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Paul Bérenger sur «Big Boss» : «J’ai dit ce que j’avais à dire ; chacun assume ses responsabilités»

Le leader de l’Opposition et du MMM Paul Bérenger, en conférence de presse samedi 12 novembre, est revenu sur sa déposition jeudi 10 novembre devant la commission d’enquête sur la drogue, où il a remis un bout de papier avec le «nom du Big Boss» dans l’affaire Hurreechurn [voir plus loin].

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Le «Big Boss» dont parle Paul Bérenger depuis une semaine serait Veer Luchoomun, qui a révélé son identité en direct dans Le Grand Journal de Radio Plus vendredi après-midi 11 novembre, avant de nier en bloc d’être impliqué dans un quelconque trafic de drogue.

Interrogé samedi 12 novembre sur la déclaration de Veer Luchoomun, qui lui a lancé un défi, Paul Bérenger affirme qu’il n’a fait que son devoir :

«J’ai dit ce que j’avais à dire devant la commission d’enquête. Chacun assume désormais ses responsabilités […] La police et l’Adsu ne font malheureusement pas leur travail comme il le faut.»

Drogue et police

Paul Bérenger est revenu aussi sur l’affaire Arvind Hurreechurn, policier mort en détention préventive quelques jours après son arrestation à l’aéroport, de retour de Madagascar, avec dans ses valises deux kilos d’héroïne valant Rs 35 millions.

Il déplore ainsi l’absence du Premier ministre sir Anerood Jugnauth du pays, alors «qu’il y a urgence dans cette affaire» :

«Le cas de la police est d’actualité, surtout avec l’affaire Hurreechurn et la drogue en général. Nous ne pourrons attendre à ce que sir Anerood Jugnauth soit disponible pour répondre à nos questions à l’Assemblée nationale, alors qu’il y a urgence. Mardi [15 novembre], la question sera certainement soulevée à l’Assemblée nationale.»

Paul Bérenger explique que l’affaire Hurreechurn est «une urgence» parce qu’il dit détenir des rapports qui indiquent que les caméras de surveillance placées dans d’autres cellules de haute sécurité à Moka fonctionnaient, mais pas celle dans la cellule où le policier a été retrouvé mort :

«Il ne faut pas oublier qu’il y a deux autres suspects qui ont été arrêtés dans cette affaire.»

Pour justifier son «urgence», Paul Bérenger rappelle que dans la nuit du jeudi à vendredi 11 novembre, un bateau immatriculé à l’île Maurice a été saisi dans le port à Sainte-Rose, l’île de La Réunion, avec plus de 40 kilos d’héroïne valant Rs 600 millions [trois Mauriciens ont été arrêtés dans cette affaire].

Rentrée parlementaire

Paul Bérenger «regrette» l’absence de sir Anerood Jugnauth du pays pour la rentrée parlementaire :

«C’est presque incroyable et choquant qu’après de longs mois de congé parlementaire, alors que les travaux reprennent mardi 15 novembre, le Premier ministre n’est pas au pays et pas à l’Assemblée nationale ; d’autant qu’il y aura deux questions prioritaires : Air Mauritius, et la drogue et la police. Ces deux sujets tombent sous la responsabilité du Premier ministre.»

Paul Bérenger affirme que la rentrée parlementaire sera témoin d’une «véritable valse des Premiers ministres» : «Je n’ai jamais vu un tango en trio. Il n’y a jamais eu ce genre de valse des Premiers ministres à l’île Maurice.»

Paul Bérenger fait allusion à l’intérim de Xavier-Luc Duval et l’intérim de Showkutally Soodhun en l’absence de sir Anerood Jugnauth, et du départ de Xavier-Luc Duval : «C’est ridicule, il y a un manque de sérieux total vis-à-vis du pays et de l’Assemblée nationale.»

Air Mauritius

Paul Bérenger souligne que le Premier ministre par intérim Xavier-Luc Duval a été responsable pendant longtemps d’Air Mauritius, avant que sir Anerood Jugnauth ne reprenne la main sur la compagnie nationale d’aviation.

Il avance que Xavier-Luc Duval répondait autrefois aux questions ayant trait à Air Mauritius. Et Paul Bérenger se demande s’il refusera de le faire à la rentrée parlementaire ?

«Mardi 15 novembre, je viendrai avec une question sur l’affaire Air Mauritius. Megh Pillay n’a pas été licencié par le “board” d’Air Mauritius comprenant 15 membres, mais par cinq qui y siègent au nom du gouvernement, et qui prennent des directives de Pravind Jugnauth, à commencer par Prakash Maunthrooa et Dev Manraj.»

Paul Bérenger affirme qu’il compte assurer un suivi, notamment sur la prise de position de Xavier-Luc Duval, ainsi que des autres membres du «board» et les nominés de Xavier-Luc Duval : « C’est une situation révoltante que nous avons témoignée chez Air Mauritius. Toute la population a condamné ce qu’il s’est passé.»

Victoire de Donald Trump

Paul Bérenger qualifie l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis comme « un véritable tremblement de terre politique à l’échelle mondiale ».

Il « regrette que le ton » de Donald Trump ait changé complètement après sa victoire. Il explique que le changement de ton était clair vendredi 11 novembre, alors que Donald Trump voulait annuler l’«Obamacare», loi votée par le Congrès américain et promulguée le 23 mars 2010 par le président Barack Obama pour réformer le système de protection sociale aux États-Unis.

«À l’île Maurice, nous avons un devoir de lucidité, et nous n’avons pas droit à l’erreur en ce qui concerne non seulement l’élection de Donald Trump mais aussi le Brexit. Ce n’est pas le moment de mettre “bann baba” à la tête du pays.»

Paul Bérenger se dit «inquiet» de l’impact de l’élection de Donald Trump sur le dossier Chagos et l’African Growth and Opportunity Act (Agoa) :

«Nous devons être très attentifs et vigilants sur le dossier Chagos. Sur l’Agoa, je suis relativement optimiste. Sur le plan international, nous devons être vigilants sur trois choses : le désarmement nucléaire et l’accord sur le désarmement nucléaire avec l’Iran, le changement climatique et l’accord de Paris qui était un “breakthrough” à Paris en décembre 2015, et enfin le dossier Israël et Palestine. 

«Donald Trump a annoncé des initiatives qui pourraient mener à des catastrophes dans une région qui est déjà victime de conflits considérables», affirme Paul Bérenger.

Dossier Chagos

Paul Bérenger est revenu sur la réunion qui s’est tenue au Bureau du Premier ministre avec de hauts fonctionnaires mauriciens et britanniques. Il explique que contrairement à ce qui a été publié dans la presse, le chef de délégation britannique était Peter Hayes : 

«Selon la presse, il était le chef de la délégation en sa capacité de commissaire du British Indian Ocean Territory (BIOT). Les personnes qui maîtrisent le dossier ont tiré la sonnette d’alarme parce qu’à présent l’île Maurice ne reconnaît pas, même sir Anerood Jugnauth, le BIOT créé en 1965 illégalement. 

«Peter Hayes porte aussi un autre titre : celui de Director Overseas Territory au sein du Foreign and Commonwealth Office. Depuis quatre ans, il a été nommé directeur du soi-disant BIOT.»

Paul Bérenger avance que les délégations se sont séparées sur un « deadlock » : « Si sir Anerood Jugnauth était au pays, j’aurais demandé à ce qu’un comité parlement siège tout de suite. Mais le comité siégera au retour de sir Anerood Jugnauth, et la réunion se tiendra le 23 novembre.»

Pension de vieillesse

Paul Bérenger condamne la «déclaration mesquine» de Pravind Jugnauth sur sa pension de vieillesse : «Je touche soit un salaire de leader de l’Opposition, soit une pension de vieillesse. Sur une question de principe, je n’ai jamais touché ma pension de vieillesse. Cela fait presque 11 ans que je n’ai pas pris de pension de vieillesse.»

Décès de Paul Vergès

Paul Bérenger a transmis ses sympathies aux proches du sénateur Paul Vergès, figure politique réunionnaise et fondateur du Parti communiste réunionnais, décédé dans la nuit de vendredi à samedi 12 novembre à l’âge de 91 ans.

Selon Paul Bérenger, il était un vieux sage. Son décès est «une grande perte» pour l’île de La Réunion et toute la région.

Compte-rendu Nasreen Mungroo-Keramuth

 

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