile ». Cependant, il estime que 2016 s’avérera une meilleure année pour les petits entrepreneurs, vu que les petits opérateurs participeront dans des projets majeurs tels que le Plaisance Eco-city.
Pêche/Seafood: facilités de prêts bancaires réclamées
Le directeur de Hassen Taher Seafoods Mauritius Ltd, Bahim Khan Taher dit s'attendre à ce que le gouvernement aide les opérateurs des entreprises de pêche à obtenir des prêts auprès des banques commerciales à des taux préférentiels. « Ainsi, nous pourrions améliorer nos techniques de pêche et nous tourner vers les nouvelles technologies. Nous souhaitons aussi participer au développement du port de pêche l'an prochain », avance-t-il.
PME: le support régulier de l'État attendu
Rudy Tanoo, un artisan, estime que les entrepreneurs ont été condamnés pour les mesures prises il y a quelques années. Il avance que l'avenir s'annonce toujours difficile. Toutefois, « si l'État marche en parallèle avec les entrepreneurs, il sera possible de faire du secteur l'épine dorsale de notre économie ».
TIC: l’accessibilité à l'Internet boostera le secteur
Ganesh Ramalingum, directeur de Data communications Ltd attend du gouvernement l’introduction de mesures pour développer davantage le secteur. Selon lui, cela s'applique surtout au niveau du financement et du 'Capacity Building'. « Le fait que l'Internet sera accessible à plus de monde est un signal positif. Cette mesure boostera les activités en offrant des services des TIC », prévoit notre interlocuteur.
Agro-industrie: la participation des jeunes sollicitée
Des incitations pour les jeunes à s’engager dans le secteur de l'agriculture. C'est ce que réclament les planteurs aux autorités pour 2016. Kreepaloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, estime qu'il faut assurer la relève. « Près de 80 % des planteurs sont âgés de plus de 55 ans. Les institutions doivent nous accorder leur soutien pour encourager les jeunes à assurer la relève dans le secteur ».
Secteur financier: mieux structuré
Le directeur Abax Corporate Services, Richard Arlove indique que 2016 sera un 'Turning Point' pour le secteur financier. « Il est vrai que nous serons affectés par des facteurs externes. Mais avec l'implémentation de certaines législations, il est important de revoir la façon dont le secteur est structuré. C'est un grand challenge, mais cela aidera Maurice à renforcer sa position en tant que plate-forme vers l'Afrique », dit-il.
16 Smart Cities dans les cartons
« Vivre, travailler et se détendre ». Voilà les axes autour desquels se construiront les Smart Cities ». Le concept a vu le jour à Maurice à travers le discours du budget du ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo. Alors que celui-ci évoquait, le 25 mars dernier, huit villes intelligentes, on en est désormais à 16. Certaines sortent déjà de terre, à l’instar du Medine Education Village, Azuri et Omnicane Smart City. D’autres chantiers démarreront en 2016. Heritage City, piloté par le gouvernement, et Domaine Les Pailles Yihai en sont deux autres exemples. Heritage City sera bâtie sur 336 arpents, elle deviendra la nouvelle capitale administrative du pays d’ici trois ans. Une quinzaine de ministères y déménageront et 30 000 personnes y auront leurs bureaux. C’est Dubayy qui financera le projet à hauteur de Rs 24 milliards. Ces Smart Cities ont l’ambition de porter le pays à un palier supérieur de développement. Pour ce faire, il faudra aussi faciliter la venue d’une main-d’oeuvre étrangère qualifiée pour travailler à Maurice. « Nous estimons qu’il nous faudra 2 500 expatriés par an, sur une dizaine d’années », affirmait Gaëtan Siew, président de la State Land Development Company, dans une interview parue dans Le Défi Quotidien le 21 décembre dernier.
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