Une enquête interne a été ouverte afin de faire la lumière sur l’évasion d’un détenu à la prison ouverte de Richelieu il y a environ trois semaines. Toutefois, l’affaire est loin d’être résolue. Le prisonnier en question a certes été transféré, de même qu’un gardien.
Mais des zones d’ombre subsistent quant à la transparence des autorités pénitentiaires. Des soupçons de cover-up ont même surgi. Le Défi Plus est en présence d’informations selon lesquelles un bon nombre de gardiens s’interrogent sur cette enquête interne.
Les évasions à la prison de Richelieu sont fréquentes. Les prisonniers ont souvent tendance à faire un petit tour pour y retourner quelques heures plus tard, et ce en toute impunité. Le positionnement géographique de la prison serait favorable à ces escapades qui se déroulent en soirée.
L’évasion en question, qui s’est produite vers 8 heures le 1er novembre 2023, met en avant la question de la sécurité et des protocoles de la prison. Des sources confirment que des doutes subsistent quant à la gestion de l’incident par l’administration pénitentiaire, et ce malgré « le transfert rapide du détenu impliqué dans l’évasion jeudi (depuis Richelieu jusqu’à la prison de haute sécurité de Phœnix ; NdlR) et celui d’un gardien ».
Des gardiens vont jusqu’à se demander si l’enquête aboutira, vu qu’il y a eu ces deux transferts. La présence d’officiers de prison dans la CCTV Control Room de la prison de Richelieu est également remise en question. « Il est vrai que c’est une prison ouverte. Mais cela reste une prison. Et qui dit prison, dit sécurité et caméras de surveillance. Où étaient les gardiens de la CCTV Control Room au moment de l’évasion ? », demandent les officiers.
Le commissaire des prisons par intérim, Jagadisen Rungadoo, a été sollicité par téléphone vendredi. « L’évasion a été référée à la police à des fins d’enquête. Pendant ce temps, la Deputy Commissioner of Prisons, responsable de la prison de Richelieu, a été appelée à mener une enquête interne. Le rapport sera prêt dans environ une semaine », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que tout officier de prison qui s’est rendu coupable d’un acte répréhensible dans cette affaire sera sanctionné une fois que le rapport de l’enquête interne aura été remis. En revanche, il réfute les allégations de cover-up formulées et les zones d’ombre suggérées autour de l’enquête interne. « Le prisonnier qui s’est évadé devait purger une peine de quatre mois de prison. Il était éligible pour ce pénitencier en raison de son temps d’incarcération. Mais il s’est sauvé », a-t-il expliqué.
Jagadisen Rungadoo a précisé que toute évasion est hautement punissable par la loi. « La prison de Richelieu, qui est un pénitencier à ciel ouvert, est pourvue de caméras de surveillance. Le facteur de la confiance est mis en avant lors de l’incarcération d’un détenu », a-t-il conclu.
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