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Periah Chelliah quitte les pompiers après 43 ans : «Ma plus grande réussite : ces vies que nous avons sauvées»

Periah Chelliah Periah Chelliah, entouré des membres de sa famille.
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Periah Chelliah, 64 ans, est un homme comblé. Après 43 années de bons et loyaux services, ce combattant du feu a pris sa retraite le 14 août dernier. Fier d’avoir pu sauver de nombreuses vies au cours de sa carrière, il part avec le sentiment du devoir accompli. Désormais, il laisse la place à une nouvelle génération et se dit confiant du dévouement que ces jeunes officiers apporteront au métier de sapeur-pompier.

Le nouveau retraité indique qu’il doit sa longévité dans le métier de sapeur-pompier à sa famille qui a fait beaucoup de sacrifices. Se remémorant de son enfance, ce père de famille nous explique qu’il est originaire de Rivière-du-Rempart. Son père était laboureur et sa mère, femme au foyer. « Je suis issu d’une fratrie de six enfants dont je suis l’aîné », explique-t-il.

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En 2014, il a été promu au rang de sous-officier. 

Periah Chelliah raconte que la vie à cette époque n’était guère aisée. « Mon père était le seul qui travaillait. L’école était encore payante. Ce n’était pas comme maintenant. Cependant, grâce à nos parents, nous avons tous été scolarisés. J’ai fréquenté l’école gouvernementale de Rivière-du-Rempart, puis le collège Ideal. Quand j’étais adolescent, mon frère et moi, on se levait aux petites heures du matin pour aller dans les champs avec notre père. Ensuite, on allait au collège. Sa lepok la ti pe gagne bann manger natirel, ekilibrer. Nou ti solide », se souvient-il. Periah Chelliah précise qu’il a toujours fait preuve de cette même persévérance au cours de sa vie.

« J’ai obtenu mon School Certificate, puis j’ai postulé pour obtenir un emploi comme policier et pompier, entre autres. Et finalement c’est la Fire Rescue Services qui m’a appelé en premier et j’ai été retenu », poursuit Periah Chelliah. Commence alors une toute nouvelle étape pour le jeune homme. « J’avais 19 ans quand je suis devenu pompier le 1er février 1976 ». Peu après, on l’a contacté pour intégrer la force policière. « J’avais déjà fait mon choix. C’est mon frère qui est devenu policier », dit-il avec fierté.

Intervention inoubliable

Chaque jour à la caserne, c’était un nouveau défi. « La première fois que j’ai entendu la sirène résonner dans la caserne, mon cœur s’est affolé, mais il fallait garder son calme. Aujourd’hui, même avec le temps, ce sentiment ne vous quitte jamais vraiment », dit-il.  Une de ses premières interventions en tant que pompier à Flacq, se souvient-il, était à la propriété de Constance où il y avait le feu. « À l’époque, les équipements n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Je me rappelle qu’une turbine avait pris feu. Avec les moyens dont nous disposions, nous avons pu mettre les gens à l’abri et circonscrire ce terrible incendie », raconte-t-il. 

Au bout d’un an de service, il a été appelé à intervenir sur une scène qui restera à jamais gravée dans sa mémoire. « Une dame était tombée dans un puits de plusieurs mètres. Malheureusement, elle était morte et le corps est resté plusieurs jours au fond du puits. Lors de notre intervention, le cadavre était décomposé. Un collègue est entré dans le puits alors que j’avais pour tâche de prendre le cadavre. Je me souviens qu’au moment d’attraper le corps par le bras, ce dernier a glissé et la chair est restée dans ma main. Cet incident m’a beaucoup marqué », relate-t-il. Au fil des années, Periah Chelliah a travaillé dans plusieurs casernes de pompiers du pays où il a effectué plusieurs interventions, notamment sur des accidents et incendies dans des maisons. 

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Il est fier d’avoir fait partie de la famille des pompiers.

Ce qui l’a motivé le plus durant sa carrière, c’est de voir le regard des gens quand ils sont sauvés. « Quand il y a des incendies dans des maisons ou autres lieux, les gens fuient alors que nous y entrons. Nous effectuons une évaluation. Ce qui m’a réconforté - et c’est ma plus grande réussite - c’est de recevoir les remerciements des personnes que nous sauvons », a expliqué le retraité. Ce dernier ajoute que sans discipline rien de tout cela n’est possible. « Peu importe ce que vous faites, la discipline est importante. J’ai su inculquer cela à mes deux fils. L’un est policier et l’autre est infirmier », indique-t-il. 

En 2014, il a été promu au rang de sous-officier. À l’occasion de son départ à la retraite, il y a eu une réception en son honneur à la caserne de pompiers de Flacq. « Maintenant, place à la relève. Les jeunes d’aujourd’hui bénéficient beaucoup de facilités. Ils sont motivés et s’investissent beaucoup. Avant de partir, j’ai également eu la chance de travailler avec des filles qui se donnent à fond et sont douées. Pour ma part, après plusieurs années, je peux enfin me reposer. Je suis fier d’avoir fait partie de la famille des sapeurs-pompiers », dit-il.

 

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