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Pêche : les bancs de la discorde

Pêche Les pêcheurs locaux voient d’un mauvais oeil l’arrivée des opérateurs étrangers.

Pas d’opérateurs étrangers à moins de 600 kilomètres de nos côtes. Si Maurice ouvre ses eaux aux opérateurs de pêche industrielle, cependant, il y a des limites à respecter. Une rencontre entre les opérateurs et les représentants de l’État est prévue pour mercredi.

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Avec la venue d’opérateurs étrangers, le gouvernement a rassuré les pêcheurs locaux qu’aucun navire ne viendra pêcher à moins de 600 kilomètres de nos côtes. Bonne nouvelle certes pour les pêcheurs du lagon. Toutefois, pas pour ceux opérant sur les bancs. Ils pensent qu’ils entreront en compétition directe avec les navires étrangers.

Maurice importe plus de 13 000 tonnes de poissons annuellement. La pêche locale, dont celle effectuée sur les bancs, fournissent environ 16 000 tonnes par an, selon une source proche du dossier. Pour compenser le manque, les revendeurs se tournent vers l’importation. Du côté de l’Hôtel du gouvernement, on explique que le marché local a besoin de plus de poissons.

Selon ce proche du dossier, les opérateurs étrangers devront obligatoirement écouler leurs produits sur le marché local. Ceci compensera non seulement le manque, mais aussi occasionnera une baisse dans le prix du poisson sur le marché. « Les entreprises engagées dans la transformation et l’exportation pourront en profiter et cela génèrera de l’emploi », explique notre interlocuteur.

Ce n’est, cependant, pas rassurant pour les opérateurs locaux. Ils sont au nombre de 25 et emploient environ 5 000 personnes. Les 600 kilomètres, dont parle le gouvernement, coïncident avec la région de St-Brandon, selon Ritesh Guroby, un des porte-paroles des opérateurs locaux. C’est pour cette raison que l’association des opérateurs rencontre les techniciens du ministère de la Pêche ce mercredi. Un représentant du ministère des Finances sera aussi présent pour écouter les arguments des opérateurs.

« Il n’y a pas de manque, c’est juste que nous ne pouvons pas écouler notre marchandise, car les importateurs inondent le marché », souligne Ritesh Guroby. Ce dernier affirme, qu’en moyenne, chaque bateau de pêche locale rapporte 150 tonnes de poissons par campagne de pêche. «Certains d’entre nous sommes obligés de stocker nos poissons. Un des opérateurs a dû louer une chambre froide pour stocker 300 tonnes de poissons. » La raison,
avance-t-il, « c’est le prix du poisson sur le marché. Pourtant, les opérateurs livrent leurs poissons à un prix avoisinant Rs 140 le kilo ».

Ce mercredi, ces arguments seront avancés et débattus. Du côté du gouvernement, on explique qu’avant d’appliquer cette mesure, le ministère de la Pêche devra s’assurer que les opérateurs locaux ne soient pas affectés.

 

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