Pêcheurs disparus en mer: le cœur n’est pas à la fête pour les familles

Dix-neuf. C’est le nombre de jours qui se sont écoulés depuis que les recherches sont menées en haute mer pour retrouver les quatre pêcheurs disparus au large de l'île Ronde. Jusqu’ici, les secours n’ont récupéré qu’un jerrican qui se trouvait à bord de la pirogue et contenait du diesel. Malgré cette découverte, l'espoir s'amenuise pour les proches des pêcheurs. À l'approche des fêtes, le cœur n'y est plus. Helena Furcy, 50 ans, est l'épouse de Clovis, 76 ans, le doyen des disparus. Ils venaient de se marier lorsque cette tragique disparition s'est produite. « Cela devait être notre première période de fêtes ensemble. Nous n'avions pas encore établi de programme », dit-elle. Elle vit des moments pénibles. « C'est trop dur de rester à Pointe-aux-Piments chez la famille de Clovis. J'ai pris un peu de distance », dit-elle. Chaque jour, elle attend d’avoir une bonne nouvelle. « Personne ne m'a parlé de cette découverte », dit-elle en faisant référence au jerrican. « Clovis est une personne très croyante. Il priait souvent. Il a toujours eu une grande foi en dieu. Si tel est la volonté de Dieu…» Les Panchoo sont abattus. Le frère de Rajesh ne se fait plus d'illusions. « Comment penser aux fêtes dans un tel moment ? »  Après tous ces jours de recherches, il n’y a aucun signe qu’ils sont sains et saufs. Le frère de Rajesh s’attend au pire. « Mon frère et ses trois amis sont tous malades. Ils souffrent des troubles cardiaques et un autre est diabétique. Malgré la découverte de ce jerrican, pour moi, leurs chances de survie sont très minimes », dit-il, sur le ton du désespoir. Il est impératif de prendre des mesures pour que d'autres pêcheurs ne se retrouvent pas dans cette situation, déclare notre interlocuteur. « Je demande aux autorités de faire de sorte que des antennes soient installées dans ces régions pour que les pêcheurs puissent avoir de réseau en cas de difficultés en mer », dit-il. Pour les familles d'Anand Auckhajee et de Satianand Cheyetun, l'attente se fait aussi longue. « Il n’y a plus de fêtes de fin d’année », lâchent leurs proches. Après cette découverte non loin de l'île aux Serpents, les éléments de la garde côtière (NCG) de Grand-Baie poursuivent leurs recherches dans cette zone. Des plongeurs fouillent ces fonds marins à la recherche du moindre indice. Les recherches ont été étendues.