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Peine de prison commuée en amende : «Nous avons droit à toutes les explications», dit Bodha

Le leader du Rassemblement Mauricien affirme qu’«on peut se poser toute la question sur l’indépendance de nos institutions». Nando Bodha réagissait à la décision du bureau du président de la République de commuer la peine de douze mois de prison infligée à Chandra Prakash Dip, fils du Commissaire de Police, en une amende de Rs 100 000. 

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« Dans un souci de transparence, il est évident, Monsieur le Président, que nous avons droit à toutes les explications nécessaires pour comprendre cette décision qui ébranle notre foi dans notre pays », écrit l’ancien ministre MSM dans un communiqué émis ce jeudi soir 5 janvier.

Et, d'ajouter : «Si cela relève d’une décision politique liée à des institutions qu’on a cadenassées, ce serait choquant et révoltant et cela augure le pire de ce que nous avons connu, et cela, au tout début de la nouvelle année ! Est-ce qu’une ligne rouge a été franchie avec le pouvoir conféré au Président en ce qui concerne le pourvoi en grâce de ceux qui ont été condamnés pour des délits criminels ?»

Chandra Prakashsing Dip, ancien auditeur auprès de De Chazal Du Mée (DCDM), a obtenu la grâce présidentielle le 29 décembre dernier. Cela, suivant les recommandations de la Commission de pourvoi en grâce. Il a obtenu une peine moins sévère après avoir sollicité la Commission de pourvoi en grâce. La peine de prison lui a été infligée, le 26 février 2018, par la cour intermédiaire. Ceci, dans une affaire d’entente délictueuse pour commettre une fraude au préjudice de la compagnie The Diadeis Maurice Ltée. Le fils du CP avait fait appel et avait ainsi pu éviter la prison. 

Agissant sur les recommandations de la Commission de pourvoi en grâce, présidée par l’ancien chef juge Kheshoe Parsad Matadeen, le bureau du président de la République a commué la peine du fils du CP en une amende de Rs 100 000.  

Voici le communiqué de Nando Bodha :

L’affaire DIP :

Monsieur le Président,

Vous avez prêté serment le 2 décembre 2019 au Château de Réduit devant le Chef juge de la République de Maurice et le texte du serment se lit ainsi : 

‘Je jure (ou j'affirme solennellement) que j’exécuterais fidèlement le poste de président et, au mieux de mes capacités, sans faveur ni préjudice, défendre la Constitution, les institutions démocratiques et l'état de droit, veiller à ce que les droits fondamentaux soient protégés et l'unité de la nation mauricienne diversifiée maintenue et renforcé.’ 

Avec le cas du fils du Commissaire de Police, Chandra Prakash Dip, on peut se poser toute la question sur l’indépendance de nos institutions. 

Il semblerait que le Président ait agi « on the advice of the Commission » et que la Commission a choisi de « substitute a less severe form of punishment imposed » commuant une peine de prison à une simple amende. 

Une décision très rare de la Commission.

Si cela relève d’une décision politique liée à des institutions qu’on a cadenassées, ce serait choquant et révoltant et cela augure le pire de ce que nous avons connu, et cela au tout début de la nouvelle année !

Est-ce qu’une ligne rouge a été franchie avec le pouvoir conféré au Président en ce qui concerne le pourvoi en grâce de ceux qui ont été condamnés pour des délits criminels ? 

Il s’agit de l’indépendance et l’intégrité de nos institutions les plus importantes, la Présidence, le Judiciaire, la Police.
Aussi dans un souci de transparence, il est évident, Monsieur le Président que nous avons droit à toutes les explications nécessaires pour comprendre cette décision qui ébranle notre foi dans notre pays.

Avec nos sentiments les plus distingués.

Nando Bodha

Rassemblement Mauricien

5 janvier 2023

 

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