Paul Baker, Chief Executive Officer d’International Economics Ltd, est d’avis que Maurice doit diversifier ses activités hors du Royaume-Uni, afin de ne pas subir les effets du Brexit à partir de 2019. Toutefois, il exprime ses appréhensions concernant la diversification vers les marchés africains.
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Cela fait plus d’un an que le Royaume-Uni a annoncé son retrait de l’Union européenne. Quel a été l’impact du Brexit sur les pays africains ainsi que sur Maurice jusqu’à présent ?
Je dois dire qu’il est un peu tôt pour parler de l’impact, car rien n’a changé jusqu’ici. Après l’annonce du Brexit, c’est plutôt le taux de change qui a eu un impact conséquent sur les opérations dans d’autres pays, y compris Maurice. Par ailleurs, la légère baisse de la demande sur le marché britannique a affecté les entreprises exportant vers la Grande-Bretagne. Actuellement, les échanges et les conditions des échanges sont toujours les mêmes pour l’Afrique et pour Maurice. Ce n’est à partir de 2019 que l’impact du Brexit se fera sentir. L’accord qui lie Maurice à l’UE ne sera plus valable pour le marché britannique.
Vous avez recommandé la négociation des accords avec d’autres pays. Qu’est-ce que vous proposez ?
Je pense qu’il y a nécessité de considérer avec quel groupement on veut être rattaché. Il y a des groupements africains qui existent déjà. L’avantage de ce type de groupement est que les intérêts sont plus ou moins similaires. Cependant, les accords ne sont pas vraiment utiles par des lignes politiques. Il faut penser des accords à travers des lignes du commerce et du business.
Est-ce que la stratégie de diversification des marchés de Maurice va être suffisante pour faire face à l’impact du Brexit ?
Aujourd’hui, on parle beaucoup du commerce des marchandises. Dans le domaine des services, la balance commerciale de Maurice a connu un surplus important et le Brexit ne va pas altérer cette situation. On voit déjà que Maurice diversifie de plus en plus ses activités hors du Royaume-Uni. Donc, si le pays continue sur cette voie, Maurice sera moins affecté par l’impact du Brexit. Toutefois, il ne faut pas oublier que le marché du Royaume-Uni est important pour le tourisme mauricien et le sucre.
Maurice est-il sur la bonne voie quand il vise les marchés émergents tels que la Chine, l’Inde et d’autres pays intra-africains ?
Les marchés intra-africains, probablement pas. Car les taux de croissance y sont en général très faibles et la part du marché des exportations vers l’Afrique aussi est faible. De ce fait, c’est difficile d’accroître la diversification vers les pays africains. Pour l’Inde et la Chine, définitivement oui. Ces marchés représentent des opportunités énormes pour Maurice.
Toutefois, il y a aussi beaucoup de défis. Les économies chinoises et indiennes sont hautement compétitives et se trouvent sur des échelles beaucoup plus grandes. Il y a des risques. Ainsi, il faut bien mener les négociations.
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