Le couple Latulipe s’est taillé une réputation en vendant des faratas de manioc au Port Louis Caudan Waterfront. Une spécialité culinaire de leur propre conception.
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Vendredi, à l’heure du déjeuner au Caudan Waterfront, des gens font la queue devant l’échoppe Pat & Rosy pour s’acheter des faratas de manioc, accompagnés d’un curry de gros pois ou de brède songe, d’achard de légumes et d’autres sauces. On y trouve aussi des massepains de manioc, des galettes, du pudding et des gâteaux coup de poing.
Rosy, sa fille et son futur gendre sont au four et au moulin. Pas une seconde de répit. On attend patiemment pendant de longues minutes, avant de pouvoir expliquer à Rosy la nature de notre visite.
« Nous avons voulu redonner sa valeur au manioc qui était très populaire dans le passé, mais qui, malheureusement, n’est pas apprécié à sa juste valeur par la nouvelle génération », déplore Rosy. Elle explique qu’à travers ses différentes préparations, les jeunes découvrent le manioc. Patrick n’était pas au Caudan ce jour-là.
L’histoire commence avec Patrick qui raffole de galettes de manioc qu’il s’achète à un vieux marchand du village de Plaine-Magnien où il habite. Grand amateur de cuisine, il essaie un jour de préparer ses propres galettes. Ce qu’il va parvenir à faire après plusieurs essais. Encouragé par ses proches, il commercialise ses galettes. Ses débuts sont difficiles.
De Plaine-Magnien, Patrick pédale sa bicyclette pour aller vendre ses galettes à Curepipe. Souvent, les affaires ne sont pas bonnes. Mais il n’est pas une personne qui baisse facilement les bras. Petit à petit, il réussit à se faire une clientèle. Rosy l’épaule dans sa tâche. Elle se rend notamment à la foire de Mahébourg et à celle de Rose-Belle pour écouler des galettes. Grâce à des sacrifices et au dur labeur, Patrick réussit à s’acheter une motocyclette. Ce qui lui permet d’aller vendre ses galettes à Port-Louis aussi.
Coup d’essai, coup de maître
Avec leurs économies, Rosy et Patrick ont acheté un appareil pour faire eux-mêmes leur semoule de manioc pour la préparation des galettes. Très débrouillards en cuisine, ils ont l’idée de préparer des faratas, en utilisant la semoule de manioc au lieu de la farine. Coup d’essai, coup de maître. Dès lors, le couple Latulipe a mis sur le marché des faratas de manioc. Un mets très apprécié des Mauriciens aussi bien que des étrangers. En outre, le prix est très abordable. Un farata de manioc se vend à Rs 20 ou Rs 30, dépendant des sauces qui l’accompagne. « D’ailleurs, il n’est non seulement goûté, mais aussi très consistant », explique un client qui patiente dans la queue.
Rosy explique qu’elle ne va jamais oublier les longues années pendant lesquelles son mari et elle ont galéré avant de se faire une place au soleil. Depuis quatre ans, ils disposent d’une échoppe au Caudan Waterfront.
Ils s’approvisionnent en manioc auprès de fournisseurs locaux. Ce travail leur a permis de gravir l’échelle sociale. Une de leurs filles est enseignante et l’autre a choisi de travailler dans l’entreprise familiale après ses études. Elle veut assurer la relève.
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