«Un exercice ayant pour objectif de recenser les Mauriciens selon leur communauté serait comme ouvrir la boîte de Pandore. » C’est ce qu’a affirmé Paul Bérenger, leader du Mouvement militant mauricien (MMM), lors d’une rencontre avec la presse le samedi 8 septembre à l’hôtel Henessy Park, Ébène. Certes, a-t-il fait ressortir, il y a eu des changements depuis le dernier exercice datant de 1972 en sus des revendications de certaines minorités, mais ces statistiques sont déjà compilées.
Publicité
Sur la réforme électorale, Paul Bérenger a fait la déclaration suivante : « Je commence à croire qu’il y aura une réforme électorale. Ce sera mieux que rien, avec une dose de proportionnelle. Il sera cependant très difficile de replacer le système de Best Loser. »
Le leader du MMM a évoqué l’acquisition obligatoire des terres du ministre de la Santé Anwar Husnoo à Trianon, au coût de Rs 15 millions. Selon lui, « ce n’est pas normal ». « Se réfugier derrière un juge est d’une lâcheté. Quand le Directeur de poursuites publiques décide de ne pas aller de l’avant avec une affaire, c’est souvent c’est parce que l’enquête a été bâclée par la police. Il en est de même pour l’Evaluation Tribunal qui dégage une opinion selon le rapport qu’on lui a soumis », a-t-il commenté.
Il a demandé que le projet de loi sur la réforme électorale soit rendu public afin de relancer les débats sur le sujet. « La participation féminine lors du scrutin soulève aussi des questions et représente un vrai défi pour tous les partis politiques incluant le MMM », a-t-il souligné.
Concernant les plaidoyers devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) sur le dossier Chagos, Paul Bérenger a dit qu’il en parlerait « en temps et lieu ». Il a cependant fait ressortir que c’est le MMM qui a été le premier parti à soulever la question au Parlement « Depuis 1971, le MMM s’est engagé activement sur le dossier Chagos et en 1976, nous avons été les premiers à porter l’affaire au Parlement », a-t-il rappelé.
Le cas Tromelin
Dans un même ordre d’idée, il a affirmé que Maurice a un avantage légal très fort concernant sa souveraineté sur Tromelin. La cogestion de l’île n’ayant jamais été ratifiée par l’Assemblée nationale française. « Si Maurice et la France portent ensemble l’affaire devant la CIJ, elle émettra un verdict qui sera exécutoire et non consultatif comme dans le cas de Chagos où le Royaume-Uni s’oppose à Maurice. Mais si la France n’est pas d’accord, notre dossier est légalement bien solide. Je trouve cela choquant que la France considère que Tromelin lui appartienne toujours », a-t-il indiqué.
Sursaut moral
Plusieurs membres de l’aile jeune du parti étaient présents à la conférence de presse. C’est d’ailleurs avec une plus grande participation des jeunes que le MMM fêtera son anniversaire lors d’un congrès à la salle des fêtes du Plaza le dimanche 23 septembre. Le thème de la célébration : « Pour un sursaut moral et politique ».
« Ce n’est pas sans raison que nous avons décidé de mettre la morale avant la politique. Il faut un sursaut moral surtout à un moment où le pays sombre dans la corruption et dans une crise politique », a expliqué Paul Bérenger.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !