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Peine de mort : les députés donnent leur avis

Le Défi Plus a sondé, le samedi 18 mars, les députés sur leur position sur le projet de réintroduction de l’exécution capitale pour les trafiquants de drogue. Le Premier ministre s’était prononcé en ce sens la semaine précédente. Voici la suite de notre exercice.

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Ezra Jhuboo (élu Ptr du no 14)

« Je suis fondamentalement contre la peine de mort.
Cette mesure n’a jamais fait ses preuves. »

Malini Sewocksingh (députée PMSD du no 17)

« On ne peut jouer avec un sujet aussi sérieux que l’exécution capitale. Qui sommes-nous pour décider de la vie d’une personne ? Les cours de justice jugent les coupables. Il faut avoir confiance dans nos institutions suprêmes. »

Veda Baloomoody (député MMM du no 1)

« Je suis totalement contre la peine capitale. Cela n’amène aucune solution. Si on décide d’appliquer la peine de mort contre les trafiquants de drogue, les petits poissons se feront attraper, pas les gros requins. »

Bashir Jahangeer (député MSM du no 13)

« Je suis pour. J’ai vécu dans des pays où la peine capitale était en vigueur. Je pense que c’est un ‘must’ pour notre pays. »

Buisson Léopold (député OPR de Rodrigues)

« Je ne donnerai pas mon opinion. »

Francisco François (député OPR de Rodrigues) 

Injoignable.

Sir Anerood Jugnauth (‘Mentor Minister’ et ministre de la Défense)

Sir Anerood Jugnauth est en Inde dans le cadre de la Counter Terrorism Conference, à Delhi. Par le passé, il s’est déjà exprimé sur ce sujet. Le 20 avril 2016, il avait déclaré : « Moi je suis pour, mais mes partenaires de l’Alliance Lepep ne le sont pas. Soit je casse l’alliance et l’on va vers des élections, soit nous travaillons ensemble. » Et d’ajouter : « Nous disons tous que nous avons des droits, mais nous avons aussi des responsabilités. La drogue, la violence, le divorce, l’immoralité…  Krim pe vinn atros. »

Kavi Ramano (député indépendant)

« Je suis contre la peine de mort. La mort n’est pas une solution de justice. Dans un État de droit, il y a d’autres moyens de sanctionner les crimes. Cela ne réduira pas le niveau de la criminalité. Les erreurs de justice existent : la peine capitale est irréversible. Que fera-t-on si l’on découvre après coup qu’une personne exécutée était en fin de compte innocente ? »

Maneesh Gobin  (Government Chief Whip)

« Sur le principe, la réintroduction de la peine de mort serait une bonne chose. Le marchand de la mort mérite la mort, mais nous savons que la justice est humaine et qu’elle n’est donc pas infaillible. Il faut bien réfléchir à sa remise en application. »

Stephan Toussaint (ministre de la Jeunesse et des Sports)

« Je n’ai pas d’opinion arrêtée. Je ne suis ni pour ni contre. Si je me base sur ma croyance religieuse, évidemment, je suis contre. Mais quand je vois le degré d’atrocité de certains crimes, je me dis ‘why not ?’ Mon avis est partagé. »

Osman Mahomed (député Ptr)

« Je suis pour la peine de mort contre les trafiquants de drogue. Ceux qui consomment ou sont en possession de drogue méritent une peine importante, pas la peine de mort. » Pour le député, si Maurice applique la peine capitale, cela découragera les trafiquants et aidera la police à combattre ce fléau. « Les gros trafiquants ont recours à de gros moyens. Voyez la saisie de deux milliards de roupies de drogue (135 kilos d’héroïne). Il faut s’inspirer de Singapour qui vous met en garde dès votre arrivée à l’aéroport de Changi : l’exécution capitale est applicable aux trafiquants de drogue. Si l’un de nos proches est impliqué dans la drogue, c’est toute une famille qui est détruite : moralement et financièrement. »

Roshi Bhadain (député du Reform Party)

« Je ne peux me prononcer pour le moment, car le sujet demande réflexion. Tant pour l’aspect légal ou social et les obligations internationales de Maurice. Au Reform Party, nous abordons 50 thématiques avec la population : nous abordons toutes les questions. »

Shakeel Mohamed (député Ptr)

« On ne peut appliquer la peine de mort lorsque les politiciens interfèrent dans les enquêtes policières ou lorsque les chefs de la police se laissent influencer par les politiciens. Certains faits montrent aussi les ‘abus’ de la police », dit-il. Alors, appliquer la peine capitale à Maurice ? « Non », martèle le député. « La peine de mort sera-t-elle une solution pour combattre ce fléau ? « Non ! ». Selon le député, il y a une autre solution. Il la révélera lorsqu’il sera convoqué devant la commission d’enquête sur la drogue. « La méthodologie appliquée à Genève a eu raison du fléau. Pour l’appliquer, il faut avoir l’esprit ouvert, l’utiliser de manière intelligente, sans répréhension. »

Ravi Yerrigadoo (Attorney-General)

L’Attorney-General s’abstient de tout commentaire. Contacté par téléphone, Julien Tuyau, conseiller de Ravi Yerrigadoo, affirme que ce dernier évite de donner son avis à ce sujet.

Sunil Bholah (ministre de l’Activité économique, de l’Entreprise
et des Coopératives)

Sunil Bholah se dit est en faveur de la peine de mort, vu l’ampleur et la prolifération de la drogue dans le pays. Il estime qu’il faut utiliser les grands moyens pour lutter contre ce fléau.

Mahen Seeruthun (ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire)

« Je suis pour des peines plus sévères contre les trafiquants de la drogue. Ils tuent la jeunesse et constituent une menace pour la société. »

Franco Quirin (député MMM)

Franco Quirin dit avoir un avis partagé sur l’application de la peine de mort à Maurice. « Il faut considérer la gravité, les circonstances et le contexte du délit, avant d’appliquer la peine capitale. Je suis pour une sanction sévère contre les trafiquants de drogue.»

Reza Uteem (député MMM du no 2)

« Je ne suis pas contre la peine de mort contre les trafiquants. Toutefois, je pense qu’elle n’aidera pas à réduire le trafic de drogue. Pour cela, il faut de la volonté politique. Le gouvernement doit donner à la police les outils appropriés pour combattre ce fléau et éliminer les ingérences politiques dans les enquêtes policières. »

Raffick Sorefan (député MSM du no 15)

« Je suis pour la peine capitale à condition que la loi vise les gros requins et non les petits marchands de drogue. Les enquêtes policières doivent être menées en faisant en sorte de prendre les importateurs dans le filet. Si la loi passe au parlement, elle doit servir d’outil de dissuasion. »

Sandhya Boygah (députée MSM du no 11)

« Je suis pour une telle loi car j’ai vu les ravages de la drogue sur une personne et sa famille. Depuis 16 ans, je mène un combat contre la drogue. Si cette loi permet d’éliminer l’importation de drogue, j’y suis favorable. »

Prithviraj Roopun (ministre des Arts et de la Culture)

« Il n’y a pas encore de débat à ce sujet. En temps et lieu, je donnerai mon opinion. Si un projet de loi est présenté pour être débattu, je m’exprimerai à ce sujet. »

 

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