Il faut que la moitié des Rs 12,7 milliards que le gouvernement indien a accordée au pays soit injectée dans le ‘global business’. Telle est la principale attente de l’avocat d’affaires Penny Hack pour le Budget 2016-2017. Dans cet entretien, il commente également les observations de l’agence Moody’s sur le ‘global business’.
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D’après le rapport de Moody’s, la révision du traité Inde-Maurice occasionnera un manque à gagner équivalent à 1 ou 2 % du Produit intérieur brut en termes de capitaux transitant par Maurice, soit entre Rs 3,5 milliards et Rs 7 milliards. Scénario probable ou exagéré ? C’est un scénario possible. Au fait, c’est le pire scénario qui puisse nous arriver. Il va falloir être réaliste et nous préparer à une telle éventualité car il y aura définitivement une diminution des recettes dans le ‘global business’. Du côté du gouvernement, le ministre Pravind Jugnauth affirme que le changement était inévitable alors que le ministre Roshi Bhadain affirme que le nouveau traité apportera notamment des opportunités pour le marché de la dette. Vos commentaires ? Tout le monde est d’accord qu’il fallait s’attendre à un changement au niveau du traité. Toutefois, tous les professionnels du secteur sont unanimes à dire que le problème réside dans la façon dont le traité a été négocié et renégocié. C’est ce qui blesse et décourage les opérateurs. Pour l’Association of Trust and Management Companies, il est encore possible de revoir le traité car il n’a pas encore été ratifié. Peut-on encore sauver le traité d’après vous ? Il est possible de parler à nouveau aux autorités indiennes. Si ce sont les mêmes personnes qui sont choisies pour négocier le traité, cela ne vaut pas la peine. Il nous faut trouver des négociateurs à la hauteur qui vont défendre la position de Maurice tout en ayant derrière eux le support total des opérateurs. Faut-il tourner la page sur le traité ou tenter le tout pour le tout pour avoir une renégociation du traité ? Il ne faut pas trop miser sur une renégociation du traité. Il y a peu de chance de réussite à ce niveau. Il faut voir d’autres marchés, tout en misant sur d’autres produits. Pour certains opérateurs, le centre financier mauricien doit se réorienter et servir de plate-forme pour les investissements en Afrique. Partagez-vous le même avis ? Oui ! Il va falloir identifier trois ou quatre pays en Afrique avec qui on pourra faire affaire. Il faudra parallèlement revoir notre façon de faire les services financiers à Maurice. Il faudra tout réinventer, notamment en révisant nos règlements et nos lois. Maurice était le spécialiste de l’Inde, devenons maintenant le spécialiste de l’Afrique. Il faudrait étudier la possibilité d’avoir un département ou une école spécialisée sur les études ou les langues en Afrique. Il y a une toute une mentalité à changer. En tant que spécialiste du ‘global business’, quelles sont vos attentes pour le Budget 2016-2017 ? Il faudra que la moitié des Rs 12,7 milliards que le gouvernement indien a accordée au pays soit injectée dans le ‘global business’. Dans un second temps, il faudra réduire de 50 % tous les frais et licences dans le secteur.
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