Malgré les affirmations officielles garantissant l’absence de pénurie de riz subventionné, l’appréhension persiste, particulièrement parmi les personnes âgées, qui sont les principales consommatrices de cette denrée. Le président de la Senior Citizen Federation, Potaya Kuppan (photo), ne cache pas son inquiétude. Il dénonce la situation dans sa localité à Chemin-Grenier, où certains commerçants restreignent la vente de riz subventionné. « Au lieu de fournir un sac de 25 kg, ils ne livrent que la moitié, et même cela nécessite une commande anticipée », explique-t-il avec irritation.
Publicité
Il redoute que cette situation perdurant, des milliers de seniors, incapables de se permettre le luxe du riz de qualité supérieure, soient durement éprouvés. « C’est l’Inde, le géant de l’exportation de riz, qui a pris la décision de suspendre ses exportations », fait-il ressortir.
Bien que la State Trading Corporation ait affirmé qu’il n’y a pas de pénurie de riz, Potaya Kuppan souligne que les autorités mauriciennes ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers. « Il est crucial qu’elles identifient rapidement de nouvelles sources d’approvisionnement », insiste-t-il.
Cependant, ce n’est pas tout. Le président de la Senior Citizen Federation estime qu’il est grand temps pour le gouvernement de promouvoir une réforme agraire, afin que le pays puisse constituer une réserve stratégique d’aliments de base en tant qu’alternatives au riz et à la farine. Il mentionne en particulier la culture de patates, de maniocs, de fruits à pain, de maïs et de pommes de terre, des produits qui offrent des possibilités de transformation.
Il avance que nous ne devons plus associer la consommation de la patate et du manioc à une période sombre de notre histoire, mais plutôt les considérer d’un point de vue économique. « Le gouvernement pourrait attribuer des terres agricoles en friche à des seniors regroupés en association, pour exploiter ces terrains. Je connais plusieurs individus, notamment d’anciens travailleurs de l’industrie sucrière, qui sont prêts à s’investir dans de tels projets », déclare-t-il.
Il explique qu’à l’heure actuelle, de nombreux seniors sont en quête d’emploi pour faire face au coût de la vie élevé. « Pourquoi ne pas leur offrir l’opportunité de contribuer à nouveau au développement économique du pays ? » souligne-t-il.
En ce qui concerne les petits commerces, on constate une diminution au niveau des livraisons. Toutefois, ils estiment que la situation pourrait revenir à la normale dans les jours à venir, à la suite de l’annonce des autorités.
De son côté, l’économiste Takesh Luckho n’écarte pas la possibilité d’une pénurie de céréales, suivie d’une hausse substantielle des prix sur le marché local dans les mois à venir. Outre le fait que le gouvernement devrait engager des négociations avec des partenaires tels que la France et l’Australie pour garantir notre approvisionnement en céréales, il souligne la nécessité de réactiver le projet de coopération entre les pays de la Commission de l’Océan Indien en matière de production agricole à court terme. Il met en avant que Madagascar possède un immense potentiel, avec ses vastes étendues de terres agricoles, pour devenir le grenier de cette partie du monde.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !