Vingt-huit pharmacies ne peuvent pas opérer faute de disposer d’un pharmacien. Cette situation désespère les non-pharmaciens, propriétaires de ces officines. Ils espèrent pouvoir employer des pharmaciens étrangers.
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Le secteur pharmaceutique n’est pas épargné par le manque de ressources humaines. Alors que le pays compte 535 pharmaciens enregistrés auprès du Pharmacy Council, vingt-huit d’officines ne peuvent pas opérer, faute de trouver des pharmaciens. Selon la Pharmacy Council Act, une pharmacie ne peut opérer sans la présence d’un pharmacien de l’ouverture à la fermeture.
Ce sont principalement les propriétaires non-pharmaciens d’un point de vente qui ne parviennent pas à assurer la présence d’un pharmacien en permanence. Afin de remédier à la situation, ils ont adressé une demande au ministère de la Santé pour faire venir des pharmaciens étrangers. Mais leur demande n’a pas encore été approuvée.
Le recrutement de pharmaciens étrangers n’est pas vu d’un bon œil par certains pharmaciens mauriciens. Pour eux, le pays compte suffisamment de pharmaciens. Ils avancent que le problème vient plutôt du fait qu’un surnombre de permis d’opération a été accordé sans prendre en considération le nombre d’officines qui existent et leur localisation. Ainsi il n’est pas rare de voir plusieurs pharmacies les unes à côté des autres dans un petit périmètre dans certaines villes. « Trop de permis d’opération ont été accordés à des non-pharmaciens sans une vérification ou une étude du marché pour connaître le nombre d’officines dont le pays a besoin », avance Siddique Khodabocus, président du Pharmacy Council. Il fait ressortir que la loi ne permet pas de faire appel à des pharmaciens étrangers pour exercer dans une officine. Car il y a suffisamment de pharmaciens. Par contre, il est possible de faire venir des pharmaciens avec des compétences que nous n’avons pas à Maurice.
Le président du Pharmacy Council est d’avis qu’il faut une étude sur le nombre de pharmacies à Maurice et sur comment les répartir dans les diverses régions du pays. On ne peut pas se permettre d’avoir des pharmacies partout.
Chetan Rambans Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius, abonde dans le même sens. Pour lui, le ministère de la Santé doit recadrer les choses, afin que le permis d’opération d’une pharmacie soit accordé selon un protocole. « Toutes les formations ne peuvent pas se faire en ligne. Il y a des sessions pratiques », indique-t-il en ce qui concerne les études en pharmacie. Pour lui, le manque de pharmaciens est temporaire et les choses devraient retourner à la normale d’ici une année ou deux.
Afin de « résoudre » le problème des officines qui ne disposent pas de pharmaciens, il suggère qu’elles soient placées sous la supervision d’un pharmacien. Mais ces pharmacies ne devraient cependant pas avoir l’autorisation de vendre des produits contrôlés comme les psychotropes.
« Nous pouvons comprendre que ces propriétaires non-pharmaciens ont investi dans leur entreprise, afin d’en faire leur gagne-pain. Dans un souci d’équité, ils pourraient avoir un permis d’opération temporaire pour une durée déterminée jusqu’à ce qu’ils puissent trouver un pharmacien. Sous certaines conditions », poursuit le président du Pharmacy Council.
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