La pénurie de molécules (médicaments) nécessaires au traitement du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) aurait-elle été provoquée par une erreur de commande ? Si nul ne le confirme, une chose est sûre : cette pénurie, qui éclaté fin 2017, a suscité l’inquiétude et la colère de plusieurs malades.
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Des sentiments qui animaient aussi les parents d’enfants atteints du VIH car il n’y avait pas non plus de molécules pédiatriques. En l’absence de ces médicaments, certains médecins n’avaient pas trouvé mieux que d’ajuster la dose des molécules destinées aux adultes pour la donner aux enfants.
« C’est une solution bancale et dangereuse », s’insurge Nicolas Ritter, directeur de Prévention Information Lutte contre le SIDA (PILS), interrogé à ce sujet. « Les médicaments pour adultes ne sont pas adaptés aux enfants, en raison de leur taille et de leur présentation. Les molécules pédiatriques sont soit plus petites ou sous forme de sirop. »
Il ajoute que cette rupture du traitement pourrait avoir des lourdes conséquences. « Cela peut entraîner une résistance à la maladie et à la reprise du traitement, les molécules risquent de ne plus être aussi efficaces. »
Nicolas Ritter déplore le fait que le ministère de la Santé ait tardé à réagir face à cette rupture de stock « alors qu’il a été alerté de la situation depuis l’an dernier ». Il précise que cette situation a sapé la confiance des patients. « Ils devaient s’absenter de leur travail ou prendre des permissions pour renouveler leur stock de médicaments. Mais ils sont retournés bredouilles par la suite. Il faudrait améliorer le système de gestion des médicaments pour que les patients n'aient pas à vivre de telles situations angoissantes dans leur traitement. »
Une travailleuse sociale qui accompagne les personnes vivant avec le VIH/sida, abonde dans son sens : « Les parents dont les enfants sont atteints étaient très préoccupés. Certains étaient très déçus et découragés. Ils étaient fatigués de devoir se présenter dans un centre de santé sans obtenir les médicaments nécessaires. Il faudra à nouveau les convaincre de reprendre ce traitement une fois les médicaments disponibles. »
Au ministère de la Santé, une source affirme que les molécules sont arrivées au pays le 19 février. « La distribution des médicaments dans les centres de santé a démarré le lendemain. Un souci de commande a provoqué cette pénurie. »
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