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Pauvreté absolue : 52 % des sans-abris ont un travail, mais n’arrivent pas à s’en sortir

« La vie dans la rue » est une étude qui permet de mieux comprendre les raisons qui peuvent mener une personne à se retrouver à la rue. Menée auprès de 102 personnes sans domicile fixe, elle vient mettre à mal certains clichés. 

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Contrairement aux idées reçues, bon nombre de sans domicile fixe ont un travail. Selon l’étude de La National Social Inclusion Foundation (NSIF), 52 % des personnes interrogées ont affirmé avoir un emploi et percevoir un salaire. « Ils travaillent soit comme « helper », « cleaner », marchand ambulant, agent de sécurité, maçon, plombier ou encore peintre. Toutefois, compte tenu de la cherté de la vie, ils sont dans l’incapacité de s’acquitter d’un loyer », souligne-t-on dans le document. L’étude met aussi en avant les difficultés que rencontrent les sans domicile fixe pour avoir accès à la nourriture et l’hygiène.

La NSIF a travaillé en collaboration avec l’Association Pour Personnes En Larmes, l’Association Père Laval des Sans Abris, les abris de nuit de Caritas et Groupe A de Cassis pour les besoins de cette étude intitulée « La vie dans la rue ». 102 personnes sans domicile fixe ont été interrogées dans le cadre l’exercice. En termes d’âge, il ressort que celles-ci ont entre 15 et 75 ans. De plus, 14 % des sans-abris interrogés indiquent vivent dans la rue depuis plus de 10 ans. « Les raisons menant au sans-abrisme sont diverses et multiples : conflits familiaux (37 %), divorce et séparation (28 %), addiction à la drogue (25 %), perte d’emploi (25 %), pauvreté (22 %) et addiction à l’alcool (22 %) », indique l’étude. Autre fait notable : 43 % des personnes sondées ont déjà été incarcérées.

Pour remédier au problème, le rapport recommande, entre autres, la création d’une politique et d’une stratégie nationales pour assurer une meilleure protection sociale aux sans-abris et d’un observatoire du sans-abrisme pour une meilleure collecte des données pour répondre au mieux à la problématique des sans-abris. L’étude souligne, d’autre part, la nécessité de revoir les politiques, règlements et procédures administratives pour faciliter l’accès à l’aide sociale. Ironiquement, actuellement, en l’absence d’une adresse fixe, les sans-abris sont privés de nombreuses facilités offertes par les autorités. 

Vishal Ragoobur, Research and Development Manager de la NSIF, insiste sur le fait que l’errance « est un problème socio-économique complexe, qui mérite une plus grande attention et des stratégies plus résolues ». Le manque d’informations précises n’aide pas non plus à résoudre le problème. « En dehors des comptages ponctuels des sans-abris par la police, il n'existe aucune évaluation approfondie de la question du sans-abrisme à Maurice. Les 102 sans domiciles sondés sont ceux répertoriés auprès des ONG. Les victimes d’exclusion liée au logement sont cependant bien plus nombreuses », déplore-t-il.

 

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