La période des fêtes est synonyme de célébrations en famille. Si certains choisissent de se retrouver chez eux autour d’un dîner, d’autres préfèrent accueillir le Nouvel an dans un cadre différent. Traditionnellement, plusieurs hôtels, lodges, villas et bungalows affichent complet à pareille époque. En est-il de même avec la crise sanitaire ? Le point.
La peur de la Covid-19 a-t-elle vidé les hôtels en cette fin d’année ? Il semble que non, à en croire plusieurs hôteliers. Le taux d’occupation oscille entre 80 % et 100 %, font-ils comprendre.
Du côté des hôtels Radisson Blu, on ne se plaint pas, au contraire. Le directeur, Ivan Catherine, indique que Radisson Blu Poste Lafayette et Radisson Blu Azuri Resort & Spa affichent complet pour le Nouvel an. « Certes, avec la Covid-19, on a connu un certain ralentissement au niveau du marché local début décembre lorsque le variant Delta battait son plein, mais à l’approche de la période des fêtes, les Mauriciens sortent pour profiter de façon responsable », souligne-t-il.
Pour Noël en revanche, poursuit Ivan Catherine, la tendance est différente. « Nous nous attendons à un taux d’occupation de 79 % au maximum dans notre ‘family hotel’ où les Mauriciens choisissent de facto de passer le réveillon en famille. » Le directeur des hôtels Radisson Blu ne s’en plaint pas. « C’est satisfaisant, nous nous attendions à pire avec la tendance en début de décembre. » Et de souligner que cette année, « les Mauriciens réservent vraiment à la dernière minute ».
Au Maritim Crystals Beach Hotel, on se frotte également les mains. Kunal Ghurbhurrun, Sales and Banquet Manager, explique que l’établissement est plein à craquer. « Malgré la Covid-19, les Mauriciens ont toujours besoin de cette évasion, surtout pendant la période des fêtes. »
Il révèle que certains sont même prêts à faire un test PCR de moins de sept jours pour venir séjourner à l’hôtel. « Ils préfèrent opter pour un forfait à l’hôtel que de dîner dans un shopping mall. » Quelle est son estimation du taux d’occupation ? « Pour la période festive, on s’attend quand même à un taux de remplissage de 80 % sur 10 jours soit du 24 décembre au 2 janvier. »
Du côté de Sun Resorts, on prévoit un taux d’occupation moyen de 80 %. « Vu les incertitudes, les réservations internationales ont beaucoup baissé, mais nous avons de nombreuses réservations de Mauriciens », explique le CEO François Eynaud. Malgré la fermeture des frontières avec l’Afrique du Sud et La Réunion et les restrictions établies par la France durant la première semaine de décembre, « nous avons sauvé les meubles pour la fin de l’année ».
Selon François Eynaud, les Mauriciens aiment changer d’air à l’occasion des fêtes de fin d’année. « Nous essayons d’accueillir le maximum de Mauriciens en fonction de nos disponibilités et nos capacités en termes de ressources. »
Fortunes diverses pour maisons d’hôtes et bungalows
Bungalows et maisons d’hôtes sont-ils également prisés en cette fin d’année ? Maryline Aliphon, la manager de La Case du Pêcheur, fait un constat mitigé. Elle confie que les réservations sont moindres en comparaison aux années précédentes. « Ce n’est pas la même effervescence. »
Qu’est-ce qui explique cette tendance, selon elle ? « Le variant Omicron et la crise économique semblent être des facteurs décourageants à la célébration cette année. Nous nous attendons à un taux de remplissage de 60 % à 70 %. »
En revanche, Irfan Joomun, propriétaire d’un bungalow à Grand-Baie, se frotte les mains. Néophyte dans le domaine, il dit avoir été agréablement surpris devant l’engouement malgré la Covid-19. « Je ne m’y attendais pas du tout. Je viens tout juste de me lancer dans ce domaine et la réaction a été extraordinaire. Je suis déjà à 100 % sur la période festive. Je n’ai plus aucune date disponible jusqu’à janvier », se réjouit-il.
Au dire d’Irfan Joomun, la tendance serait la même ailleurs. Du moins, « d’après l’écho que j’ai eu auprès de mes collègues qui sont dans le domaine depuis longtemps ».
Mariam Nowbotsing, autre propriétaire mais à Flic-en-Flac, n’est pas du même avis. Selon elle, les Mauriciens sont beaucoup plus prudents avec la crise sanitaire et économique. « La demande n’est plus comme avant. Avec l’arrivée du variant Omicron, les Mauriciens préfèrent célébrer en famille chez eux. »
Geeteeka Rekha : « Profiter avec ma famille à la maison »
D’habitude, c’est à l’hôtel que Geeteeka Rekha, 19 ans, célèbre la fin d’année. Mais pas cette fois. L’habitante de Pamplemousses fêtera le réveillon avec sa famille.
« Devoir rompre avec la tradition de passer la période festive à l’hôtel ne m’attriste pas du tout. Je préfère rester à la maison pour ne pas nuire à ma santé et à celle de mes proches. J’aimerais profiter pleinement de ces moments de fête avec ma famille », souligne la jeune femme.
Les célébrations, poursuit Geeteeka Rekha, seront accompagnées de cadeaux, d’un délicieux repas préparé par ses parents et de divertissements.
Sachita Beeharry : « La fin d’année dans un bungalow pieds dans l’eau »
Après une année passée majoritairement à la maison, avec quelques sorties à des occasions spécifiques, Sachita Beeharry, 48 ans, est d’avis que des retrouvailles en famille s’imposent en cette fin d’année. La Curepipienne va passer le Nouvel an dans un bungalow pieds dans l’eau. Une tradition familiale qu’elle perpétue depuis des années.
« C’est un moment de détente après une année de travail acharné, mais également la seule occasion de se retrouver avec toute la famille. » L’année dernière, cependant, ils n’avaient pu le faire. « De ce fait, cela nous tient à cœur cette année. »
Il n’est toutefois pas question d’oublier les restrictions sanitaires et la menace de la Covid-19. « On s’assure que le nombre de personnes autorisé est respecté et que tout le monde présent est vacciné. D’ailleurs, plusieurs membres de la famille ont reçu la dose de rappel avant notre petite réunion. »
Geesheeka : «Faire la fête à l’hôtel est risqué»
Geesheeka de Plaines-des-Papayes a récemment été testée positive à la Covid-19. Une expérience, dit-elle, qui a changé sa façon de voir les choses. Et aujourd’hui, elle adopte une approche différente pour la célébration des fêtes. « La peur de pousser mon dernier souffle sans voir mes proches a été un déclic », confie-t-elle.
Cette année, elle a fait le choix de passer du temps en famille à la maison dans une ambiance chaleureuse durant la période festive. « Pour moi, l’un des meilleurs cadeaux est de s’assurer que mes proches sont protégés autant que possible de la Covid-19. »
Geesheeka est d’avis que « faire la fête à l’hôtel dans la situation sanitaire actuelle comporte un risque important, même si nous prenons toutes les précautions nécessaires ».
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