Avec le nombre de cas positifs au Coronavirus et ses variants Delta et Omicron dans le pays, la période festive marquant la fin de l’année 2021 ne sera pas comme les autres. Outre les nombreuses familles endeuillées en raison de la Covid-19, il y a aussi d’autres qui ont perdu leur emploi. Ainsi, ils sont unanimes à vouloir absolument se protéger contre ce virus invisible. Par conséquent, quel est le mood pour les célébrations en ce temps de pandémie ? Le point avec nos intervenants.
« Mood joyeux » pour Danielle Raymond
Mood joyeux pour Danielle Raymond, malgré la pandémie. En cette fin d’année, elle se réjouit de fêter Noël qui marque avant tout la naissance de Jésus, tient-elle à préciser. Catholique pratiquante, cette habitante de Vandermeersch passera le réveillon d’abord à la messe et puis chez sa fille. Et le lendemain, comme le veut la tradition chaque année, ce sera l’échange de cadeaux et un déjeuner en famille. À table et autour d’un bon repas seront réunis ses sœurs, ses enfants et ses quatre petits-enfants. Quant aux célébrations du Nouvel An, elle indique que pour l’heure, rien n’est encore décidé. Mais ce sera sans doute en famille, ajoute-t-elle.
Qu’est-ce qui change pour vous par rapport à la période festive en ce temps de pandémie ? « Ce sera comme d’habitude. Le tout en observant les gestes barrières », confie-t-elle. Et d’ajouter qu’en ces temps difficiles au pays et dans le monde, elle continue à prier tous les jours. « C’est essentiel de remercier Dieu qui m’offre une bonne santé. Je suis aussi reconnaissante d’avoir ma famille à mes côtés. Je garde l’espoir qu’on va pouvoir s’en sortir de la pandémie. Entre temps, je profite de l’instant présent tout en gardant un mental fort », renchérit Danielle Raymond.
Quant à ses sorties, elle indique qu’elle sort faire les courses comme en temps normal, mais en prenant les précautions nécessaires. « Je porte mon masque et j’observe la distanciation sociale. J’en ai aussi profité pour m’acheter une ou deux robes et des chaussures », avoue-t-elle dans un éclat de rires. En ce qu’il s’agit des risques de contamination au virus en raison du flux de personnes qui circulent dans les rues pour les achats de fin d’année, elle soutient que si tout le monde suit les instructions, ça devrait aller. Elle est d’avis que ceux qui négligent les gestes barrières mettent le risque de leur côté de se retrouver infectés à la Covid-19. « Pour maintenir la forme, je fais une petite marche d’une trentaine de minutes chaque jour tout en priant le chapelet. Ça me permet de rester positive au quotidien », conclut-elle avec sourire.
« Mood résilient » pour Usha Jugurnauth
« Après chaque tempête, si vous regardez bien, un arc-en-ciel apparaît », affirme la chanteuse Mariah Carey. Cette phrase continue à inspirer Usha Jugurnauth en cette fin d’année. Et ce, malgré la pandémie qui accentue la peur avec le nombre de cas positifs et la tristesse liée aux décès Covid-19 tous les jours.
Impliquée au sein de l’ONG Collectif Urgence Toxida (CUT) et de par son rôle de coordinatrice sur le terrain, la jeune femme reste positive. Sa tâche est de veiller au bon déroulement des activités de CUT pour le bien-être des bénéficiaires et celui d’une équipe de 21 travailleurs de terrain dans différentes régions du pays. « Avec ou sans Covid-19, nos services ne peuvent être freinés, car une épidémie n’en cache pas une autre. Surtout que nous travaillons avec des personnes porteuses du HIV », lâche-t-elle. Et d’ajouter qu’en cette fin d’année, elle est appelée à veiller à ce que CUT arrive, coûte que coûte, à donner ses services aux communautés qu’il dessert.
Malgré une année difficile qui s’enchaine après celle de 2020, Usha Jugurnauth brave les jours avec résilience. « La période festive pousse certes à un sentiment de détente et de relâchement. Mais l’équipe de CUT reste active pour aider au mieux les bénéficiaires en cette fin d’année. J’invite nos bénéficiaires ainsi que la population mauricienne en générale à faire preuve de bon sens en respectant les gestes barrières et la distanciation physique afin de limiter la propagation de Covid-19 ainsi que les nouveaux variants », conclut-elle.
« Mood positif » pour Shatyam Issur
La fin de l’année 2021 n'est décidément pas comme les autres. Même si on veut se mettre dans une ambiance festive, il faut tout de même penser aux impacts dévastateurs de la pandémie qui sévit dans le pays, affirme Shatyam Issur qui dirige une ONG. « Avec l'émergence des nouveaux variants, une peur règne encore plus sur la communauté. Certes la période festive est un moment censé d’apporter de la joie à beaucoup d'entre nous, cependant nous ne devons pas oublier que de nombreuses personnes se retrouvent en ce moment dans des situations d'extrême pauvreté et de tristesse. Certains ont perdu leur emploi, d’autres pleurent leurs proches », soutient le jeune homme. Ce dernier soutient qu’il est devenu impératif pour lui de redéfinir ses actions sur le terrain en cette période de fête. Et ce, afin de protéger les siens, son personnel, les travailleurs de terrain ainsi que les bénéficiaires de son ONG. « Cette fin d'année devient de plus en plus stressante, car nous nous dirigeons vers une grande incertitude pour la suite des évènements. Néanmoins, nous nous devons de garder espoir et rester positif », conclut-il.
« Mood mitigé » pour Tanya Palmyre
Vivre avec Covid-19 n’a pas été facile pour Tanya Palmyre durant ces deux années écoulées. Balancée entre frayeur et espoir, elle confie que cela a été un vrai défi personnel de devoir naviguer dans des eaux incertaines tous les jours. Son « mood » en cette fin d’année reste du moins mitigé. « Entre vouloir vivre pleinement les fêtes et prendre les précautions nécessaires pour ne pas devenir s’ajouter à la liste des statistiques de personnes infectées, le choix est clair », sourit-elle.
Et d’ajouter qu’en tant qu’une jeune qui travaille dans la recherche pour une ONG, elle est témoin au quotidien de la manière que cette pandémie a affecté certains plus que d’autres. « Beaucoup ont cette tendance de « je-m’en-foutisme » concernant la pandémie. Ces derniers devraient se rappeler qu’en cette période de fête, certains ne fêteront pas, car ils ont perdu des siens en raison de la pandémie », énonce-t-elle. En tant que jeune activiste, elle juge important de faire passer le message que « nous devons rester vigilants et penser à autrui ». « Le virus ne choisit pas ses victimes. En cette période de partage, le meilleur des cadeaux serait de choisir de nous protéger et limiter les dégâts », conclut Tanya Palmyre.
« Mood cadeaux faits-maison » pour Lisa et Nilesh Dosooye
L’an 2021 a été certainement une année difficile pour Lisa et Nilesh Dosooye qui habitent Moka. Cela est dû en grande partie aux perturbations que Covid-19 a causé à la scolarité de leurs enfants Indra et Krishav. Ces derniers ont dû jongler entre travail à temps plein et enseignement à domicile. « Nous avons deux jeunes garçons qui ont besoin d'une supervision à temps plein pour faire leurs travaux scolaires », indique Lisa Dosooye.
Originaire du Royaume-Uni, la jeune mère confie qu’elle s’y serait rendue pour célébrer la Noël en famille. Mais en raison de la Covid, Nilesh et elle ont décidé qu'il était trop compliqué et risqué de voyager en ce moment, surtout avec leurs enfants. De ce fait, Lisa essaie d'apporter un peu de joie de Noël en cette fin d’année dans sa maison. « Pour Noël, je vais recevoir nos proches pour le dîner et j'essaierai de reproduire ici, autant que possible, bon nombre de mes plats traditionnels de Noël », renchérit-elle.
Et d’ajouter que son mari et elle ont définitivement réduit le nombre d’invités. « Au lieu d'avoir beaucoup d'amis, nous fêterons Noël en petit comité », souligne-t-elle. Celle-ci dira qu’au lieu de sortir pour faire du shopping en ce temps de pandémie, sa famille et elle se concentrent sur les cadeaux faits maison. Et ce, pour éviter les magasins qui connaissent en ce moment une grande affluence en raison de la période festive. « S’il faut vraiment faire un peu de shopping, nous le ferons aux heures creuses », dit-elle. Nous apprenons que la semaine dernière Nilesh a offert à Lisa une scie. Cette dernière fait de la menuiserie en ce moment. Et ce, afin de faire ses cadeaux faits maison, tels que des « coffee tables » et des « plant holders ». Il va sans dire que Lisa s’amuse à les créer depuis.
Quant à son mood en cette période de fête, Lisa Dossoye indique qu’elle est résignée à la situation. Toutefois, elle ne cache pas sa tristesse de ne pas pouvoir retrouver sa famille en Angleterre. Malgré cela, elle soutient que Nilesh et elle se concentrent sur la construction de souvenirs heureux pour leurs enfants tout en créant de nouvelles traditions pour les fêtes.
Entrepreneur dans le domaine de la technologie, Nilesh indique qu’en cette période de fête, il sera sans doute en train de travailler à distance, vu que la startup est aux États-Unis et pour le marché américain. « Je travaille à distance et les vacances de fin d'année, ce n'est pas trop différent des autres périodes de l'année. Car mon équipe est internationale et ce ne sont pas les mêmes périodes de vacances pour certains d'entre eux. C'est donc un travail presque normal pendant les vacances », dit-il.
Du point de vue commercial, il estime que Covid-19 a définitivement rendu les activités de la start-up plus difficile. Surtout pour les nouveaux clients de vouloir dépenser pour de nouveaux produits et des idées avec tant d'incertitude en ce temps de pandémie, confie Nilesh Dosooye. « Développer la clientèle a été un peu difficile et c’était un défi pour la croissance de la start-up. Mais les marchés américains reviennent à la normale. J'espère que les choses reprendront davantage en 2022 », conclut-il.
« Mood de ne pas voler la joie des fêtes à ses enfants » pour Nazeem Junggee
Il est clair que la fin de l'année 2021 ne ressemblera à aucune autre année. Il sera difficile de vraiment célébrer après l'une des années les plus difficiles que notre pays et le monde ont connu. Ainsi affirme Nazeem Junggee, le directeur de 1950 Studio Ltd. « Ma femme et moi sommes des entrepreneurs. La pandémie a affecté notre entreprise. Cependant, nous ne pouvons pas voler la joie de la tradition de Noël et des fêtes à nos enfants », rappelle le jeune père.
Ce dernier partage que sa famille et lui ont installé le sapin de Noël au début du mois de décembre. « Nous avons demandé à notre fille Rya qui a 9 ans de fabriquer des cartes de vœux et des décorations à la main. Pour les cadeaux, nous avons également décidé de n'acheter que des produits fabriqués localement ou fabriqués par de petites entreprises », soutient Nazeem Junggee. Et d’ajouter que sa famille et lui ont également prévu quelques coffrets cadeaux (principalement des produits alimentaires) à offrir à quelques personnes qui traversent des moments pénibles en ce temps de pandémie. « Je crois qu'en ces temps difficiles, il est très important de prendre également soin des autres dans la communauté », conclut Nazeem Junggee.
« Mood ress lakaz » pour Oliver Prefumo
En ce temps de pandémie, Oliver Prefumo, habitant de Camp-Levieux, indique qu’il est dans le « Mood ress lakaz » en cette fin d’année. Surtout pour éviter les risques de contamination à la Covid-19 qui ne cesse de faire des dégâts au pays avec le nombre de cas positifs et de décès. D’ailleurs, il indique que pour éviter les foules de personnes qui seront de sortie pour le shopping de fin d’années, il a fait ses courses en avance.
Ce plombier, qui travaille à son propre compte, ne cache pas que 2021 a encore été une année financièrement difficile. De ce fait, indique-t-il, pas de gros shopping cette année, si ce n’est que l’achat de petits cadeaux pour son enfant. Si en temps normal, sa famille et lui seraient partis à la plage ou dans les restaurants pour les fêtes de fin d’année, cette fois-ci, ce sera une célébration au calme à la maison. Il profitera de la compagnie de sa femme Alissonne et sa fille Camélia qui a un an et demi. Privilégiant sa sécurité sanitaire et celle de sa famille, Oliver Prefumo soutient que face à cette maladie infectieuse, il y a qu’un choix à faire : celui de prendre ses précautions sanitaires pour pouvoir rester en vie.
« Mood de moments en famille » pour Anadil Jackaria
La Noël a toujours été un moment magique pour Anadil Jackaria. Aujourd’hui encore, elle adore le mythe du Père Noël. « Le jour de Noël reste toujours féerique pour moi. Je pense que c'est encore la petite fille qui dort en moi et qui prend vie en ce jour spécial », confie-t-elle dans un éclat de rires.
Bien que Noël ait toujours été spéciale, cette année, elle sera fêtée avec une autre approche, indique la jeune mère qui est aussi directrice d’entreprise. « En ce temps de pandémie, nous allons privilégier plus de moments en famille et nous éviterons les sorties. Surtout, si elles ne sont pas essentielles. Tout cela pour éviter tout risque de contamination au virus », dit-elle.
Et d’ajouter que Covid-19 nous rappelle constamment la valeur de la famille et des moments de bonheur avec nos proches. « C'est un Wake-up Call pour nous tous sur la véritable signification de cette période des fêtes. Il n'y a pas de meilleur cadeau que nous pourrons offrir à nos proches que de leur donner notre temps, notre amour, notre affection et les protéger des risques de contamination à la maladie infectieuse qui fait des morts dans le pays. Les choses matérielles peuvent facilement être achetées, mais le temps perdu ne peut pas être rattrapé. Idem pour la santé », renchérit Anadil Jackaria qui se dit reconnaissant d'avoir l'opportunité d'être avec sa famille et ses amis qui comptent beaucoup pour elle en ce temps de pandémie.
Cette dernière confie que ses vœux pour cette fin d’année est que les pères et les mères Noël laissent sous les sapins un coffret plein de bonheur et d'amour pour que tous puissent continuer à le transmettre à leurs proches en ces temps difficiles.
« Mood n’y est vraiment pas » pour Maya D.
Cette fin d'année est vraiment particulière. Le mood n'y est vraiment pas pour Maya D., âgée d’une trentaine d’années. « L’atmosphère est pesante. Pour vous avouer, je n'ai pas encore fait mes achats de Noël. Ce qui ne m'arrive jamais, moi qui aime faire mes emplettes en avance », confie la jeune cadre qui habite Curepipe. Et de dire qu’avec ce que nous avons vécu au pays ces dernières semaines, avec tous ces proches et amis que nous avons perdus, c'est difficile de faire la fête, explique Maya. « Pour moi, je n'ai qu'une seule hâte, celle d'en finir avec 2021 ! Je croise les doigts pour de meilleurs jours au pays pour la prochaine année », conclut Maya.
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