Permis d’opération dans les hôtels: des chauffeurs de taxi parlent de discrimination

Qui peut obtenir un permis de taxi pour opérer dans les hôtels touristiques ? Les chauffeurs travaillant avec les touristes ont-ils été formés pour le faire ? Autant de questions qui taraudent des ‘taximen’ de la Coastal Road. Ils s’estiment défavorisés par la NTA alors qu’ils sont qualifiés pour opérer pour ces hôtels. La NTA précise les règles. Armand  est chauffeur de taxi depuis trois ans. Il habite Roches-Noires et sa base d’opération se trouve à la Coastal Road. Le travail étant irrégulier, il souhaite demander à la National Transport Authority (NTA) le droit de changer de lieu pour être plus près des quatre hôtels de la région. Toutefois, ses autres camarades qui ont entamé cette démarche auraient vu leur requête rejetée. Le plus récent des quatre hôtels de l’endroit a déjà autorisé quelques taxis à desservir sa clientèle. Les trois autres établissements ne l’ayant pas fait, Armand se demande s’il y aura un appel de candidatures en ce sens. La dernière fois que la NTA a publié des avis pour l’octroi de patentes de taxi remonte à novembre 2014, et ce, pour un hôtel à Poste Lafayette où se trouvent trois autres établissements hôteliers. « Ce qui nous irrite le plus, c’est que des taxis n’ayant pas de permis pour opérer à cette base transportent des clients de ces hôtels. Ces chauffeurs n’habitent même pas la région », avance Armand. « Or, la NTA m’a servi deux avertissements, car je ne respectais pas ma base d’opération. Est-elle au courant de ce qui se passe à la Coastal Road ? »

Le Board de la NTA décide

Procédures Quelles sont les procédures à suivre pour le transfert de sa base d’opération dans un village vers un hôtel ? « Les personnes intéressées doivent soumettre leur requête à la NTA et se présent en devant le Board. Elles recevront une lettre leur indiquant si leur demande a été approuvée ou pas. Celles qui sont en dehors du catchment area ne sont pas considérées », explique Rajen Gungabissoon de la NTA. Appel Que se passe-t-il si la demande des chauffeurs n’est pas retenue ? Peuvent-ils faire appel ? « S’ils se sont présentés devant le Board et que leur demande a été rejetée, ils ont le droit de faire appel. Ils ont un délai de dix jours à partir de la réception de leur lettre pour le faire », précise Rajen Gungabissoon. Sanctions Il ajoute que quand la NTA reçoit des plaintes, des inspecteurs sont dépêchés vers les bases d’opération. Armand, lui, soutient n’avoir vu des officiers de la NTA qu’une seule fois. « Ce sont toujours des policiers chargés de veiller aux intérêts des touristes qui font le boulot. Nous déplorons que des chauffeurs aient obtenu le transfert de leur base d’opération du village vers les hôtels alors qu’ils étaient décédés. Alors que des chauffeurs encore vivants attendent toujours un transfert », argue Armand. « Des taximen de la Coastal Road ne sont pas choisis alors qu’ils sont formés pour servir les clients étrangers des hôtels. D’autres sont choisis alors qu’ils n’offrent pas la qualité de service. Allez demander aux responsables des hôtels : ils reçoivent de nombreuses plaintes de leurs clients », ajoute-t-il. Services Parmi les avantages qu’Armand dit offrir à sa clientèle touristique : eau minérale, serviettes, chocolat, etc. Rajen Gungabissoon dit ne pas pouvoir se prononcer sur le cas des chauffeurs de taxi de la Coastal Road. « C’est le Board de la NTA qui se prononce, tout demandeur de permis est soumis à une entrevue devant ce Board. » Formation Les taximen desservant les hôtels sont-ils formés pour cela ? « Il n’y a aucune formation prodiguée par la NTA, il n’y a pas de directives spéciales, mais des conditions attachées au travail à effectuer », répond-il. Moralité Dernier reproche d’Armand : des taximen n’ont pas de certificat de moralité vierge. « Certains chauffeurs ont un casier judiciaire chargé. Pourtant, ils ont obtenu facilement le transfert », déclare-t-il. Rajen Gungabissoon insiste que tout demandeur d’une patente de taxi a l’obligation de présenter un certificat de moralité.