Les membres de For a People’s Constitution Group continuent leur campagne de réflexion et de consultations. L’objectif est de proposer une nouvelle Constitution émanant du peuple. La fragilité de l’actuelle Constitution a été évoquée lors d’une rencontre qui s’est tenue à la salle Eddy Norton, à Rose-Hill, samedi.
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«Nous avons un système électoral pouvant permettre à un gouvernement qui est en fait minoritaire, avec moins de 50 % des votes à des élections, d’avoir une majorité de trois quarts à l’assemblée. Ce qui veut dire qu’avec cette majorité, le gouvernement peut amender la Constitution à sa guise », explique le constitutionnaliste Milan Meetarbhan. Selon lui, cela démontre une fragilité de la Constitution, car elle doit prévoir des limites aux pouvoirs. « À part deux articles où il faut passer par un référendum, en règle générale, il faut une majorité de trois quarts ou une majorité de deux tiers pour apporter des amendements à la Constitution », fait-il ressortir.
Milan Meetarbhan ajoute qu’avec les changements qu’il y a eus dans le monde en matière de droits fondamentaux, nous devons, après 55 ans, revoir la Constitution et la remettre à jour, d’une part. Et, d’autre part, corriger les faiblesses qui ont été notées au fil du temps, explique-t-il.
« Le For a People’s Constitution Group a pour objectif de revoir les choses. Avant l’indépendance, il n’y avait pas de Constitution, car ce qui existait avait été octroyé par la puissance coloniale britannique. Ce que nous souhaitons faire, c’est des consultations pour écouter tout ce que les gens ont à dire. À partir de cela, le groupe va essayer de proposer une ébauche. La question sera alors comment s’y prendre pour la faire adopter », souligne Milan Meetarbhan.
Selon lui, il y a différentes façons de voir les choses, mais ce qui est souhaitable, c’est que ce soit le peuple dans son ensemble qui ait le dernier mot et pas seulement les politiciens. « Tout le monde peut faire des représentations, incluant les partis politiques s’ils le veulent. Notre rôle sera, à la fin, de faire une synthèse de toutes ces propositions. Il appartiendra, par la suite, au peuple mauricien de décider », indique le constitutionnaliste.
« La question d’ethnicité doit disparaître de la Constitution le plus vite possible. Si on dit que le Best Loser System garantit la représentation des minorités, cela veut dire que les élections garantissent celle d’une majorité. Ainsi, ce n’est plus une majorité citoyenne, mais ethnique », fait ressortir Jack Bizlall, qui a présidé la rencontre. Pour lui, il y a des maux de la Constitution qu’il faut pouvoir transcender afin qu’on arrête de se focaliser sur « les réalités de Maurice » en catégorisant la population au lieu d’avoir une société mauricienne.
Les autres animateurs du groupe sont Alain Laridon, Rajen Narsinghen, Jocelyn Chan Low et Joseph Tsang Mang Kin.
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