Haute surveillance sur des marécages de Pereybère ! Plusieurs arpents d’un terrain marécageux ont été comblés et un promoteur immobilier a même été sanctionné. Les développements sur et autour d’un ‘Environmental Sensitive Area’ (ESA) sont réglementés par le ministère de l’Environnement.
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Un homme d’affaires du Nord a même écrit une lettre à la police de l’Environnement pour dénoncer des camionneurs qui viennent déverser des rochers dans un marécage.
L’astuce a été décelée. Des propriétaires de marécages comblent et aplanissent la terre pour les effacer de la carte et ainsi agrandir leurs terrains. Puis, ils font une demande auprès des organes de l’État pour développer ledit terrain. C’est ainsi que bon nombre de marécages ont été comblés et développés.
Le ministère de l’Environnement enquête sur ces comblements dont un cas en particulier. Depuis plus d’une année, plusieurs arpents de terrains marécageux à Pereybère ont été comblés. Denis Maujean, actionnaire d’un groupe de promoteurs immobiliers de la région, explique que des camions passent régulièrement sur le terrain appartenant à la compagnie pour combler un marécage voisin. D’ailleurs, ce promoteur a aussi démarré un projet d’appartements à côté des marécages. « J’ai fait des plaintes au ministère de l’Environnement contre ces comblements », ajoute-t-il.
Toutefois, lors d’une visite des inspecteurs du ministère, Denis Maujean a aussi été sanctionné. Depuis, le projet de sa compagnie, Valouise Ltée, est gelé en attendant le feu vert du ministère, qui inspecte les permis et les plans de la région. Selon un des fonctionnaires du ministère de l’Environnement, le promoteur effectuerait du bétonnage à proximité d’un ESA. Toutefois, cela ne l’empêche pas de continuer à dénoncer. « Au moins 1 000 tonnes de rochers et de débris ont été jetés dans les marécages voisins. »
Selon une autre source du ministère de l’Environnement, les inspecteurs peuvent investir un terrain privé si ce dernier est un ESA. Ils peuvent aussi demander à un tribunal d’émettre un ordre d’arrêt des travaux. Toutefois, dans le cas de Pereybère, les coupables ne sont pas connus. C’est pour cette raison que le dossier est encore ouvert. La source affirme que le propriétaire a été contacté, mais il dit ne pas savoir qui est l’auteur de ce comblement. Le ministère a donc décidé de mettre un système de surveillance à travers la police de l’Environnement pour prendre le coupable la main dans le sac. Quant au projet de Valouise Ltée, d’autres permis devront être alloués pour qu’il puisse se poursuivre.
Denis Maujean : «C’est moi qui porte le chapeau»
Denis Maujean indique que des entrepreneurs traversent le terrain appartenant à la société Vallouise Ltée. « Soit dit en passant, notre terrain est à plus de 18 mètres des premiers ‘vhoons’, plantes typiques des ‘wetlands’. Notre balisage passe en partie dans les 30 mètres du buffer zone non-constructible. Or, notre projet consiste à construire des appartements bien au-delà de cette limite. » Il souligne aussi que selon les photos aériennes, Vallouise Ltée ne peut en aucune façon être bénéficiaire du moindre m² de terrain gagné sur le ‘wetland’. Denis Maujean affirme que des camions continuent à verser des détritus sur le terrain « sans être inquiétés ». Des voisins seraient prêts à témoigner et particulièrement ceux qui ont pris les photos d’une voiture et d’un des camions, affirme l’homme d’affaires. « À noter que j’ai alerté le ministère de l’Environnement en mai 2016, mais c’est moi porte le chapeau de leur soi-disant procédure tandis que les vrais responsables continuent leur œuvre de destruction. Les délais indûment imposés à notre projet de développement, pourraient servir de référence à un procès en dommages et intérêts. C’est à envisager. »
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