Paul Sameer Cougni victime d’un délit de fuite mortel à Bagatelle - Ameena : «On a abandonné mon époux seul dans d’atroces souffrances»

• Le conducteur retracé et arrêté 

Paul Sameer Cougni, 71 ans, a connu une fin tragique. Ce Camerounais, établi à Maurice après avoir épousé une Mauricienne, a été victime d’un délit de fuite mortel sur l’autoroute à hauteur de Bagatelle, non loin du chantier de construction du site de l’ambassade américaine. 

Cet habitant de Terre-Rouge, père de trois enfants, avait été signalé comme manquant au poste de police de Phœnix depuis lundi après-midi. Il était parti rendre visite à des proches à Highlands et n’avait plus donné signe de vie, plongeant ses proches dans une profonde angoisse.

Les membres de sa famille ont multiplié les recherches dans la localité, visionnant des images des caméras de surveillance privées et diffusant son signalement sur Facebook en vue de le retrouver. Mais leurs efforts se sont avérés vains. Aux petites heures du mardi 10 décembre, la police a été alertée de la découverte d’un corps sans vie sur le terre-plein à Bagatelle.

Une fois sur place, des policiers du poste de Moka ont découvert le septuagénaire, avec des blessures à la tête, au bras droit et sur le corps. Il a été positivement identifié par son épouse. Le dossier a été confié aux limiers de la Crime Intelligence Unit (DCIU) de l’Eastern Division. En démarrant l’enquête, les enquêteurs ont procédé au visionnage des caméras du dispositif Safe City et ont conclu que c’est peu avant 23 heures que Paul Sameer Cougni a été victime d’un délit de fuite provoqué par une voiture de maître de couleur bleu métallisé.

Grâce à des renseignements précis, la DCIU a débarqué à Sadally, Vacoas, chez un dénommé Fadil Khodabocus. Sur place, la voiture suspecte, avec le pare-brise ayant volé en éclats, est découverte dans son garage. La police a interrogé l’épouse du suspect, qui a affirmé que c’est lui qui conduisait la voiture. L’homme a été arrêté et placé en détention policière.

À Terre-Rouge, au domicile du Camerounais, Ameena Jauffur Cougni est inconsolable. La veuve confie que son époux avait depuis peu commencé à souffrir de troubles d’Alzheimer et ses déplacements étaient surveillés par ses proches. « D’habitude, quand il part chez ma sœur, il rentre à la maison, car il connaît la route. Mais comme il était à Phœnix, il a dû penser que la route était tout droit. Il est parti jusqu’à Bagatelle », souligne-t-elle. Le couple compte 39 années de vie commune. Ils étaient ensemble depuis 1985.

« Mon époux aimait aider les gens, il était très généreux. Il ne méritait pas une telle fin. On l’a abandonné à son sort après l’avoir percuté. On l’a laissé sur la route avec des blessures », pleure la veuve, qui regrette que le conducteur n’ait pas cru bon de transporter le blessé à l’hôpital. « Il aurait pu l’emmener à l’hôpital, peut-être qu’il aurait survécu. Il avait le bassin fracturé. Il gisait tout seul sur cette route, dans d’atroces souffrances, sans personne pour l’aider », ajoute Ameena.