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Peine de mort : entre colère et principe de justice

Les meurtres d’un bébé de 18 mois et d’une fillette de 7 ans ont choqué le pays la semaine dernière. Ces tragédies ont ravivé le débat sur la justice pénale et, plus particulièrement, sur la réintroduction de la peine de mort. 

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Sur les réseaux sociaux, des internautes ont dénoncé la cruauté de ces crimes et ont réclamé des sanctions sévères, dont la peine capitale. Pour certains, la perspective de voir les criminels condamnés à mort semble plus juste que de les enfermer en prison. Car ils y seront « logés, blanchis et nourris aux frais des contribuables ». Parmi ceux qui ont pris position contre la réintroduction de la peine de mort : Lindley Couronne, membre fondateur de DIS-MOI. Il a dit qu’il comprend la colère des personnes. « En tant que père et grand-père, je comprends parfaitement la colère des gens. Être humain, c’est avoir des émotions et la colère est naturelle quand il y a de tels crimes », a-t-il indiqué. 

Toutefois, il rappelle que dans un État de droit, la colère ne doit pas être une réponse à la violence. Pour lui, l’État ne doit pas se laisser emporter par les émotions populaires.« L’État a pris la décision d’abolir la peine de mort il y a des années. Il y a des crimes atroces et la douleur est immense, mais cette situation ne justifie pas une réaction qui nous ramène en arrière », a ajouté Lindley Couronne. Selon lui, rétablir la peine capitale équivaudrait à faire descendre l’État au même niveau que les criminels. L’État, souligne-t-il, « doit rester un garant de la justice, pas un acteur de la vengeance ».

Pour lui, l’État ne doit pas répondre à la violence par la violence. « Si l’État tue un individu, c’est un meurtre prémédité. Il s’agit de fixer une date pour tuer une personne. Ce n’est pas une solution, c’est un acte de vengeance », a-t-il expliqué.  Il met en avant un principe fondamental : « La peine de mort, ce n’est pas moi qui tue une personne, c’est l’État qui tue, en appliquant cette peine ». Ce principe, selon lui, est incompatible avec la vision d’une société qui respecte les droits humains. Si Lindley Couronne est catégoriquement contre la peine de mort, il reconnaît la gravité des problèmes sociaux qui sous-tendent de tels crimes.  « Il y a des problèmes sociaux graves, des personnes qui commettent des actes inacceptables. Mais l’État ne peut pas résoudre ces problèmes en appliquant la peine de mort. » Il préconise des politiques de prévention, d’éducation et de soutien pour les personnes vulnérables.

 

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