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Patrouilles préventives et sensibilisation - la police à l’heure du Covid-19 

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Moins de 24 heures après le déclenchement du confinement à Maurice, plusieurs contrôles de police ont débuté à travers l’île. Dans la journée du vendredi 20 mars 2020, nous avons suivi une équipe de policiers dans les rues de Plaine-Verte et de Vallée-Pitot.

Après la mise en place des mesures du confinement, le pays vit au ralenti. Même si la circulation est dense dans les rues de la capitale, il y a moins de bruit et cela… s’entend. À Plaine-Verte et Vallée-Pitot, les habitants sont impressionnés, voire sous tension, et angoissés en raison des contrôles de la force policière. « La polis pe inform piblik pou res zot lakaz. Pa sorti lor semin. Pran zot prekosion. » C'est l’appel lancé aux habitants de la division, par la police, à travers les porte-voix. 

La police procédant à la patrouille preventive sur le Covid-19  dans les ruelles de la capitale.
La police procédant à la patrouille preventive sur le Covid-19 dans les ruelles de la capitale.

Cet exercice a débuté depuis 6 heures, le vendredi 20 mars. Passant par toutes les rues principales et ruelles de la région, à une vitesse de 20 à 30 km/h, les policiers veillent à ce que les membres du public respectent l’ordre de « confinement national » émis par le chef du gouvernement. Masque au visage et gel désinfectant à portée de main, l’un des policiers du poste de Plaine-Verte indique que cet exercice est « négativement perçu par les habitants ». « Certains se sont mis en colère lorsque nous leur expliquions la restriction sur les sorties inutiles. Ils ne se rendent pas compte que c’est important pour éviter la propagation du Covid-19 », dit l’agent.

Changement d’attitude

Cependant et après quelques tournées, les attitudes ont changé, sauf pour quelques-uns. L’une des excuses utilisées par la plupart des ‘promeneurs’ : les courses au supermarché. Un autre policier ajoute : « Bon nombre de Mauriciens ne réalisent pas vraiment la situation dans laquelle nous sommes, car c’est une première. Ils n’ont pas tort. ‘Dousma dousma zot somey pe kase’ ». Tandis qu’une policière poursuit : « Nous sommes dans une situation d’urgence sanitaire et les activités de sensibilisation et les contrôles policiers se feront 24/7 jusqu’à nouvel ordre. » « Nous sommes à pied d’oeuvre et nous sommes mentalement conditionnés pour cela. C’est notre devoir envers le peuple. Nous avons été formés pour répondre à tous les appels d’urgence. ‘Nou pa kapav zet zarm’. Nous avons déjà pris les précautions nécessaires. » 

Selon un communiqué interne au sein de la force policière, « en cas de rassemblement, une photo doit être prise et envoyée à l’Information Room le plus vite possible »."

« Nou bizin pense dimoune mizer » témoigne Pierre Jean Warren, 23 ans de Sainte-Croix.
« Nou bizin pense dimoune mizer » témoigne Pierre Jean Warren, 23 ans de Sainte-Croix.

Piétons, automobilistes, motocyclistes et même ceux qui s’assoient devant leur porte et ‘ki get le pasan’, personne n’est épargné lors des patrouilles. Plus loin à la rue Sir Edgar-Laurent, Plaine-Verte, quelques mètres avant le poste de police, trois policiers contrôlent des véhicules et des motocyclistes. 

Une amende de Rs 1 000 et une peine de six mois de prison sont prévues sous la ‘Quarantine Act’."

« Bonzour misie, nou pe fer enn chek routinn », lance le policier, après avoir demandé à un chauffeur de s’arrêter. Permis de conduire, assurance et déclaration, ce sont les premières étapes de vérification. « Savez-vous qu’il est strictement interdit de circuler inutilement en raison du Covid-19 ?  Quel est votre trajet ? » Asgarally Ibrahim Peer, 54 ans, le chauffeur, habitant la région de Vallée-Pitot explique qu’il rentre chez lui avec son épouse. Ils revenaient du supermarché. Un policier leur explique l’importance du port des masques. « Sa se pou protez ou ek ou fami. » 

Témoignage

Asgarally Ibrahim Peer, le chauffeur, habitant la région de Vallée-Pitot explique qu’il sortait du supermarché.
Asgarally Ibrahim Peer, le chauffeur, habitant la région de Vallée-Pitot explique qu’il sortait du supermarché. 

« C’est du jamais-vu, confie Warren Pierre Jean, 23 ans, de Sainte-Croix, le visage masqué. Mon gagne-pain, c’est la vente des grillades, je mange à la sueur de mon front et, pendant deux semaines, je ne vais pas recevoir une roupie. Nou pe grat tou nou lekonomi pou kapav viv sa de semenn konfinnman la. Heureusement, un ami m’a aussi prêté de l’argent pour que je puisse tenir… Nou bizin pans dimounn mizerr  ki pena kass pou aste manze ».

Toxicomanes : inconscients ou insouciants ? 

Les habitudes des toxicomanes du jardin de la Plaine-Verte restent les mêmes. « He bizin dress lekor », lance un d’eux à son ami. Il semble que pour cette vingtaine de personnes, il n’y a aucune urgence sanitaire. Assis en groupe sous un kiosque, ils jouent aux cartes en bavardant. À plusieurs reprises, des policiers leur demandent de quitter les lieux. « Nous favorisons la communication auprès d’eux depuis ce matin et nous attendons l’évolution de leur attitude avant de prendre les sanctions nécessaires. » soutient-il.

Un piéton questionné sur sa présence sur les lieux publics.
Un piéton questionné sur sa présence sur les lieux publics. 

 

 

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