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À Pélican, Albion : Nou pov me nou trase

Le phare historique et la plage d’Albion sont idylliques. 
 
Mais, la réalité l’est moins lorsqu’on tombe sur une de ces poches de pauvreté enfouies au fin fond de ce village balnéaire. 
 
Ce dimanche 17 octobre marque la Journée mondiale du refus de la misère. 
 
Orélia (prénom modifié) qui a 6 ans révèle la réalité de son quartier appelé Pélican. Ici, les habitants connaissent la misère noire. La famille d’Orélia et ses voisins « trase » pour survivre au quotidien. 
 
Au bord de la rivière en face d’une allée menant à des cases en tôle, des gamins jouent pieds nus au jeu : un, deux, trois, soleil. 
 
Une petite fille avec des cheveux ébouriffés compte à aveuglette tandis que ses acolytes de jeu avancent à grand pas tout en faisant des grimaces. 
 
Le jeu s’arrête en moins de temps lorsque nous nous approchons deux. 
 
Nous faisons la connaissance d’Orélia. Elle nous tend la main et c’est ensemble que nous allons chez elle pour découvrir son monde. 
 
Faute de nourriture, Orelia* ne va pas à l’école depuis une semaine 
 
« Latet fatigue ar tou sa ban problem la. Pena kass, pena manze, pa kav avoy zanfan lekol, pa kone ki pou kwi. Lakaz kot nou pe viv pas pou nou. Nimporte kan kav met nou dehor. Nu baigne dehor ek nou al twalet la riviere gramatin ek a soir. La vie bien difficil tous les jours », dit sa mère en pleurs.  
 
Mais ce n’est pas pour autant qu’Emma baisse les bras. Elle se bat face aux aléas de la vie pour offrir de meilleures conditions de vie à ses enfants. « Kan pena nanien, la rivière aide nou boucou », dit la mère de famille. 
 
Puis c’est à « kadadak » sur le dos de son frère Jerry qu’Orelia  nous accompagne pour découvrir les ruelles de son quartier. 
 
Les passants nous fustigent du regard tandis que la petite fille nous sourit tout en nous amenant chez les voisins. 
 
À la case de Bang 
 
En chemin, nous rencontrons Bang, 39 ans. Il balbutie et articule mal son nom. Il s’appelle Louis Steven, mais il a fini par être connu sous le nom de Bang. Il gagne sa vie comme jardinier, maçon et bricoleur. Bref, il trace sa vie. Il trouve toujours de quoi pour se nourrir et élever ses trois chiens. 
 
Puis, il nous invite dans sa case en tôle où une radio jouait à fond la caisse RadioPlus. 
 
 
Bang vit dans la misère depuis son enfance. Il caressait le rêve d’être chanteur. « Mo ti pou bien anvi vine enn chanteur. Mais sa fer bien lontan ki mone aret revé ».
 
Alors qu’on s’entretenait avec Bang, Orélia est allée jouer sur une voiture abandonnée. Nous terminons notre vadrouille dans ce quartier d’Albion touché par la misère. Les habitants de ce quartier, comme Bang et Emma, luttent pour leur survie et résistent contre vents et marées pour ne pas sombrer dans l’assistanat. Ils ont le soutien de l’ONG Resto du Cur qui croit en leur volonté d’améliorer leurs conditions de vie. Resto du Cur apporte son aide à des familles sur une base rotative à Belle Vue, Pélican et Beerjeeraj entre autres. Mais l’organisation manque de dons pour aider encore plus de personnes en situation de précarité.
 
 
Appel à la solidarité
Plus, que jamais, il est enfin temps de mettre fin à la faim. 
Si vous vous voulez faire des dons de nourriture et de denrées alimentaires pour soutenir le Resto du Cur, qui offre à ces famille un repas chaud toutes les semaines, vous pouvez contacter l’ONG par courriel sur restoducoeur2020@gmail.com . 

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