Live News

Pénurie de médicaments : la faute aux longues procédures avant l’allocation des contrats

médicament Le temps que prend l’évaluation des propositions occasionne des pénuries sur le marché.

« Le problème de pénurie de médicaments sera résolu par 50 % si les pharmaciens sont autorisés à proposer des substituts ». Tel est l’avis de Siddique Khodaboccus, président de la Small & Medium Pharmaceutical Importers Association. Les procédures des appels d’offres du ministère de la Santé devraient être simplifiées également.

Publicité

Le problème de « pénurie » de médicaments, que ce soit dans le service public ou dans les pharmacies du privé, est récurrent. Selon Siddique Khodaboccus, deux facteurs peuvent expliquer cela : les procédures d’appels d’offres trop longues du côté du secteur public et l’interdiction aux pharmaciens de proposer des médicaments de substitution pour des produits spécifiques du côté du secteur privé.

Le président de la Small & Medium Pharmaceutical Importers Association s’interroge d’abord sur les raisons pour lesquelles cela prend plusieurs mois pour l’allocation du contrat à l’issue de l’exercice de l’appel d’offre lancé par le ministère de la Santé pour l’achat des médicaments. « L’exercice d’évaluation des propositions à l’issue des appels d’offre prend près de trois mois et il faut encore plusieurs mois avant que les médicaments n’arrivent sur le marché », dit-il. D’où le fait qu’entre-temps, il y a une rupture de stock de certains produits.

Siddique Khodaboccus explique que des génériques existent pour de nombreux médicaments, mais que certains ne veulent pas les utiliser, étant « habitués » à un produit spécifique et ne veulent absolument pas aller vers d’autres médicaments de peur d’avoir des problèmes.

Arshad Saroar, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM), a observé la même chose. « Les patients se montrent réticents à changer de médicaments », dit-il. Siddique Khodaboccus soutient, lui, que, si les pharmaciens avaient l’autorisation de proposer des produits de substitution à leurs clients, le problème de pénurie aurait été résolu de 50 %.

Mais, sous l’actuelle Pharmacy Act, le pharmacien ne peut proposer un produit bio équivalent pour les médicaments classifiés ou qui figurent sur une ordonnance. Il doit avoir pour cela l’aval du médecin, expliquent Siddique Khodaboccus et Arshad Saroar.

Par contre, pour les médicaments disponibles en vente libre (paracétamol, anti-staminique ou anti-inflammatoire), le pharmacien peut proposer une substitution. « Les gens sont trop attachés aux produits de marque. La loi doit être amendée afin que les pharmaciens puissent proposer des produits de substitution ». Mais cela doit se faire graduellement afin de ne pas brusquer certaines habitudes.
Siddique Khodaboccus affirme que l’État perd de l’argent en achetant des médicaments de marque pour certaines catégories, comme les anti-cancéreux, alors que les génériques sont tout aussi efficaces. « Les autorités doivent établir une liste de fournisseurs agréés suivant des normes rigoureuses de sélection afin que ces appels d’offres ne soient pas ouverts à n’importe qui pour éviter des problèmes au niveau de la qualité des produits », fait-il ressortir. Cela pour rassurer les patients sur la qualité des produits présents sur le marché.

Un autre importateur, qui a tenu à garder l’anonymat, abonde dans le même sens. Il ajoute aussi que la Pharmacy Act est désuete et mérite d’être amendée. Ce qui sera fait très prochainement avec la nouvelle loi en voie de finalisation, selon une source proche du dossier.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !