- Une lettre sera adressée au Directeur des poursuites publiques dans les prochains jours
- Une conférence de presse prévue ce lundi
Les proches des 11 patients sous dialyse décédés de la Covid-19 en 2021 à l’hôpital de Souillac ne comptent pas rester les bras croisés dans leur « quête de vérité ». Dans le courant de la semaine prochaine, ils enverront une lettre manuscrite au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) pour réclamer l’institution d’une enquête judiciaire afin de « faire la lumière dans toute cette affaire ». Une conférence de presse est également prévue lundi à Port-Louis, au cours de laquelle plusieurs personnes témoigneront de leur chagrin à la suite de la perte d’un membre de leur famille.
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Le DPP semble être le dernier recours des proches des dialysés de Souillac. « Les circonstances de ces 11 décès sont toujours floues après deux ans. Nous voulons connaître les raisons ayant contribué aux décès de nos proches. Y a-t-il eu négligence médicale ou non ? Qu’en est-il des retombées du Medical Negligence Standing Committee mis en place par le ministère de la Santé peu après la soumission du rapport du Fact-Finding Committee (FFC) ? » demandent-ils.
Les parents des victimes n’ont, en effet, pas eu accès aux conclusions du rapport du FFC présidé par l’ancienne juge Deviyanee Beesoondoyal, qui a été remis au ministère de la Santé en mars 2022.
Nawsheen est la fille de Habib Unjore, un des patients dialysés décédés en 2021. Dans une déclaration au Défi Quotidien en avril 2022, elle avait lancé un message de détresse aux autorités. « La moindre des choses serait de nous dire comment nos proches sont morts afin que nous puissions être en paix avec nous-mêmes », avait-elle dit.
La Renal Patients’ Disease Association, pour rappel, avait envoyé deux correspondances, en février et mars 2022, au Bureau du Premier ministre et au ministère de la Santé, afin de réclamer la publication du rapport du FFC. Le Dimanche/L’Hebdo est en présence de la seconde correspondance.
« Nous demandons au gouvernement de publier l’intégralité du rapport du FFC, ainsi que ses recommandations. Nos vies ont été très affectées par ce que nous pensons être des failles institutionnelles, des mauvaises pratiques et une incompétence des autorités de la santé. Nous avons perdu des personnes que nous aimions. Nous renonçons à la clause de confidentialité, car nous voulons savoir toute la vérité afin que des actions soient prises pour éviter d’autres souffrances », peut-on lire dans cette lettre portant 30 signatures.
Dans la première corres-pondance, déposée en février, les proches des dialysés décédés demandaient déjà aux autorités de « briser le silence en publiant le rapport dans son intégralité ». Le respect de la confidentialité concernant les défunts avait alors été mis en avant pour justifier la non-publication du rapport.
Enfin, en avril dernier, le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal s’est montré catégorique lors d’une conférence de presse : le rapport du FFC ne sera pas rendu public. « Bien sûr que non ! Si cela ne convient pas à certains, la voie juridique pourra être utilisée. Nous collaborerons », a-t-il déclaré. Le ministre s’est contenté de révéler que le rapport fait état d’un « manquement administratif ».
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